AccueilExpressions par MontaigneBudget de l’Etat : économies de bouts de chandelles…L'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.17/11/2008Budget de l’Etat : économies de bouts de chandelles… Cohésion socialeImprimerPARTAGERAuteur Institut Montaigne Dans le cadre de la discussion du budget, les députés ont sévèrement réduit les crédits de plusieurs autorités indépendantes…Parmi les autorités touchées par ces coupes budgétaires : la CRE (Commission de régulation de l’énergie), le CSA, la CNIL et même la HALDE. Au total, 14 autorités indépendantes publiques se sont vues retirer une part de leur budget. Ces coupes budgétaires sont le fruit d’un amendement déposé par le président de la Commission des Lois, Jean-Luc Warsmann.L'évènement est d’autant plus intéressant qu’il est exceptionnel. En effet, il est rare de voir les députés réduire les dépenses proposées par le gouvernement, leur propension naturelle les conduisant plutôt à augmenter les dépenses…L’objectif de J.-L. Warsmann, publiquement explicitée, est de montrer que le parlement n’est pas une simple chambre d’enregistrement, mais qu’au contraire, les députés ont le droit de modifier le projet de loi de finances qui leur est proposé. Et, de toute évidence, ils ont l’air bien décidés à le faire !Les économies générées par cette décisions ne sont pas énormes à l’échelle de l’Etat, puisqu’elles représentent autour d’un million d’euro sur un budget de 280 milliards. En revanche, pour les structures concernées, cela représente beaucoup d’argent en proportion de leurs moyens qui sont déjà plutôt modestes… J’ai l’impression que les députés en général, et J.-.L Warsmann en particulier, ont avant tout voulu exorciser leur incapacité à supprimer drastiquement les abondantes dépenses superflues.Si le Parlement avait coupé quelques milliards d’euros dans un énorme budget qui en compte des dizaines, réduisant le train de vie du pays, nous aurions pu y voir l’objet d’une vraie satisfaction. Mais ces coupes auraient nécessairement attisé la colère de ceux qui vivent de ces budgets. Il a par conséquent été plus simple de sanctionner les mini structures qui n’ont que peu de personnel, pas de clients, et, donc, peu ou pas de défenseurs. Le Parlement leur a coupé les ailes pour économiser des montants dérisoires alors que ces autorités indépendantes sont très utiles pour faire évoluer le pays sur des sujets où la France accuse de vrais retards par rapport aux autres.Il est pour le moins étonnant que les Parlementaires pensent que nous n’avons pas besoin d’une autorité de la concurrence et d’une HALDE puissantes, que nous avons suffisamment de concurrence en France, et qu’il n’y a aucune problème de ségrégation ou de discrimination.ImprimerPARTAGER