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19/02/2013

Emploi des jeunes en ZUS : une priorité

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Emploi des jeunes en ZUS : une priorité
 Institut Montaigne
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2.000 "emplois francs" expérimentés dans 10 villes : dans le prolongement des emplois d’avenir, le gouvernement vient d’annoncer un renforcement du dispositif consacré à l’insertion professionnelle des jeunes dans les zones urbaines sensibles. En ZUS, plus de 40 % des 15-25 ans sont au chômage : ces territoires, dans lesquels vivent 4,5 millions de Français à la faible moyenne d’âge, concentrent pauvreté et sous-qualification.

Un dispositif à l’essai…

Le gouvernement instituera par décret le mois prochain le dispositif des "emplois francs", qui consistera au versement d’une aide de 5000 euros en deux fois sur 10 mois, aux entreprises embauchant en contrat à durée indéterminée des jeunes de ZUS âgés de 18 à 30 ans. Annoncée dans 4 villes à l’automne dernier, cette expérimentation concernera finalement un périmètre plus large, à savoir 2 000 emplois dans 10 villes.

Dans Choisir les bons leviers pour insérer les jeunes non qualifiés (2012), l’Institut Montaigne prônait la mise en place de ce dispositif en proposant de développer des "zones franches mobiles" (ou "zones franches inversées") dans le secteur marchand : au lieu d’attacher l’exonération fiscale au lieu d’implantation de l’entreprise (dispositif de zones franches urbaines actuellement en place), cet avantage serait lié à la personne du salarié sur un critère de lieu de résidence.

Pendant la campagne, François Hollande s’était engagé à mettre en place des "emplois francs" visant à exonérer de cotisations sociales les PME employant également des jeunes habitant dans les zones franches urbaines. Le dispositif a donc évolué puisqu’il consisterait désormais au versement de 5 000 euros sur deux ans aux entreprises embauchant des jeunes issus des ZUS des villes sélectionnées.

… qui doit être rigoureusement évalué avant sa généralisation

La phase d’expérimentation de ce dispositif renseignera sur sa capacité à élargir les perspectives d’emploi des jeunes vivant dans les banlieues françaises et à apporter une plus grande mixité sociale au sein de l’entreprise (Enquête Banlieue de la République, octobre 2011).
Le gouvernement n’a pas encore précisé la nature et l’ampleur de l’évaluation qu’il souhaitait mettre en œuvre. Dans un contexte de restriction budgétaire, une évaluation rigoureuse de l’efficacité et de l’efficience d’une telle mesure constitue un préalable nécessaire à l’éventuelle généralisation des emplois francs au reste du territoire.

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