AccueilExpressions par MontaigneCNEE : Vers une redéfinition des relations école-entreprise ?L'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.29/10/2013CNEE : Vers une redéfinition des relations école-entreprise ? Régulation ÉducationImprimerPARTAGERAuteur Institut Montaigne Près de 20% des jeunes quittent chaque année le système scolaire sans diplôme ni qualification ; ces jeunes les moins qualifiés sont aussi les plus menacés par le chômage.Afin de lutter contre la mauvaise insertion des jeunes sur le marché du travail, Jean-Marc Ayrault et Vincent Peillon ont annoncé, le 18 octobre dernier, la mise en place du Conseil National Éducation Économie (CNEE). Selon les déclarations du ministre de l'Éducation nationale, il sera "chargé d'animer une réflexion prospective sur l'articulation entre le système éducatif et les besoins du monde économique". Au fondement de cette initiative, un enjeu central : (re)connecter les mondes de l'entreprise et de l'école afin de tenter de réconcilier deux univers trop souvent hermétiques ; faire enfin de l'éducation un facteur-clé de la croissance et de la compétitivité de la France.En outre, le ministère insiste sur un point : "il faut aussi que les entreprises s'ouvrent davantage à nos jeunes, qu'on assure davantage d'offres de stages". On peut penser ici aux difficultés grandissantes éprouvées par les jeunes à trouver un stage en entreprise, et particulièrement ceux issus de certains quartiers défavorisés, comme l’avait souligné l'enquête Banlieue de la République (octobre 2011), pour les jeunes habitants de Clichy-Montfermeil.L'ambition du CNEE est également de parvenir à anticiper les besoins des entreprises afin d'orienter les jeunes vers des filières d'avenir. Ces objectifs devront donner lieu à une refonte de l'offre de la formation professionnelle dans le secondaire, ils se confrontent au chantier de l'orientation et au défi de l'évolution des mentalités. Pour nombre d’observateurs, les jeunes Français apparaissent encore assez loin de la "culture d'entreprendre" que le ministère aspire à insuffler. En effet, le sondage mené par Harris Interactive pour l'Institut Montaigne (octobre 2013), auprès de 975 étudiants de neuf grandes écoles françaises, montre que seulement 58% des étudiants interrogés envisagent de créer leur entreprise ; à peine 35% indiquent avoir suivi des cours sur la création d’entreprise durant leur cursus (50% pour les étudiants en école de commerce). Enfin, il faut souligner que la mise en place du CNEE va dans le sens de propositions portées depuis plusieurs années par les études de l'Institut Montaigne ; bien que celles-ci invitent à des avancées plus ambitieuses encore, comme par exemple, la mise en place d' "un guichet unique "jeunes" au service des entreprises" (Choisir les bons leviers pour insérer les jeunes non qualifiés, juin 2012). La mise en œuvre du CNEE s'inscrit donc dans une orientation pour laquelle l'Institut Montaigne a souvent plaidé mais, face aux défis considérables à relever, il faut espérer que les objectifs portés par ce nouvel organe ne resteront pas des vœux pieux. L’État, aujourd'hui, ne peut plus se permettre d'ignorer cet échec scolaire massif et les chiffres préoccupants du chômage des jeunes (1).(1) Le chômage des 15-24 ans s'élève à 24,6%, au deuxième trimestre 2013. Source site www.insee.fr, consulté le 23 octobre 2013)En savoir plus Pour aller plus loinChoisir les bons leviers pour insérer les jeunes non qualifiés (Note, juin 2012)15 propositions pour l'emploi des jeunes et des seniors (Rapport, septembre 2010)Voir la vidéo "L’emploi des jeunes, priorité de la conférence sociale"Voir la vidéo "le chômage des jeunes, "cancer" de la société"Voir la vidéo de l’entretien avec Olivier Galland "le chômage chez les jeunes, une urgence sociale"Voir la vidéo "choisir les bon leviers pour insérer les jeunes peu qualifiés" ImprimerPARTAGER