AccueilExpressions par MontaigneDésinformation et liberté de navigation dans le détroit de Taiwan, deux enjeux croisésL'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.12/09/2023Désinformation et liberté de navigation dans le détroit de Taiwan, deux enjeux croisés Coopérations internationales AsieImprimerPARTAGERAuteur Mathieu Duchâtel Directeur des Études Internationales et Expert Résident Auteur Marlène Meunier Ancienne Responsable de projets - Politiques de défense La libre navigation dans le détroit de Taiwan est devenue ces dernières années un sujet politique. Loin d'être anecdotique, l'épisode de désinformation autour du transit de la frégate française Prairial dans le contexte de la visite du Président Macron en Chine au printemps dernier témoigne d’une pratique subtile de la désinformation, qui vise à imposer la conception maximaliste de la Chine de ses "droits souverains" en mer. Alors que plusieurs marines européennes naviguent dans cet espace, il convient d’être extrêmement vigilant en matière de communication publique autour de ces opérations navales, et de s'interroger sur le choix constant de la discrétion, voire du silence. Analyse de Mathieu Duchâtel Directeur des Études Internationales et Expert Résident principal et Marlène Meunier, Responsable de projets en politiques de défense. Le moment choisi pour divulguer l'information n'était sans doute pas innocent. Quelques jours après les déclarations d’Emmanuel Macron prononcées au retour de sa visite d'État en Chine à propos des "crises qui ne seraient pas les nôtres", Challenges révèle qu'alors que le président français était encore dans le pays, une frégate française, le Prairial, traversait le détroit de Taiwan. Or immédiatement après cette révélation, des articles en langue chinoise rapportent que la frégate a navigué à l'Ouest de la ligne médiane du détroit. Une simple recherche Google avec les mots clés "法国军舰“海峡中线”以西航行" permet de constater que des dizaines d'articles chinois ont relayé cette information. Ils affirment que le choix de "naviguer à l'Ouest de la ligne médiane envoie le signal de relations franco-chinoises plus étroites" et font état d'une surprenante absence de surveillance par la marine chinoise, qui indiquerait qu’une "autorisation a été obtenue" au préalable par la France. Désinformation en merCes éléments sont néanmoins de l'ordre de la désinformation. Des sources plus fiables avancent au contraire que la traversée du détroit par le Prairial s'est faite sans autorisation préalable, en conformité avec la liberté de navigation telle que définie par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM). D'un point de vue opérationnel, ce passage de la Marine française a été une source de tensions avec l’armée chinoise, à l’image des autres déploiements français de cette nature dans le détroit de Taiwan et en mer de Chine du Sud depuis au moins 2019. En 2021, l'amiral Pierre Vandier, alors chef d’état-major de la Marine, y voyait de la part de la Chine "un changement de posture", ajoutant que "nos bateaux sont systématiquement suivis, parfois contraints de manœuvrer face à des navires chinois pour éviter une collision, au mépris des règles de la liberté de navigation que nous défendons". La semaine dernière, le commandant des forces françaises en zone Asie-Pacifique (ALPACI) confirmait officiellement à la presse française cette évolution préoccupante des pratiques de la marine chinoise. Il note que "des navires chinois marquaient le Prairial, comme à chaque passage du détroit, mais plus près qu’à l’accoutumée compte tenu du contexte". Le contexte ? Il est important de noter que le transit du Prairial a coïncidé avec l'exercice chinois Joint Sword. L’objectif de ces manœuvres était de tester, dans un scénario de conflit avec Taiwan, la capacité de la Chine à acquérir une "position extrêmement avantageuse en entrée de théâtre". On le voit, si les remarques faites par Emmanuel Macron à Politico n'avaient pas été contrebalancées par ce signal envoyé par la marine française, elles auraient pu être interprétées comme une prise de position en soutien de la politique chinoise de coercition