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Rennes

221 272 habitants
Maire sortant Nathalie Appéré (PS)
Politiques sociales et éducation

Ouvrir 400 nouvelles places en crèche

Faire de Rennes et de sa métropole un laboratoire des solidarités : ouvrir au moins 400 nouvelles places en crèche sur la durée du mandat afin de garantir un niveau élevé de service d’accueil.

Coût
ESTIMATION INSTITUT MONTAIGNE
8,4 M€
ESTIMATION DU CANDIDAT
Estimation
du candidat
non disponible
Détail
HYPOTHÈSE BASSE
7,5 M€
HYPOTHÈSE HAUTE
9,3 M€
Répartition du coût
Au départ, à la charge intégrale de la ville, qui peut solliciter des aides et subventions de la CAF ou de l'Etat (fonds de compensation à la TVA par exemple)
Temporalité
Coût annuel total comprenant l’investissement lissé et le coût de fonctionnement annuel

Que faut-il en retenir ?

Le budget consacré à l’enfance et l’éducation par habitant de moins de 15 ans s’établit à Rennes à 848 €, un budget largement inférieur à la moyenne relevée dans les onze villes étudiées (2 116 €). Dans ce contexte, Carole Gandon propose d’augmenter de 400 le nombre de places dans les crèches qui sont gérées par la municipalité ou déléguées à des associations dans le cadre d’une délégation de service public (crèches municipales, associatives, micro-crèches, etc.). Ceci correspondrait à une hausse d’environ 35 % des places disponibles.

La création de 400 places supplémentaires pourrait représenter un coût d’investissement important pour la commune. Pour 400 places supplémentaires créées, le coût d’investissement sur 6 ans est chiffré entre 19,1 M€ et 8,1 M€ avec un scénario central à 13,4 M€. A ce coût d’investissement initial, il faut rajouter un coût de fonctionnement annuel de l’ordre de 15 381 € par place, soit près de 6,2 M€ au total par an. Ainsi, de manière lissée sur le mandat, cette mesure pourrait représenter un coût total évalué entre 7,5 M€ et 9,3 M€ par an, avec un scénario central à 8,4 M€.

Il s’agirait donc d’un investissement structurant pour la municipalité, qui pourrait impliquer des externalités positives pour la population (conditions de développement pour les enfants, lien social, meilleur aménagement de la vie professionnelle pour les parents concernés par les places ouvertes). L’impact environnemental des travaux associés dépendra totalement des types de construction choisis.

Détail du chiffrage

Contexte de la mesure

Le nombre de crèches s’établit à 19 pour 100 000 habitants à Rennes, ce qui est peu comparé à la moyenne des onze villes étudiées (26,3 crèches) par l’Institut Montaigne. Le budget consacré à l’enfance et l’éducation par habitant de moins de 15 ans s’établit d’ailleurs à 848 €, soit un budget largement inférieur à la moyenne relevée au sein des onze plus grandes villes. 

A l’appui de ces chiffres et dans le contexte d’une hausse de la natalité rennaise, la candidate Carole Gandon propose d’augmenter de 400 le nombre de places en crèches municipales et associatives, qui sont gérées par la municipalité ou déléguées à des associations dans le cadre d’une délégation de service public. Ceci correspondrait à une hausse d’environ 35 % des places disponibles. Plusieurs ouvertures de crèches sont d’ores et déjà prévues en 2021 (à La Courrouze et une crèche associative) ainsi qu’en 2024, en parallèle de diverses rénovations. Ces échéances pourraient contribuer à rendre la proposition de la candidate LREM plus atteignable durant la mandature, la création sèche de 400 places impliquant des travaux lourds (agrandissement d’une crèche ou création de nouveaux établissements pour créer les places).

Coût budgétaire 

Le coût budgétaire de cette réforme a été estimé en se fondant sur les chiffres fournis dans le rapport Revue des dépenses : politique d’accueil du jeune enfant de 2017, coécrit par l’IGAS et l’Inspection des Finances. 

Ce rapport donne un coût moyen d’investissement par place de crèche supplémentaire à 33 551 € avec une estimation haute à 47 908 € lorsque la commune prend en charge la création elle-même et une fourchette basse à 20 410 € lorsque c’est le privé qui s’en occupe. Ainsi, pour 400 places supplémentaires créées, le coût d’investissement sur 6 ans est chiffré entre 8,1 M€ et 19,1 M€ avec un scénario médian à 13,4 M€. 

A ce coût d’investissement initial, il faut rajouter un coût de fonctionnement annuel de l’ordre de 15 381 € par place. Aussi, on arrive à un coût total annuel compris entre 7,5 M€ (= 8,1 M€ / 6 années + 15 381€ de fonctionnement x 400 places) et 9,3 M€ (= 19,1 M€ d’investissement / 6 années + 15 381€ de fonctionnement x 400 places), avec un scénario central à 8,4 M€ (13,4 M€ / 6 années + 15 381€ de fonctionnement x 400 places).

Effets sur le pouvoir d’achat

Les familles des 640 enfants qui pourraient bénéficier de ces ouvertures de places (plus de 500 familles en postulant un ratio place/enfant de 1,6, comme indiqué sur l’étude d’urbanisme de la ville de Rennes, la probabilité d’avoir plusieurs enfants en bas âge étant faible) auraient, par rapport à une situation inchangée, accès à des crèches dont le coût est parfois inférieur au recours à des assistantes maternelles. 

L’accès davantage facilité à une crèche pour une famille peut amener l’un des deux parents à modifier ses décisions individuelles vers plus de travail (choix d’un temps plein plutôt qu’un mi-temps par exemple). Une littérature abondante existe sur l’effet positif d’un placement d’enfant en crèche sur la trajectoire professionnelle des parents, en particulier des mères, notamment du point de vue des rémunérations (Maurin, 2008 ; Esping-Andersen, 2010 ; une étude de la CNAF de 2010 concluait à un surplus de salaire de 13 000 € par an pour une mère plaçant son enfant en crèche à plein temps, par rapport à une situation sans crèche – assistante maternelle, temps partiel, emploi alimentaire – voir ici). Ceci peut amener des gains de pouvoir d’achat, la rémunération marginale d’une heure de travail (environ 8 € net au minimum en France) étant nécessairement plus élevée qu’une heure de crèche payée à son enfant (moins d’un euro pour des ménages à faibles revenus). 

Sources