[4/6] Les effets de long terme sur la société : Le point de vue de Gilles Kepel suite aux attentats

Gilles Kepel, professeur à Sciences Po, spécialiste de l'islam et du monde arabe contemporain, revient sur les attentats de Charlie Hebdo et de la Porte de Vincennes du 7 et 9 janvier 2015 .

"Bien sûr, il y aura un avant et un après janvier 2015 puisqu’après l’immense marche de la République à la Nation, ce sont des places de Paris qui sont quand même lourdement chargées de symboles, qui a donné le sentiment que la société française avait fait un sursaut face au modèle de Daesh qui veut la fragmenter et pousser l’un contre l’autre un modèle identitaire d’extrême droite et un modèle communautaire islamiste.

Néanmoins, on se rend compte qu’un certain nombre de fractures culturelles existent, notamment dans les quartiers populaires, avec l’effondrement des capacités de l’école comme producteur de normes et de modèles auxquelles se substituent les mosquées salafistes dans un certain nombre d’endroits.

On a vu ces manifestations qui ont refusé les minutes de silence à la mémoire des victimes, les enfants qui tapaient des pieds en disant "On n’est pas Charlie", qui crient "Allahu Akbar". Bien évidemment, tout cela demande un énorme travail de mise en perspective et des mesures répressives certainement, mais aussi des mesures de réflexion plus en profondeur sur toutes ces questions."


Avec l’Institut Montaigne, il a notamment dirigé les enquêtes Passion française et Banlieue de la République.

Voir les autres vidéos :

[1/6] Les enquêtes sur le terrain - le point de vue de Gilles Kepel suite aux attentats

[2/6] Les parcours de radicalisation : Le point de vue de Gilles Kepel suite aux attentats

[3/6] Les évolutions depuis le 11 septembre 2001 : Le point de vue de Gilles Kepel suite aux attentats