militaire à l'égard de Taiwan. Cette lecture serait allée bien plus loin que l'interprétation générale qui en a été faite, notamment la perception du président de la République que la politique française devrait surtout viser à ralentir la trajectoire de collision sino-américaine sur le dossier de Taiwan, et le constat qu'Emmanuel Macron se soit fait l'écho d’éléments de langage officiels chinois faisant des États-Unis la principale cause des tensions actuelles. Cette absence de clarté des messages a, à l'évidence, créé un contexte favorable à l’entreprise habile de désinformation qui a émergé en Chine. Comme souvent, la désinformation n’a pas fonctionné partout mais elle est néanmoins parvenue à convaincre certains lecteurs - parfois avertis - de la théorie pourtant erronée selon laquelle la marine française aurait cherché à obtenir l’autorisation préalable de Pékin, d’autant plus facilement qu’aucune déclaration officielle française n’est alors venue la contrebalancer. Cet épisode soulève une question qui dépasse le simple enjeu des opérations navales françaises. Comment communiquer au sujet des opérations navales, et qui cibler ? Et si le silence fait naître un espace dans lequel s’engouffre l’arme de la désinformation, n’est-il pas temps de repenser les stratégies de communication qui accompagnent ces enjeux ?Les opérations navales sont, en effet, particulièrement vulnérables à des entreprises de désinformation.Les opérations navales sont, en effet, particulièrement vulnérables à des entreprises de désinformation. La route précisément empruntée par les navires n’est jamais révélée. Il est rare que des images de confrontation soient diffusées. D’une part, il n'existe pas de transmission en direct sur les réseaux sociaux de ces activités en mer, ce qui fait obstacle à un travail de fact-checking auquel pourraient s’appliquer les analystes s’appuyant sur des sources ouvertes. D’autre part, les États se contraignent dans ce qu’ils choisissent de communiquer au public. Une certaine marge de manœuvre existe néanmoins. Deux événements l’ont prouvé ces derniers jours. Ainsi, le choix fait par la marine canadienne d’octroyer à une équipe de la Canadian Broadcasting Corporation (CBC) un accès à bord de la frégate NCSM Ottawa a permis de capter et d’analyser par un enregistrement vidéo une confrontation entre la frégate et le Luyang, destroyer de la marine chinoise, en mer de Chine orientale. Dans un même ordre d’idée, trois équipes de médias, dont l'AFP et une équipe d'Al Jazeera, ont été accueillies par des gardes-côtes philippins pour une mission de ravitaillement à destination du banc Second Thomas (aussi appelé atoll d’Ayungin, atoll des îles Spratleys en mer de Chine méridionale). Elles ont été en mesure de filmer un déploiement disproportionné de la marine chinoise dont l'objectif était d’entraver cette mission alors même qu’elle avait lieu à l'intérieur de la zone économique exclusive des Philippines. La couverture médiatique donne à voir la dangerosité et l'agressivité des manœuvres chinoises à l'égard de bâtiments qui naviguent pourtant en pleine conformité avec le droit de la mer.Pour l’instant, la France persiste dans son choix de la discrétion, dont il est important de comprendre la logique. La France et la Chine s’efforcent de ne pas ouvertement afficher leurs désaccords provenant de leurs profondes différences d’interprétation du droit maritime et de ce que devrait être l'ordre sécuritaire en Asie de l'Est. Ces divergences sont abordées non par l’intermédiaire de porte-paroles, de déclarations publiques ou d'articles d’opinion, mais à travers des canaux de communication exclusivement militaires et fermés. Le droit de passage inoffensif, par exemple, est depuis longtemps un irritant dans les relations navales franco-chinoises - cela était déjà le cas au début des années 2010. L’insistance dont fait preuve la marine chinoise pour escorter les navires français au sein des eaux territoriales de la Chine est lue comme une violation de l’article 24 de la CNUDM, au nom duquel l'Etat côtier ne doit pas "imposer aux navires étrangers des obligations ayant pour effet