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27/05/2013

ZUS : l’insertion professionnelle des jeunes patine

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ZUS : l’insertion professionnelle des jeunes patine
 Institut Montaigne
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Un document du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq) (1), paru en avril dernier, analyse la dégradation de l'insertion professionnelle des jeunes issus des zones urbaines sensibles (ZUS) (2) depuis dix ans. Si cette étude met en évidence l'existence d'un "effet quartier", elle souligne avant tout l'impact central des caractéristiques sociodémographiques et scolaires dans l'accès à l'emploi, thématiques au c'ur de l'enquête Banlieue de la République, réalisée à Clichy-sous-Bois et Montfermeil.

La France connaît un échec scolaire massif : 20 % des jeunes sortent chaque année du système scolaire sans diplôme ni qualification. Les plus fragiles sont les plus touchés, et les jeunes issus de ZUS ne font pas exception. Ces jeunes sont majoritairement issus d’un milieu social défavorisé et pour près de la moitié d’entre eux issus de l’immigration, en particulier extra-européenne. Ils sont en moyenne moins diplômés que les autres jeunes "urbains" (jeunes résidant dans les quartiers hors ZUS des mêmes unités urbaines) et sont plus sensibles aux variations de la conjoncture économique.

Quelques faits à avoir en tête concernant les jeunes des ZUS :

  • plus de la moitié d’entre eux sont orientés dans une filière professionnelle après la 3e (contre moins d’un tiers pour les autres jeunes "urbains") ;
  • ils sont moins nombreux que les autres à avoir accès aux formations en apprentissage ;
  • 35 % de ces jeunes entreprennent des études supérieures, contre 59 % des autres jeunes "urbains", et ceux qui y accèdent voient leur risque de quitter l’enseignement supérieur sans diplôme multiplié par deux.

Entre 1998 et 2007, la durée de chômage des jeunes issus de ZUS a nettement augmenté : la part de ceux qui connaissent plus d’un an de chômage à la fin de leurs études est passée de 24 % à 35 %. A noter toutefois que jeunes femmes issues des quartiers sensibles ne sont pas concernées par cette dégradation.

Dans sa note Choisir les bons leviers pour insérer les jeunes non qualifiés, l’Institut Montaigne formulait plusieurs propositions pour faire émerger un environnement plus favorable à l’accès à l’emploi des jeunes peu qualifiés :

  • cibler l’alternance vers ceux qui en ont le plus besoin, en réorientant la taxe d’apprentissage et en systématisant l’offre de formations en alternance, notamment dans les lycées professionnels ;
  • refonder l’orientation à l’école en ouvrant le monde enseignant aux professionnels issus de l’entreprise et en valorisant les métiers requérant peu de diplômes ;
  • mettre en place deux guichets uniques : l’un au service des entreprises, afin de les rapprocher de candidats potentiels et de faciliter leurs démarches administratives, l’autre au service des jeunes, afin de leur donner un meilleur accès à l’orientation professionnelle et aux offres d’emploi.


(1) Thomas Couppié, "Insertion des jeunes issus de quartiers sensibles : les hommes doublement pénalisés", Bref, Céreq, avril 2013.
(2) Les ZUS ont été définies par la loi n°96-987 du 14 novembre 1996. Au nombre de 751, elles regroupent 4,4 millions de personnes, soit 7 % de la population française et sont peuplées à près de 40 % de jeunes de moins de 25 ans.

Aller plus loin :
- Choisir les bons leviers pour insérer les jeunes non qualifiés, juillet 2012 ;
- Banlieue de la République, octobre 2011.

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