Nous lancerons un grand plan de lutte contre la précarité énergétique, en axant les travaux de rénovation sur les 10 000 logements de Nantes Métropole encore chauffés au fioul.
Source : site de campagne
La candidate propose dans son programme de lutter contre la précarité énergétique et contre le dérèglement climatique en assurant la conversion des 10 000 logements nantais chauffés au fioul.
Cette proposition s’inscrit dans l’objectif du Gouvernement annoncé fin 2018 de remplacer l’ensemble des 3,4 millions de chaudières au fioul en France d’ici 10 ans.
Les modalités d’application de cette proposition restent à éclaircir, et notamment la forme et l’ampleur que prendrait la participation financière de la mairie ou de la métropole à la conversion des 10 000 logements concernés, ainsi que l’articulation avec les diverses aides déjà prévues par l’Etat et l’Anah (agence nationale de l’habitat).
En s’appuyant sur un coût unitaire de conversion d’environ 11 000 € et un coût total de près 110 M€, la prise en charge par Nantes du tiers du reste à charge après déduction des aides existants pourrait engendrer un surcoût de 25 M€ sur l’ensemble du mandat. Ce coût augmenterait à plus de 6 M€ par an si le financement était fixé à la moitié du reste à charge.
La candidate propose également de rénover les 3 % de logements sociaux non performants. Avec un nombre de 62 565 logements sociaux dans la métropole, il s’agit donc d’assurer la rénovation énergétique de près de 1 900 logements sociaux. Avec un coût unitaire moyen de 9 500 €, le coût total de la rénovation de ces logements s’élèverait à près de 18 M€.
Le gouvernement a annoncé fin 2018 un plan afin de remplacer l’ensemble des chaudières au fioul d’ici 10 ans.
Ces chaudières présentent deux inconvénients majeurs. En premier lieu, le fioul est l’un des modes de chauffage les plus polluants avec 300 grammes de CO2 par kilowattheure d’énergie générée (274g pour le gaz propane, 234g pour le gaz naturel, 210g pour l’électricité hors hiver et 30 à 40g pour le bois). En second lieu, le coût du chauffage au fioul a nettement augmenté ces dernières années.
La problématique de la conversion dépasse le sujet du fioul, dans la mesure où la consommation énergétique et de façon subséquente sont liées à l’obsolescence de la chaudière, quelle que soit le mode de chauffage utilisé.
Le coût du remplacement d’une chaudière au fioul dépend très largement du mode de chauffage retenu. Celui-ci peut d’ailleurs être contraint : tous les logements ne peuvent pas être raccordés au réseau de gaz naturel.
Par ailleurs, le remplacement de la chaudière et le changement de mode de chauffage s’inscrivent souvent dans des travaux plus complets de rénovation énergétique, qui conditionnent le choix du mode de chauffage. Le coût unitaire moyen retenu de 11 250 € s’appuie sur la fourchette de coût du remplacement d’une chaudière au fioul par une chaudière au gaz indiquée par la plateforme de vente de fioul domestique Fioulmarket et reprise par le journal Les Echos. En utilisant un prix unitaire moyen de conversion de 11 250 € par logement, le coût total de la conversion de 10 000 logements concernés s’élèverait à 112,5 M€.
Par ailleurs, l’Etat a prévu de prendre en charge un tiers du coût de la conversion au titre des différentes aides : le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), MaPrimeRénov’ et la prime énergie. Le reste à charge pour les consommateurs après aides de l’Etat atteindrait donc 75 M€. En l’absence d’informations sur la forme et l’ampleur que prendrait l’aide à la conversion proposée par la candidate, il est proposé de retenir un financement à hauteur de ⅓ à ⅔ du reste à charge après financements de l’Etat. Ce surcoût total se chiffrerait, pour la collectivité, entre 25 M€ et 37,5 M€.
La rénovation énergétique des 3 % de logements sociaux dans la métropole considérés comme non performants impliquerait de rénover près de 1 900 logements. Une étude de l’USH et de la CDC de mai 2018 ont évalué le coût moyen de la rénovation énergétique d’un logement social à 9 500 € en France. Ainsi, le coût de la rénovation de ces logements s’élèverait à près de 18 M€ sur le mandat, soit 3 M€ par an si l’effort était réparti de façon annuelle. Par ailleurs, le montant retenu pour l’évaluation du coût unitaire d’une rénovation énergétique peut être considéré comme un minorant dans la mesure où il a été calculé sur la base d’opérations de rénovation de logements sociaux plus larges, dont la rénovation n’était qu’une partie. Ainsi, le coût unitaire d’une opération de rénovation énergétique ne s’inscrivant pas dans une opération de rénovation plus large pourrait probablement être substantiellement plus élevé.
Ces deux propositions sont supposés avoir un effet positif sur l’environnement puisqu’elles visent à réduire le bilan carbone du parc locatif.
L’ampleur de l’impact de la conversion des chaudières au fioul serait conditionnée aux choix retenus comme mode de chauffage alternatif, le bilan carbone variant très sensiblement selon les modes et pouvant dans certains cas s’approcher de celui du fioul. L’impact sera d’autant plus fort si la conversion des chaudières s’inscrit dans des opérations de rénovation énergétique plus larges.
Avis de l’ADEME, “Modes de chauffage dans l’habitat individuel”, décembre 2014
Les Echos, “Le chauffage au fioul fait de la résistance”, 15 novembre 2019
L’Express, “Fin des chaudières au fioul: un objectif compliqué”, 14 novembre 2018
Actualités Habitat, numéro du 15 mai 2018