d'empêcher ou de restreindre l’exercice du droit de passage inoffensif de ces navires". Cet enjeu n'a pourtant jamais été politisé par l’une ou l’autre des parties et a toujours relevé des canaux de diplomatie militaire. Or les actions chinoises qui vont à l’encontre de la liberté de navigation en mer de Chine du Sud et dans le détroit de Taiwan sont bien plus dangereuses que les irritations, aussi récurrentes puissent-elles être, liées au droit de passage inoffensif. Manier ces questions avec prudence présente certes des avantages, et la transparence n’est pas toujours l’approche la plus appropriée pour la gestion des affaires militaires. Or sur le fond, malgré les déclarations récentes bienvenues mais trop éloignées des faits du commandant de l’ALPACI, la France fait plutôt le choix de persister et d’aller plus loin dans les canaux de diplomatie militaire. La déclaration conjointe franco-chinoise émanant de la visite d’État du président de la République en avril 2023 annonce l’approfondissement du "dialogue entre le Théâtre Sud de l’Armée populaire de libération de la Chine et le Commandement ALPACI, afin de renforcer la compréhension mutuelle des enjeux de sécurité régionaux et internationaux". Or à chaque moment de tension, la Chine coupe les canaux de communication établis avec des forces étrangères, comme le montrent des cas récents avec les Philippines et les États-Unis - alors même que ces canaux ne trouvent leur raison d’être que dans la gestion et la prévention des tensions. Malgré les déceptions qui s’accumulent quant à l’engagement avec l’Armée populaire de libération, la France continue à miser sur la diplomatie militaire, afin de prévenir de possibles incidents lors de ses transits navals en mer de Chine du Sud et dans le détroit de Taiwan.La liberté de navigation dans le détroit de TaiwanAlors que la mer de Chine du Sud a longtemps été - et demeure - au cœur de ces tensions sur la liberté de navigation et le droit de la mer, la navigation dans le détroit de Taiwan n’est politisée que depuis quelques années. C’est le résultat de stratégies changeantes de la part des États-Unis et de la Chine. Un épisode lié à la France a pourtant été central dans ce changement d’approche. En mars 2019, une confrontation entre les marines française et chinoise dans le détroit de Taiwan a abouti à la rétractation de l’invitation qui avait été adressée à la frégate française Vendémiaire, qui n’a ainsi pu prendre part à la parade navale de Qingdao organisée pour célébrer les 70 ans de la marine de l’Armée populaire de libération. Si aucune des deux parties n’avait communiqué sur l’épisode, l’information a été ébruitée par des officiels américains via l’agence de presse Reuters. C'est autour de cet épisode que la Chine a commencé à faire évoluer ses éléments de langage. Pékin soutient ainsi que le passage des États-Unis ou d’autres puissances navales par le détroit de Taiwan, pourtant légal, viole ses "droits souverains". Si ce refus du droit de passage légal n'est pas directement formulé dans les mêmes termes que le discours qu’articule la Chine pour revendiquer sa souveraineté sur Taiwan, il relève néanmoins d’une conception maximaliste de ces droits souverains, que la Chine s'emploie à instrumentaliser dans le cadre de sa politique taiwanaise. L'analyse d'une experte chinoise du positionnement de la Chine sur la navigation dans le détroit de Taiwan souligne le rejet du gouvernement chinois de la notion selon laquelle le détroit peut être "utilisé à des fins de navigation internationale", comme pourtant définie par l’article 37 de la CNUDM. Plutôt que de s’y conformer, la Chine définit le détroit comme trop étroit pour relever de la haute mer. Elle y voit plutôt un continuum entre ses eaux territoriales, sa zone contiguë et sa zone économique exclusive (ZEE). Est ici passé sous silence le refus par la Chine d'admettre l’existence des eaux territoriales, de la zone contiguë et de la ZEE de Taiwan.Le rejet du gouvernement chinois de la notion selon laquelle le détroit peut être "utilisé à des fins de navigation internationale".Toutefois, les schémas récents des exercices militaires