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Toulouse

479 638 habitants
Maire sortant Jean-Luc Moudenc (LR)
Urbanisme et logement

Faire de l’île Ramier le poumon vert de la ville

L’espace dégagé par le déménagement du Parc des expositions serait végétalisé. L’île du Ramier pourrait devenir un lieu de convivialité ouvert aux familles, aux enfants, mais également à la jeunesse qui disposerait là, le soir, de lieux d’accueil et de divertissement.

Source : conférence de presse de présentation du programme, traitée par La Dépêche du Midi

Coût
ESTIMATION INSTITUT MONTAIGNE
28 M€
ESTIMATION DU CANDIDAT
Estimation
du candidat
non disponible
Détail
HYPOTHÈSE BASSE
10 M€
HYPOTHÈSE HAUTE
31,5 M€
Répartition du coût
Temporalité

Que faut-il en retenir ?

Le coût de réalisation des sept hectares du “cœur de parc” de l’île du Ramier, sur le site de l’actuel parc des expositions, peut être estimé à 28 M€, auxquels il conviendra d’ajouter un coût d’entretien d’environ 175 000 € par an.

Un parc de sept hectares permettrait d’absorber près de 2 200 tonnes de dioxyde de carbone (CO2) par an, une capacité d’absorption qui demeure timide au regard du volume de CO2 émis chaque année par la ville de Toulouse. La formule “poumon vert” est peut-être surtout imagée, même si ce nouveau parc, qui trouvera sa place au sein d’un espace rénové (si l’ensemble des aménagements de l’île étaient portés à leur terme), et qui permettra de combiner, une fois achevé, pratique sportive, activités de loisir et détente, devrait profiter grandement à la ville et augmenter la qualité de vie des habitants.

Détail du chiffrage

Contexte de la mesure

La ville de Toulouse compte environ 800 hectares d’espaces verts, soit 16,8 m2 par habitant. Cela demeure très en-deçà de la moyenne des villes françaises, qui se situe, pour les 50 principales villes de France, à 51 m² d’espaces verts par habitant. 

Le projet du “Grand Parc Garonne”, porté par les collectivités locales, vise à “reconquérir les bords du fleuve, pour faire de la Garonne le lien fédérateur de la Métropole”. Il s’étend sur 32 km2 et concerne sept communes. La transformation de l’île du Ramier en un vaste parc urbain est l’un des trois volets phares du projet. Elle s’inscrit dans une transformation profonde du site, débutée en 2017 et devant aboutir en 2030, à l’issue d’un vaste projet d’aménagement urbain de 260 hectares sur l’ensemble de l’île. 

La proposition du candidat sortant s’inscrit dans la continuité des actions déjà engagées. L’île du Ramier hébergeait l’ancien parc des expositions de Toulouse, un nouveau site devant être inauguré en juin 2020 dans le nord-ouest de la ville. Le projet chiffré dans cette fiche repose sur la démolition préalable de l’essentiel de l’ancien parc des expositions ainsi que la suppression de la totalité des parkings associés, afin de créer un parc public de sept hectares, “le cœur du parc”, intégrant un jardin botanique et une esplanade pour les manifestations culturelles et sportives. Jean-Luc Moudenc souhaite que les travaux débutent à la fin 2020, dès le déménagement complet du parc des expositions.

Coût budgétaire 

La création du “cœur du parc” suppose au préalable des actions de démolition des actuelles infrastructures présentes sur le site de l’ancien parc des expositions. Les coûts de démolition, de déplacement des gravats et d’éventuelle dépollution n’ont pas été chiffrés dans cette analyse. 

L’estimation du budget nécessaire à la création du parc peut être déduite de l’observation des coûts d’opérations similaires réalisées dans d’autres métropoles :  

  • le parc Sergent Blandan à Lyon (17 ha) a été estimé à environ 70 M€, soit 4,1 M€/ha ;

  • la coulée verte à Nice (12 ha) est estimé à 40 M€, soit 3,3 M€/ha ;

  • la réalisation du parc des Prés de Vaux à Besançon (6 ha) s’élève à 8,3 M€, soit près de 1,4 M€/ha ;

  • la réalisation du parc du Heyritz à Strasbourg (8,7 ha) a coûté 10,8 M€ soit environ 1,2 M€/ha.

Le projet comportant des infrastructures additionnelles (jardin botanique, esplanade), une fourchette haute de coûts peut être retenue, soit 4 M€ par hectare. Dès lors, le budget nécessaire à la réalisation du « cœur de parc » peut être estimé à 28 M€. Il conviendra d’ajouter une dépense annuelle d’entretien du parc ainsi crée d’environ 25 000 € par hectare, soit environ 175 000 € par an. 

Effets sur l’environnement

La présence du végétal contribue à l’amélioration de la qualité de l’environnement et de la santé humaine. Il existe différentes méthodes pour évaluer la contribution environnementale de la végétation urbaine. Il est préférable d’analyser la séquestration de carbone par superficie, plutôt que de raisonner par arbre planté, le carbone séquestré ne se limitant pas aux arbres et aux racines puisque celui-ci se retrouve en grandes quantité stocké dans le sol ou dans l’ensemble de la strate herbacée.

La quantité de biomasse présente dans les parcs urbains dépend donc d’un nombre important de paramètres, comme la densité des arbres, leur taille, les essences, mais également la structure générale de la végétation (friche, forêt plantée, gazon, etc.)

Pour modéliser la captation de carbone, on retient les hypothèses formulées par Guillaume Bruyat en 2011, qui avance que les parcs de la Tête d’Or et de Parilly stockent respectivement 79 et 91 t C/ha. Pour formuler un chiffre, nous retenons la séquestration moyenne de 85 t C/ha, soit 312 tCO2/ha (1 tCO2 équivaut à 0,272 – 12/44 – tonne de carbone). 

Selon ces hypothèses, le total de CO2 séquestré pour 7 ha de 2 187 tCO2.

Au-delà de la captation de carbone, l’aménagement d’un parc a également un impact sur la biodiversité, certain mais non chiffré. 

En milieu urbain, les arbres permettent de réduire le phénomène d’îlots de chaleur, qui tend à s’accroître dans le contexte du changement climatique. Les arbres ont plusieurs effets sur la température : ils offrent un ombrage ; ils réfléchissent et absorbent les rayonnements solaires ; enfin, ils contribuent au rafraîchissement du climat urbain par évapotranspiration (évaporation par les feuilles de l’eau puisée par l’arbre par ses racines). L’arbre urbain contribue également à la purification de l’air, par l’absorption des polluants gazeux par les stomates situés sur ses feuilles (orifices qui permettent les échanges gazeux entre la plante et l’air ambiant). Les effets d’un arbre sur la température urbaine varient sensiblement selon la variété, notamment la densité de l’ombrage (plus élevée pour les platanes et les marronniers notamment).

Selon une étude réalisée dans une ville de République tchèque, les arbres d’un parc d’un hectare ont un pouvoir de rafraîchissement d’au moins 3000 kW, ce qui équivaut à 1 000 appareils à air conditionné.

Sources