L’insécurité est devenue le premier sujet de préoccupation des Nantais. L’État doit jouer son rôle, mais Nantes doit assumer le sien. Avec seulement 115 policiers municipaux, Nantes est l’avant-dernière parmi les grandes villes de France en termes d’effectifs de policiers municipaux par habitant : […] installer 100 caméras supplémentaires, dans les transports et dans nos onze quartiers.
Source : site de campagne
Dans le contexte d’une augmentation des incivilités entre 2014 et 2018, la Ville de Nantes a installé, en 2018, 95 caméras de vidéoprotection. La candidate souhaite ainsi doubler le nombre de caméras en service à Nantes durant son mandat.
Le coût global associé à cette proposition s’élève à 7,7 M€ sur la durée du mandat, soit 1,3 M€ par an. Ce chiffrage se base sur un coût moyen produit par la Cour des comptes dans son rapport public thématique de 2011.
L’impact environnemental de cette proposition n’est pas certain, elle peut néanmoins permettre de réduire les incivilités relatives à la dégradation des espaces publics.
Entre 2014 et 2018, les incivilités ont augmenté de 9,6 % dans la ville de Nantes. En 2018, Nantes a enregistré 307 incivilités pour 10 000 habitants, un chiffre supérieur à la moyenne enregistrée dans les onze plus grandes villes françaises. En réponse à cette augmentation des incivilités, le budget par habitant consacré à la sécurité est passé de 47,7 € en 2014 à 53,1 € en 2018, soit une augmentation de 12,7 %. Ce budget reste néanmoins nettement inférieur aux budgets par habitant consacrés à la sécurité par les autres villes de plus de 200 000 habitants (81,3 € en moyenne).
La ville de Nantes s’est ainsi équipée en avril 2018 de 95 caméras de vidéoprotection destinée à la surveillance de l’espace public. Ces caméras sont pilotées par un centre de supervision métropolitain qui mutualise les moyens entre Nantes et trois autres communes de la métropole nantaise. L’installation de ce dispositif faisait partie d’une réflexion globale sur la politique de sécurité dans la ville de Nantes. En amont, Nantes avait également lancé “les Maisons de tranquillité publique”, destinées à centraliser les demandes des habitants en matière de sécurité (incivilités, voisinage, réglementation, …).
Le centre de supervision métropolitain mutualisé avec les communes de Rezé, Saint-Herblain et Vertou est composé de 18 agents. Les dépenses de fonctionnement (masse salariale, location fibre réseau, GRH, moyens matériels) sont prises en charge par Nantes Métropole à hauteur de 50 %. Le solde est réparti entre les quatre communes. La participation financière est calculée au prorata du nombre de caméras implantées par commune. Les dépenses d’investissement couvrant l’installation (études, acquisitions, installation réseau, raccordement), l’entretien, la rénovation des caméras sont prises en charge à 50 % du coût d’installation par les communes. La métropole prend à sa charge l’autre moitié. Dans le cadre du financement des politiques de sécurité, les communes peuvent faire appel au fonds interministériel de prévention la délinquance (FIPD), créé en 2007, pour financer une partie de leurs projets de vidéoprotection. En 2020, l’enveloppe FIPD destinée à l’amélioration de la tranquillité publique, le soutien et ingénierie de projets et autres actions de prévention de la délinquance s’élève à 16,2 M€.
La candidate propose d’installer 100 caméras de vidéosurveillance supplémentaires à Nantes. Cette proposition revient ainsi à doubler le nombre de caméras présentes dans la ville. Le rapport public thématique de 2011 publié par la Cour des comptes consacré à l’organisation et la gestion des forces de sécurité publique propose une évaluation du coût de ce type de matériel. Premièrement, le coût de fonctionnement des systèmes de vidéosurveillance, qui comprend les dépenses de rémunération des personnels affectés à leur exploitation et les frais de maintenance, peut être assez différent d’une commune à l’autre selon les caractéristiques techniques et la taille des dispositifs retenus. Le coût annuel évalué par le Cour va de 3 600 € par caméra à 19 900 €. Il en résulte une moyenne pondérée (par type de dispositifs) par an et par caméra de 7 400 €. Les dépenses d’investissement (mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage, coût d’installation, aménagement du réseau) varient également selon les équipements retenus par les communes. Le coût moyen par caméra va de 11 500 € à 101 400 €. Il en résulte un coût moyen pondéré de de 36 600 € par caméra. Le FIPD subventionne le développement de tels projets à hauteur 3 610 € par caméra. La politique de sécurité étant un axe prioritaire de la candidate, nous allons poser l’hypothèse que l’ensemble des caméras sera installé dès la première année.
Type de dépense |
Coût par caméra |
Nombre de caméras |
Coût sur la durée du mandat |
Fonctionnement |
7 400 € |
100 |
4 440 000 € |
Investissement |
36 600 € |
100 |
3 660 000 € |
Subvention |
3 610 € |
100 |
361 000 € |
* Coût annuel
Ainsi, en prenant compte de la subvention FIPD, le coût global de la mesure s’élève à 7 739 000 € sur la durée du mandat, soit 1,3 M€ par an.
« Insécurité : lettre ouverte au Maire de Nantes », Laurence Garnier, décembre 2019.
Compte rendu de la séance du 13 octobre 2017, Nantes métropole.
DPT prévention de la délinquance 2020.
« L’organisation et la gestion des forces de sécurité publique« , rapport public thématique 2011, Cour des comptes