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15/10/2008

Banques françaises : plutôt épargnées par la crise

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A quoi pourrait ressembler le paysage bancaire européen après la bataille ? Quelle pourrait être alors la place des banques françaises dans cette nouvelle topographie ? Autant de questions que chacun se pose légitimement aujourd’hui…

A quoi pourrait ressembler le paysage bancaire européen après la bataille ? Quelle pourrait être alors la place des banques françaises dans cette nouvelle topographie ? Autant de questions que chacun se pose légitimement aujourd’hui…

Le Spread : marque de confiance
Les banques françaises, pour le moment, s’en sortent bien, et – je dirais même –  remarquablement bien ! Exceptée la chute de Dexia, le paysage européen n’a guère été écorné, comparé au reste du monde. D’ailleurs, il existe pour les banques une mesure de crédibilité fiable, le spread sur les CDS. C’est la prime dont chaque établissement doit s’acquitter en plus du taux de base pour se refinancer sur le marché. Ce spread, au pire de la crise, est monté très haut, même pour des grandes banques qui avaient pignon sur rue. Il y a cinq ou six jours elles atteignaient 200 points de base, voire 300. Mais les grandes banques françaises, n’ont, quant à elles, jamais eu à payer ces niveaux exorbitants, et ce, tout simplement, parce qu’elles inspiraient confiance.

Un petit cocorico
Mardi soir, j’ai pointé les dix banques européennes qui avaient le meilleur spread. Il en est résulté que le champion d’Europe n’est autre que BNP-Paribas, Crédit Agricole étant numéro 5 et la Société Générale se positionnant au 7ème rang. Beaux résultats pour l’Hexagone, donc, d’autant que les banques suisses, allemandes ou anglaises, ont presque toutes des spreads deux ou trois fois plus élevés qu’en France.

La revanche latine
Ceci constitue une forme de revanche de la finance continentale sur la finance anglo-saxonne. D’ailleurs, parmi les 10 banques européennes qui ont le meilleur accès au crédit, on dénombre également trois espagnoles et deux italiennes ! Chez les Anglais, soyons fair play, demeure un rescapé, HSBC, qui se classe deuxième en Europe. Hormis cette exception qui confirme la règle, nous assistons à une véritable bérézina en Angleterre, en Suisse et en Allemagne, où seuls Crédit Suisse et Deutsche Bank surnagent.

Un tempo salvateur…
Ce phénomène est-il dû au fait que nos banquiers sont meilleurs ? Oui et non ! Oui, parce que la tradition continentale est plus prudente, moins friande d’instruments extravagants et de financements de l’immobilier à 100%. Mais pour être honnête, la contagion anglo-saxonne qui avait touché les Allemands et les Suisses, guettait sérieusement la France, où commençaient à arriver un nombre croissant de financements immobiliers qui n’auraient pas été envisageables il y a encore deux ans. En un sens, ce fut une chance que la crise survienne avant que nous n’ayons eu le temps de commettre trop d’erreurs.

Quoiqu’il en soit, nous pouvons aujourd’hui nous réjouir d’une chose : que le complexe nourri vis-à-vis de Londres ou même de Francfort soit en voie de guérison accélérée…

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