chinois ciblant Taiwan n'ont jamais violé la zone des 12 milles nautiques dont se prévaut Taiwan - ce qui équivaut à une reconnaissance tacite, par la Chine, de son existence de fait, au moins pour l’heure. Harceler les navires militaires qui exercent leur liberté de navigation dans une zone économique exclusive dans le détroit poursuit un objectif simple : contraindre toutes les marines à considérer que la conception maximaliste chinoise du régime des ZEE s'applique aux eaux situées dans le détroit de Taiwan. C’est ici que l’enjeu devient délicat. Au-delà de cette absence de clarification chinoise quant à la ZEE qu'elle revendique dans cette voie navigable, la question agglomère, aux yeux des spécialistes, deux questions complémentaires : les restrictions problématiques que la Chine entend imposer aux navires militaires étrangers au sein de sa propre ZEE (dont les limites ne sont jamais définies), et la politique taiwanaise poursuivie par Pékin. Cette dernière vise à nier la réalité de l’exercice de fait par Taiwan de ses droits souverains dans les territoires que Taiwan administre, et à effacer la réalité de la gestion souveraine par Taiwan de sa propre ZEE. L'accent mis par la Chine sur "l’approbation préalable" dans le cas de la campagne de désinformation autour du Prairial fait clairement écho à sa conception diplomatique maximaliste à l’égard de la mer de Chine du Sud. Dans le projet de Code de conduite en mer de Chine du Sud, proposé par la Chine et l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) en 2018 et encore non abouti, la Chine a inséré un libellé stipulant que "les Parties devront établir un mécanisme de notification concernant les activités militaires, et s’informer mutuellement d’activités militaires majeures, si cela est jugé nécessaire. Les Parties ne doivent pas tenir des exercices militaires conjoints aux côtés de pays extérieurs à la région, à moins que les parties intéressées n’en soient notifiées au préalable et n’y formulent pas d’objection". Il est évident que la proposition chinoise est non seulement inacceptable pour de nombreux États d’Asie du Sud-Est (comme pour Singapour, les Philippines ou le Vietnam), mais elle révèle aussi la vision que nourrit la Chine en vue de la création d'un régime d'exemption au droit de la mer au sein de la première chaîne d'îles. Si cette vision devenait réalité en Asie orientale, c'est l'ensemble de l'architecture de sécurité maritime internationale qui s’effondrerait.Le silence n'est pas d'orIl ne s'agit pas d’un sujet exclusivement français, et l’épisode de la frégate Prairial met en lumière les risques qui pèsent sur l’effet de futures opérations navales en Asie orientale. Dans ce contexte, on comprend aussi pourquoi l’annonce faite par le gouvernement allemand, lors du premier déploiement d’un bâtiment de marine dans la région, précisant que le Bayern éviterait de passer par le détroit de Taiwan, fut un exemple de communication contre-productive. Dans ce cas particulier, la temporalité de la communication publique, à savoir avant même le début de la mission, aboutit à ce qu’une intention initiale - ici, agir en soutien de la liberté de navigation en vertu de la CNUDM - puisse aisément être détournée et passer pour un signe de faiblesse. Ainsi, l'agence de presse chinoise Xinhua avance-t-elle que le Bayern a suivi un "itinéraire assez significatif", met en évidence une "performance globalement discrète" et y voit une tentative de "rechercher un point d’équilibre entre la Chine et les Etats-Unis sans aller jusqu’à offenser la Chine de manière excessive". D’autres commentateurs y ont quant à eux décelé un "geste symbolique fait pour satisfaire Washington", arguant que l’Allemagne avait subi des pressions pour procéder à un déploiement dans la région. Quant à l'opération en tant que telle et au choix d’éviter le détroit de Taiwan, les médias chinois les mettent en perspective en insinuant que la force de la posture de dissuasion de l’Armée populaire de libération avait préalablement convaincu la marine britannique d'éviter au groupe aéronaval Queen Elizabeth de naviguer à travers le détroit de Taiwan