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Bordeaux

256 045 habitants
Maire sortant Nicolas Florian (LR)
Politiques sociales et éducation

Porter à 75 % la part de l’alimentation bio et locale dans les restaurations collectives

La transition écologique est une chance, pour nos enfants, pour nos emplois, pour le rayonnement futur de notre ville. Bordeaux peut devenir la ville française exemplaire pour la transition écologique. Les bordelaises et les bordelais y sont prêts. […] Rattraper notre retard : Porter à 75% la part de l’alimentation bio ou locale dans les restaurations collectives publiques.

Coût
ESTIMATION INSTITUT MONTAIGNE
2,2 M€
ESTIMATION DU CANDIDAT
Estimation
du candidat
non disponible
Détail
HYPOTHÈSE BASSE
1,74 M€
HYPOTHÈSE HAUTE
2,6 M€
Répartition du coût
100 % SIVU (Bordeaux-Mérignac)
Temporalité
Durée du mandat

Que faut-il en retenir ?

Thomas Cazenave propose de porter de 40 % à 75 % la part de l’alimentation bio et locale dans les restaurations collectives et de garantir à ces produits une majorité des espaces des marchés bordelais. Le candidat prévoit également une collecte séparée pour les bio-déchets.

Aujourd’hui, près de 40 % des plats proposés aux enfants des écoles bordelaises sont issus d’une alimentation biologique et durable. Il s’agit majoritairement de produits locaux, labellisés et AOC (bœuf, veau, fruits, laitages, crudités…). Près de 40 % de la totalité des approvisionnements en denrées alimentaires sont issus de la région Nouvelle-Aquitaine. Cette proportion est en augmentation régulière. Les repas sont préparés par le Syndicat Intercommunal à Vocation Unique (SIVU) qui gère une cuisine centrale desservant les villes de Bordeaux et de Mérignac. Il livre, chaque jour, plus de 23 000 repas à destination des enfants des écoles primaires mais également des centres de loisirs, des seniors et des restaurants du personnel municipal.

Selon nos chiffrages, cette mesure aurait un coût compris entre 290 000 € et 430 000 € par an, avec ainsi un coût total sur le mandat compris entre 1,74 M€ (estimation basse) et 2,6 M€ (estimation haute), soit une estimation moyenne qui s’établit à 2,2 M€. L’équipe du candidat, contactée, tend à relativiser l’ampleur de ce surcoût.

Détail du chiffrage

Coût budgétaire 

Partant d’une analyse réalisée sur la ville de Lille, le surcoût par repas d’un passage au 100 % bio s’élève à 51 centimes d’euros en moyenne. La ville de Bordeaux servant chaque année deux millions de repas à 16 000 écoliers, la hausse proposée par le candidat de 35 points de part du bio dans les cantines bordelaises représenterait un surcoût annuel moyen de 360 000 €. Eu égard aux spécificités locales dans l’utilisation du bio, des prix différents tirés des négociations issues des marchés publics, une marge d’erreur de 20 % peut être appliquée à la hausse ou à la baisse pour déterminer une fourchette de prix. Ainsi, en fourchette basse, le coût par an de la mesure pourrait atteindre 290 000 € et en fourchette haute 430 000 €. Soit, respectivement un coût en estimation basse, haute et moyenne sur la durée du mandat de 1,74 M€, 2,6 M€ et 2,2 M€.

Le chiffrage mentionné ci-dessus est un chiffrage en coût année pleine de l’objectif cible. Il est fait l’hypothèse que le SIVU de Bordeaux-Mérignac sera en mesure de l’atteindre rapidement, dans la mesure où il est déjà engagé dans cette démarche qui a permis à la restauration collective bordelaise d’avoir obtenu le label “Ecocert en cuisine”. 

L’équipe de campagne de Thomas Cazenave, contactée, souligne un certain nombre d’enjeux tendant à relativiser ce surcoût. 

  • Une approche globale de l’agriculture biologique dans la région bordelaise : l’ambition du candidat s’inscrit dans la volonté d’établir d’une large négociation avec les collectivités, la région et les producteurs de la région visant à dynamiser la production d’agriculture biologique, avec l’horizon d’un moindre coût d’achat à terme pour les aliments bio et locaux ;

  • Un amortissement possible de ce surcoût, à travers par exemple la lutte contre le gaspillage alimentaire (pesée des déchets, adaptation des grammages, mise en place de self-service), tel qu’illustré par exemple par l’Observatoire national de la restauration collective bio et durable.

  • Une adaptation possible de la grille tarifaire, proportionnée au quotient familial, au moins en partie, l’effort demandé aux classes sociales moyennes les moins aisées étant minime. 

Effets sur l’environnement

Les effets sur l’environnement de l’introduction d’une nourriture bio et locale dans les cantines sont incertains mais devraient être positifs, principalement à trois égards :

  • Pour les agriculteurs, elle contribuerait à réduire la consommation de pesticides dont la nocivité est prouvée. Comme l’indique l’Inserm, les relations observées entre exposition professionnelles aux pesticides et risques pour la santé sont documentées.

  • Pour les enfants qui fréquentent les cantines, cette mesure réduirait également leur exposition aux résidus de pesticides dans l’alimentation. Comme a pu le souligner l’équipe de campagne, contactée, diverses études récentes suggèrent un impact délétère à moyen ou long terme de l’alimentation sur une population vulnérable comme celle des enfants ; une augmentation significative de la part de l’alimentation biologique est à ce titre un principe de prudence jugé nécessaire.

  • Pour l’environnement, cette mesure est à même de réduire le bilan carbone de la nourriture consommée dans les cantines. Selon une étude de l’ADEME sur l’empreinte énergétique et carbone de l’alimentation en France, l’alimentation représente 25 % de l’empreinte carbone des ménages. Le second secteur à l’origine des émissions totales de GES est le  secteur des transports. La consommation de produits locaux a donc pour effet mécanique de rapprocher la nourriture du lieu de production au lieu de consommation et de réduire l’empreinte carbone des cantines. Concernant l’utilisation de produits bio, leur impact positif sur le bilan carbone des cantines dépend de leur origine géographique. Il convient toutefois de rappeler que les grands principes de l’agriculture biologique inscrits dans la réglementation européenne sont la gestion durable de l’agriculture, le respect des équilibres naturels et de la biodiversité et la promotion des produits de haute qualité dont l’obtention ne nuit pas à l’environnement.

Sources