Entre 2008 et 2018, la population nantaise a crû de 12 % (et de 5 % entre 2014 et 2018).
Ce dynamisme démographique ne s’est pas accompagné d’une hausse du budget de la ville sur l’ensemble de cette période. Au contraire, les dépenses totales de la ville de Nantes ont diminué de près de 16 % entre 2014 et 2018. Même sur dix ans (2008-2018), la tendance reste à la baisse (- 9 %).
Cette contraction des dépenses s’explique par une certaine maîtrise des dépenses de fonctionnement, qui ont même diminué entre 2014 et 2018, mais plus encore par une forte diminution des dépenses d’investissement. Ainsi, les dépenses d’investissement ont diminué de près de 40 % entre 2014 et 2018, portées par une baisse de 36 % des dépenses d’équipement sur cette période.
La baisse des dépenses de la ville a permis de diminuer fortement son endettement (- 42 % entre 2008 et 2018, – 25 % entre 2014 et 2018) et d’améliorer très largement sa capacité de désendettement : le ratio dette / CAF est ainsi passé de 6,2 en 2014 à 3,7 en 2018. Cette baisse de l’endettement s’est effectuée sans actionner le levier de la fiscalité directe locale, dont les taux sont stables depuis 2009.
La baisse des dépenses de la ville de Nantes doit notamment être mise en regard avec le dynamisme des dépenses de Nantes Métropole, dont le budget total a augmenté de 27 % entre 2014 et 2018 pour atteindre près de 1,4 Md€. Cette augmentation des dépenses ne s’est pas pour autant traduite par une augmentation de l’endettement de l’intercommunalité, qui a même légèrement décru (- 3 % entre 2014 et 2014 et – 8 % entre 2008 et 2018), tandis que sa capacité de désendettement s’est fortement améliorée, de 7,0 en 2008 à 3,0 en 2018.
Indicateur | Source |
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Données comptables du ministère de l’économie et des finances | |
Statistiques des impôts (taux, assiettes, produits) | https://www.impots.gouv.fr/portail/particulier/comment-sont-calcules-mes-impots-locaux |
◆ Compte administratif | 2017 pour la ville de Nantes, 2018 pour Nantes-Métropole |
La commune de Marseille compte une population en augmentation régulière mais modérée : elle atteint 869 815 habitants en 2018.
Elle consacre ses dépenses (1 391 M€ en 2018) à trois fonctions principales, représentant plus de la moitié de celles-ci : l’administration générale, premier poste de dépenses avec 294 M€ en 2018, l’action éducative (215 M€) et la charge de la dette (215 M€). La charge de la dette représente ainsi 15,5 % des dépenses, devant les actions de sécurité et de salubrité publique (166 M€). Il convient également de souligner que les dépenses de personnel représentent 579,7 M€ en 2018, en augmentation de + 11,3 % par rapport à 2008.
En dépit du dynamisme démographique, les dépenses de la commune ont dans l’ensemble légèrement décru en valeur, pour atteindre 1 391 M€ en 2018, contre 1 450 M€ en 2008.
La tendance baissière de la dépense s’explique pour partie par la création, au 1er janvier 2016, de la métropole Aix-Marseille-Provence. Les dépenses de la métropole s’élèvent en 2018 à 3 264 M€ environ, en croissance de 23,1 % par rapport à 2016. Elles représentent désormais plus du double du budget de la commune de Marseille. La métropole, qui inclut un ensemble vaste de 92 communes pour 1,8 million d’habitants, exerce notamment des compétences qui lui ont été transférées par les communes, dont celle de Marseille, en matière de développement économique, social et culturel.
La tendance s’explique également par le net recul de l’investissement. La commune de Marseille y a ainsi consacré environ 367 M€ en 2018, contre 686 M€ en 2007, soit une baisse significative de l’ordre de 310 M€. Concernant la métropole Aix-Marseille-Provence, les dépenses d’investissement ont nettement augmenté (+ 51,3 % entre 2016 et 2018), pour s’établir à 1 433,8 M€ en 2018.
Cette trajectoire de baisse de la dépense de la commune n’a pas été constante durant la période 2008-2018. En particulier, les variations des dépenses peuvent être liées aux deux cycles électoraux (augmentation des dépenses avant l’élection, puis une baisse lors de l’année de l’élection et l’année suivante).
Au cours de la décennie, la contraction de la dépense de la commune de Marseille a permis de faire refluer sa dette. Après avoir oscillé entre 1 800 M€ et 1 900 M€ sur la période 2008-2016, la dette de la commune de Marseille a nettement reculé en 2017 et en 2018, pour atteindre 1 661 M€. Cette baisse, de près de 230 M€ par rapport au pic d’endettement atteint en 2016, reflète un double mouvement d’amélioration de la capacité d’autofinancement de la commune et de réduction significative des investissements.
La fiscalité locale a connu un mouvement inverse de celui des dépenses. Au cours de la période 2008-2018, la fiscalité directe locale est passée de 333,5 M€ en 2008 à 533,1 M€ en 2018, soit une croissance de 60 %. Le dynamisme de la fiscalité locale provient pour partie de l’augmentation des taux, qui ont notamment atteint en 2015 un plafond de 28,6 % pour la taxe d’habitation, un niveau nettement au-dessus de la moyenne des communes de plus de 100 000 habitants avec néanmoins des bases imposables inférieures à la moyenne des communes de la même strate.
Indicateur | Source |
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Données comptables du ministère de l’économie et des finances | |
Statistiques des impôts locaux (taux, assiettes, produits) |