AccueilExpressions par MontaigneAprès PISA, PIRLS en 2017, subir ou réagir?L'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.06/12/2013Après PISA, PIRLS en 2017, subir ou réagir? ÉducationImprimerPARTAGERAuteur Institut Montaigne Par Fanny Anor, chargée de mission et Daniel Laurent, conseiller spécial, à l'Institut Montaigne.L'enquête PISA 2012, publiée le 3 décembre 2013, révèle un accroissement de la proportion d'élèves en grande difficulté. Si la place de la France dans le classement est peu révélatrice ? elle ne se situe qu'à un point de la moyenne de l'OCDE ?, il faut s'intéresser à la proportion d'élèves sous le seuil de compétence en mathématiques (niveau 2) : or, cette dernière a évolué de 15 à 19 %, soit une augmentation de plus d'un quart d'élèves en grande difficulté. Cependant, si les résultats de l’enquête PISA signalent les difficultés des élèves âgés de 15 ans, ces difficultés sont généralement le résultat de problèmes déjà présents dès l’école élémentaire mais que notre système scolaire n’a pas pu, n’a pas su ou pas voulu prendre en charge.Or, nous savons que c’est à l’école élémentaire que tout se joue. Un élève en difficultés en primaire voit souvent ses difficultés scolaires le poursuivre, voire croître, au collège. Le primaire est la clé de voûte de notre système scolaire et les difficultés qui s’y font jour nourrissent l’échec scolaire. Le "décrochage scolaire" s’enracine à l’école élémentaire, qui voit le nombre d’élèves en grande difficulté dans notre pays s’accroître à chaque évaluation internationale.L’ampleur de ces difficultés est révélée par l’enquête PIRLS, réalisée auprès d’enfants de 9 à 10 ans, soit en classe de CM1. En 2011, les élèves français ont obtenu un score moyen de 520 ; et là aussi, comparés aux résultats des pays économiquement proches, les élèves français se trouvent surreprésentés dans le groupe de niveau le plus faible, et sous-représentés dans le groupe au niveau plus fort.Si rien ne change, l’enquête PIRLS, qui sera menée en 2016, ne peut qu’annoncer une augmentation – plus importante encore – du nombre d’élèves en situation d’échec scolaire, et un creusement de l’écart entre les élèves à qui le système scolaire permet d’atteindre un très bon niveau (environ 50%) et ceux qui sont laissés de côté.Néanmoins l’accroissement des inégalités scolaires ne peut être vu comme une fatalité. Après le "choc PISA" de 2001, l’Allemagne a su réagir et mettre en œuvre des réformes éducatives efficaces. Aussi, le ministre de l’Éducation nationale pourrait formuler un objectif ambitieux : figurer dans le tiercé de tête de l’enquête PIRLS qui sera publiée en 2017. Mobiliser autour de cet objectif l’ensemble des acteurs, et donner les moyens organisationnels et managériaux pour l’atteindre d’ici la fin du quinquennat est-ce rêver ?Consulter l’intégralité des résultats du sondage sur l'égalité des chances à l'école Consulter la Note ''Contribution à la concertation sur l'école: priorité au primaire'' - Juillet 2012(Ré)écouter Laurent Bigorgne sur Europe 1 - Le rapport PISA - le déclin de l'éducation française(Re)voir Laurent Bigorgne dans "Le Grand Décryptage" sur I TéléLire l'interview de Laurent Bigorgne, par Marie-Christine Corbier, parue dans Les Echos du 03/12/2013ImprimerPARTAGER