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18/03/2016

Création d’emplois : comment faire mieux ?

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Création d’emplois : comment faire mieux ?
 Institut Montaigne
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Les chiffres définitifs de l'INSEE viennent de le confirmer : en 2015, la création d'emplois dans le secteur marchand a augmenté par rapport à 2013 et à 2014. C'est un signal encourageant pour la reprise de notre économie, c'est également l'unique voie qui permettra une baisse réelle du chômage. Cependant, la comparaison avec nos voisins, l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni ou encore l'Espagne, relativise la portée de cette progression. En effet, tous ces pays ont déjà inversé la courbe du chômage alors qu'elle n'a jamais connu de baisse sensible en France depuis 2009.

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La faible reprise du marché de l’emploi français est révélatrice de blocages persistants, que Bertrand Martinot identifie dans son ouvrage Pour en finir avec le chômage, publié avec l’Institut Montaigne. Il explique notamment que le chômage français est structurel et non conjoncturel : autrement dit, il ne dépend pas de fluctuations macroéconomiques mais révèle des blocages propres à notre pays. Revue de ces obstacles au dynamisme du marché de l’emploi.

  • Un coût du travail encore trop élevé : il demeure globalement bien au-dessus de celui de nos voisins européens, en particulier pour l’industrie. En France, une heure de travail industriel revient à 37,5 euros au deuxième trimestre 2015, soit un coût horaire légèrement plus faible qu’en Allemagne (39,5 euros), mais significativement supérieur aux niveaux italien, espagnol et britannique (respectivement 28,1 euros, 23,6 euros et 22,8 euros). Il est essentiel d’œuvrer à une baisse du coût horaire dans notre pays, tout particulièrement pour l’industrie qui a connu une forte destruction d’emplois en 2015 (- 37 700 emplois), largement compensée, à l’échelle nationale, par le dynamisme des services. David Thesmar et Augustin Landier, dans l’étude de l’Institut Montaigne Marché du travail : la grande fracture, analysent les mécanismes du chômage sur le territoire français et montrent qu’il concerne principalement les personnes peu qualifiées. Une baisse du coût horaire de la main-d’œuvre pourrait donc stimuler l’emploi.
  • Un faible développement des PME (petites et moyennes entreprises) et des ETI (entreprises de taille intermédiaire) : ces structures constituent de puissants moteurs de créations d’emplois, mais la France en compte encore trop peu. À titre d’exemple, l’Allemagne compte 12 000 ETI contre seulement 5 000 en France. Outre-Rhin, ces entreprises exercent un effet d’entraînement fort sur l’ensemble de l’économie. En France, une récente étude de l’Insee démontre l’importance et le potentiel des ETI dans le développement économique français, cependant encore trop limités : 3 000 entreprises seulement – essentiellement des grandes entreprises et des ETI –, parmi les quelque 3,3 millions que compte notre pays, réalisent plus de 50 % de la valeur ajoutée. Ces mêmes entreprises concentrent également 70 % des investissements et plus de 80 % des exportations. Nos PME et ETI ont un fort potentiel de croissance : aussi est-il important de leur donner les moyens de se développer davantage dans l’Hexagone. Cela aurait des effets directs sur la création d’emplois. Dans son rapport De la naissance à la croissance : comment développer nos PME, l’Institut Montaigne apporte des solutions concrètes pour y parvenir.
  • Un environnement juridique qui n’offre pas assez de visibilité aux entreprises : le droit du travail français, par sa complexité, entretient un cadre réglementaire qui contribue à rendre incertain leur environnement économique. Cela est particulièrement vrai pour les petites et moyennes entreprises, pour lesquelles les compétences en matière juridique représentent des frais de gestion importants. En outre, la défiance réciproque entre juges et entreprises n’améliore pas la sécurité juridique de ces dernières, ce qui ne peut que peser sur leur propension à embaucher. Une clarification et une simplification de ce cadre auraient un effet positif sur la création d’emplois.
  • Un dialogue social entre partenaires sociaux miné par la défiance : en France, les parties prenantes – les syndicats de salariés, le patronat et l’État – échouent à influer positivement sur le dynamisme du marché de l’emploi. Cependant, face à la persistance du chômage, il est aujourd’hui nécessaire de se demander si l’échelon national est bien le plus adapté pour répondre à ces problématiques. En inversant la hiérarchie des normes et en donnant la priorité à l’échelon de l’entreprise pour la négociation sociale, il est possible de rendre aux entreprises les marges d’autonomie dont elles ont besoin pour mettre en place les mesures les mieux adaptées à leur situation. Le rapport Sauver le dialogue social identifie ainsi les conditions qui permettront des négociations constructives et efficaces à l’échelle des entreprises, au service de la compétitivité et de l’emploi.


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