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25/06/2012

"Priorité absolue à l’école primaire" par Christian Forestier

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Le premier chapitre de Réformer par temps de crise est consacré à l’école primaire, priorité absolue pour Christian Forestier. Le problème fondamental de notre système de formation est l’échec dans l’apprentissage des socles de connaissances de base : lecture, écriture et expression. 40 % des enfants sortent de l’école primaire avec des bases trop fragiles. Ces difficultés impactent ensuite tous les autres niveaux de la formation.

L’école primaire est au cœur de notre système de formation

Les connaissances de base sont la condition d’acquisition de toutes les autres. Par conséquent, l’échec de l’enseignement primaire se répercute à tous les niveaux du système de formation : "le collège souffre parce que les élèves y entrent avec des bases extrêmement fragiles en lecture, en écriture et en raisonnement". Et ce, jusqu’à l’université "où l’on s’interroge désormais (…) sur l’introduction de dictées et de cours de syntaxe". Enfin, parce que la mauvaise acquisition du langage a aussi des conséquences sociales très négatives. "Il n’est guère de handicap social plus fort que l’illettrisme ou même les simples difficultés d’expression et de compréhension. Si l’école primaire ne parvient pas à donner ce bagage élémentaire à tous les citoyens, il va de soi que l’avantage de ceux qui naissent dans des familles éduquées, conscientes de leur rôle d’instruction ou bien suffisamment fortunées pour offrir des cours parallèles à leur progéniture, s’en trouvent exponentiellement démultiplié". Il faut donc donner la priorité absolue à l’apprentissage de la parole, de la lecture et de l’écriture à l’école primaire.

Réallouer les moyens en faveur du primaire et s’appuyer sur les résultats de la recherche

Pour Christian Forestier, il ne s’agit pas de dépenser plus mais plutôt de réallouer efficacement les dépenses en faveur du primaire. Les méthodes pédagogiques, et plus globalement les pratiques des maîtres dans la classe, sont les facteurs principaux d’amélioration des performances scolaires des élèves. Pour le démontrer, l’auteur s’appuie sur l’expérimentation "Parler" menée par Michel Zorman entre 2005 et 2008.

Dans son chapitre, Christian Forestier avance huit propositions parmi lesquelles :

1. La priorité est de mettre sur pied un plan de diffusion et de généralisation des méthodes d’apprentissage ayant été évaluées et reconnues comme efficaces dans toutes les écoles de France. La formation continue des professeurs et la diffusion des expérimentations en matière pédagogique doivent devenir une priorité.
2. Respecter les cycles d’apprentissage en distinguant un cycle consacré aux apprentissages fondamentaux (grande section, CP, CE1) et un cycle consacré aux approfondissements (du CE2 au CM1).
3. Réduire drastiquement le nombre de redoublement sauf à la fin des cycles cités.
4. Mettre en place des formations en alternance selon la formule de l’apprentissage, pour accéder au métier d’enseignant.
5. Tirer profit de la recherche en créant un "Observatoire des pratiques pédagogiques" et un "campus pédagogie" pour permettre les échanges entre le terrain et la recherche.

Aller plus loin
- En savoir plus sur l'ouvrage Réformer par temps de crise

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