lors de son voyage inaugural à l'été 2021, ce qui aurait indirectement dissuadé la marine allemande de faire de même - tout en passant sous silence le passage dans le détroit du HMS Richmond, une frégate de la Royal Navy. Nul doute qu'à l'avenir, les déploiements navals européens dans les eaux de l'Asie orientale se poursuivront.Nul doute qu'à l'avenir, les déploiements navals européens dans les eaux de l'Asie orientale se poursuivront. L'Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni ont tous annoncé des missions qui devraient être conduites en 2024. Le porte-avions britannique HMS Queen Elizabeth sera de nouveau déployé dans l’Indopacifique en 2025. On ignore encore si ces différents déploiements incluront ou non un passage par le détroit de Taiwan. En janvier 2023, dans le cadre d’un conseil des ministres franco-allemand réuni à l'occasion des soixante ans du Traité de l'Elysée, une déclaration commune a annoncé la conduite à venir d'un exercice conjoint franco-allemand dans l’Indopacifique, même s’il est probable que ce dernier se tienne dans l'océan Indien. De son côté, la marine française continuera d'envoyer des signaux stratégiques en soutien à la CNUDM. Les efforts entrepris par la Chine pour créer un régime d’autorisation préalable s’appliquant aux navires étrangers en transit par le détroit de Taiwan ne relèvent pas encore d’une politique articulée. Mais les actions ripostes de la marine chinoise, tout comme la diplomatie adoptée par la Chine à l’égard de l’ASEAN à travers le dossier du Code de conduite, suggèrent qu'il s'agit du but ultime de la Chine. Le déni de liberté de navigation que brandit la Chine dans le détroit participe à une stratégie chinoise d’érosion de l'exercice par Taiwan de sa souveraineté. De telles manœuvres pourraient gagner en intensité dans les années à venir, y compris à travers le déploiement de gardes-côtes chinois qui viendraient étayer le fait que la Chine "administre" le détroit. La stratégie que choisira Pékin dépendra en partie de la trajectoire que prendront ses relations avec Taiwan après l'élection présidentielle taiwanaise de 2024. Comment les autorités militaires européennes peuvent-elles répondre au risque de voir leurs opérations navales exploitées à des fins de désinformation ? La Chine est extrêmement douée en matière d’opérations cognitives et de guerre de l’information. Elle est ainsi habilement parvenue à transformer des signaux de soutien à la liberté de navigation envoyés par les marines en fausses preuves que le régime de navigation spécifique qu’elle cherche à faire émerger au sein de la première chaîne d’îles est bel et bien en train de se dessiner. Les marines européennes sont aujourd’hui en quelque sorte confortées par la capacité des professionnels de la défense, dans des pays alliés mais aussi en Chine, à comprendre les intentions véritables et la portée réelle de leurs opérations. Mais la raison d’être de ces opérations gagnerait à être mieux expliquée à un public plus large, ce d’autant plus que Pékin fait déjà du grand public une cible de ses campagnes de communication.Quant au dossier du détroit de Taiwan, naviguer par ce détroit ne signifie pas pour autant prendre position dans le conflit de souveraineté qui oppose Taiwan et la Chine continentale - la liberté totale de navigation s'applique dans la ZEE, au-delà des eaux territoriales et des zones contiguës. Par conséquent, procéder à des déclarations claires concernant la liberté de navigation dans le détroit et faire le choix de diffuser certaines informations stratégiques corroborant l’existence d’entraves à ces droits légaux peut aider à contrer les tentatives de désinformation et à éviter les effets d’une communication - ou d’un silence - qui seraient contre-productifs. Dans le cas de la France, cette nouvelle approche serait d’ailleurs cohérente avec l'introduction du volet "influence", érigée en fonction stratégique par la dernière Revue nationale stratégique (2022). Copyright Image : Ted ALJIBE / AFPImprimerPARTAGERcontenus associés 21/09/2021 Indopacifique : le choix australien et l’avenir de la dissuasion contre la ... Mathieu Duchâtel