AccueilExpressions par Montaigne5% c'est le taux de chômage au-delà de 1,5 SMICL'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.13/02/20155% c'est le taux de chômage au-delà de 1,5 SMICImprimerPARTAGERAuteur Angèle Malâtre-Lansac Déléguée générale de l'Alliance pour la santé mentale Tribune d'Angèle Malâtre-Lansac, directrice des études de l'Institut Montaigne, parue dans Le Figaro Magazine, le13 février 2015Le chômage est aujourd'hui si élevé en France (10,4 % de la population active au troisième trimestre 2014) qu'il semble toucher l'ensemble de la population. Il est en réalité principalement concentré sur les emplois rémunérés au salaire minimum. En revanche, au-delà de 1,5 SMIC (le salaire moyen des Français), son taux est inférieur à 5 %.Cette concentration du chômage sur les bas salaires est révélatrice du chômage de masse dont souffrent les moins qualifiés. Quatre ans après leur sortie du système éducatif, 50 % des jeunes non diplômés sont au chômage, contre 10 % des diplômés de l’enseignement supérieur. La proportion d’adultes faiblement qualifiés est particulièrement forte en France où 30 % des actifs de plus de 25 ans n’ont pas dépassé le niveau du brevet des collèges, contre 14 % en Allemagne et 25 % en moyenne dans l’Union européenne. La très mauvaise performance française en termes de chômage traduit un double dysfonctionnement : les piètres résultats de notre système éducatif et un salaire minimum qui constitue une barrière à l’entrée sur le marché du travail de nombreux actifs. En effet, afin d’éviter la création de fortes inégalités de revenus, le SMIC a augmenté de 28 % entre 1990 et 2010 quand le salaire net moyen augmentait de 10 %. En conséquence, le salaire minimum français est aujourd'hui l'un des plus élevés au monde selon l'OCDE. Il est désormais nécessaire de s’interroger sur l’opportunité de pouvoir y déroger dans les situations où l’on sait que ce niveau est un frein direct à l’emploi Rappelons que le chômage n’est pas une fatalité : de nombreux pays voisins ont réussi à gagner cette bataille en misant sur la qualification des jeunes et en réformant profondément leur marché de l’emploi. Ainsi l’Allemagne des années 2000, l’Autriche ou encore la Suède, dont le taux de chômage dépassait les 10 % dans les années 1990, ont-ils réussi à (vraiment) inverser la courbe.Consulter l’étude Marché du travail : la grande fractureConsulter les graphiquesA lire : L’Éducation nationale, plus que jamais fabrique à chômeurs ? - L'Opinion, 12 février 2015ImprimerPARTAGER