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Lille

237 079 habitants
Maire sortant Martine Aubry (PS)
Urbanisme et logement

Couvrir 100 % de la consommation lilloise d’énergie par des énergies renouvelables d’ici deux mandats

Si la transition écologique est aujourd’hui sur toutes les lèvres, il ne suffit pas d’en parler. […] Pour diviser par deux nos émissions de gaz à effet de serre en 10 ans et atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2040, nous diminuerons fortement les consommations d’énergie liées aux déplacements et aux bâtiments. Nos engagements : […] 100 % de la consommation lilloise d’énergie couverte par des énergies renouvelables d’ici deux mandats.

Source : site de campagne de Stéphane Baly

Que faut-il en retenir ?

La proposition consiste à promouvoir le recours aux énergies renouvelables (ENR) afin que l’ensemble de la consommation énergétique lilloise soit couverte par des alternatives décarbonées.

Si la proposition est difficilement chiffrable, la ville dispose de plusieurs leviers pour participer à ce mouvement. Elle peut d’abord accroître le recours aux énergies renouvelables pour sa propre consommation. Elle peut également inciter les citoyens à adapter leurs pratiques, à travers par exemple un soutien financier aux ménages se tournant vers les offres “garanties d’origine” des fournisseurs. Elle peut enfin agir à travers la métropole sur le développement de réseaux permettant de favoriser la distribution d’énergie renouvelable (ex : le projet autoroute de la chaleur).

Reste à savoir si, dans l’hypothèse où 100 % de la consommation lilloise pouvait être couverte par des ENR, les sources de productions seraient en mesure de suivre la tendance. Dans les Hauts-de-France, les installations de production d’électricité de source renouvelable ne représentent que 28 % du total des capacités installées, contre encore 50 % pour le nucléaire et 22 % pour le thermique fossile.

Détail

Contexte de la mesure

La consommation énergétique lilloise est évaluée à 3,7 millions MWh en 2017 (chiffres ORE). La consommation résidentielle (44 %) et celle du secteur tertiaire (42 %) représentent l’essentiel de cette consommation.

Si l’on considère que la Ville a une consommation de 195 000 TWh (source PCAET 2017 Ville de Lille, p.8), sa part dans ce total représente 5,8 %. La proposition de Stéphane Baly passera donc d’abord par une consommation municipale à 100 % couverte par les ENR tandis qu’elles en représentent aujourd’hui uniquement 39 % (source PCAET 2017 Ville de Lille). Depuis 2013, l’éclairage municipal est alimenté par une électricité garantie 100 % d’origine renouvelable. Il en est de même depuis 2016 pour l’électricité de l’ensemble des bâtiments municipaux. Il reste donc, pour atteindre l’objectif 100 % ENR, à convertir l’ensemble du parc auto, et surtout à adapter les modes de chauffe du patrimoine communal, qui consomme encore 37 % des fluides de la Ville (source PCAET 2017 Ville de Lille, p.11).

Un deuxième axe pour accompagner l’ensemble du territoire vers une consommation 100 % ENR serait d’appuyer financièrement les ménages désireux de recourir à une “offre verte” auprès du fournisseur d’énergie de leur choix. Si cette mesure pourrait avoir un impact important, elle est difficilement chiffrable en ce qu’elle suppose d’identifier le nombre de ménages concernés et l’écart représenté entre une offre traditionnelle et une offre ENR. A titre informatif, l’opérateur “Enercoop”, spécialisé dans la fourniture d’énergie soutenable chiffre à 17 % l’écart de prix moyen entre son offre – plus onéreuse – et celle des fournisseurs traditionnels.

La Ville peut enfin, à travers la MEL, soutenir les projets structurants développant les réseaux d’énergie propre. Le projet d’autoroute de la chaleur porté par la métropole et soutenu par municipalité s’inscrit dans cette tendance. Déployé sur 2 ans entre 2018 et 2020, il consiste en la construction d’un réseau de chaleur souterrain de 20 km. Alimenté par de l’eau surchauffée à 120°c issue de la combustion de déchets du centre d’incinération d’Halluin, il doit permettre la couverture de plus de 60 % des besoins actuels en chauffage de 60 000 logements, voire 100 000 d’ici 10 ans.
L’ensemble de ces leviers ouvre des possibilités pour accélérer la transition écologique du territoire. Toutefois la question de la capacité des sources de production d’ENR à alimenter la consommation lilloise doit être posée.

Aujourd’hui, au niveau national, les énergies renouvelables représentent 16,3 % de la consommation finale brute d’énergie (source : chiffres clés des énergies renouvelables 2019 – p18). Pour l’électricité, cette proportion représente 19,9 %. Elle doit être mise en perspective avec la réalité du territoire dans lequel s’inscrit Lille : dans les Hauts-de-France, les installations de production d’électricité de source renouvelable ne représentent que 28 % du total des capacités installées, contre encore 50 % pour le nucléaire et 22 % pour le thermique fossile (source : bilan électrique 2016 Hauts-de France RTE – p16).

Sources