Le tourisme de masse génère de nombreuses nuisances à Paris. Si je suis Maire de Paris, j’interdirai l’accès des cars de tourisme au centre de Paris. Je l’ai fait dans le 7e arrondissement en empêchant ces cars de tourisme de stationner des journées entières moteur allumé, gênant l’ensemble des habitants. J’engagerai une discussion avec l’ensemble des acteurs économiques du tourisme. L’objectif n’est pas de nuire à leur activité, mais bien au contraire de remettre le curseur au profit des habitants. Préserver l’identité de Paris c’est aussi offrir un tourisme de meilleure qualité.
Source : site de campagne de la candidate
En s’appuyant sur sa compétence en matière d’autorisation d’occupation du domaine public, la ville de Paris serait en mesure d’interdire l’accès des cars de tourisme au centre de Paris. Une telle décision aura, a priori, un impact économique négatif, au-delà de la remise en cause du modèle économique d’un secteur d’activité et de la perte de chiffre d’affaire des entreprises concernées. En effet, si une partie des touristes concernés se reportera sur les transports en commun parisiens, la disparition de l’offre de cars conduira à une diminution du nombre de touristes. Cela aura nécessairement des conséquences économiques sur l’activité hôtelière, la restauration et le commerce parisien en général.
À ce stade les modalités de mise en œuvre d’une telle mesure sont trop incertaines pour pouvoir chiffrer précisément la perte d’activité pour les entreprises concernées et plus largement pour le secteur touristique parisien. À titre illustratif si la mesure conduit à une baisse de 2 % du chiffre d’affaires du tourisme à Paris cela représentera une perte de recettes d’environ 300 M€.
Dans l’éventualité du report d’une partie du trafic touristique depuis des autocars vers le réseau de transport en commun parisien, une telle proposition pourrait avoir un impact environnemental favorable. Toutefois ce report modal n’est pas assuré du fait d’une part, de la saturation des réseaux de transport en commun parisien et d’autre part, du caractère faiblement adapté de ce mode de transport à des visites de groupes, organisées par des tours opérateurs.
Contactée, l’équipe de campagne indique que cette mesure permettrait des économies liées à la protection induite de l’environnement et de l’usure de la voirie. Par ailleurs, des recettes seraient prévues par l’introduction d’un forfait à la journée qui augmentera progressivement au cours du mandat pour inciter à un stationnement tarifé mais moins onéreux aux portes de Paris.
Paris est l’une des principales destinations touristiques mondiales. 28,6 millions de touristes ont visité Paris (dont 58 % d’étrangers) en 2018 et cette activité représente 9,3 % de l’emploi salarié. Le tourisme est un moteur important de l’activité économique parisienne. En 2018, le chiffre d’affaire du tourisme à Paris a représenté 15,3 Md€ selon le CRT (Comité régional du tourisme), soit environ 600€ par séjour. En dépit de ces retombées économiques positive le tourisme est aussi un facteur de nuisances pour les habitants.
En particulier, les cars de tourisme, sont un facteur de pollution et de nuisances sonores. Un rapport de Terra Nova « Pour un tourisme à impact positif », souligne ainsi « qu’en haute saison touristique, on dénombre près de 1200 cars de tourisme chaque jour dans Paris, principalement concentrés autour des sites touristiques majeurs et des grands magasins. À cela, il convient d’ajouter les 400 autocars longue distance quotidiens […]. Les bus touristiques dits hop-on hop-off, […], sont une petite centaine, mais tournent 5 à 8 fois par jour dans le cœur de la capitale. »
Ce rapport souligne que « concernant les autocars de tourisme, la Ville de Paris a travaillé en collaboration avec les professionnels pour définir un plan de sortie du diesel des autocars. D’ici à 2024, plus aucun autocar au diesel ne pourra circuler dans Paris, seuls ceux aux motorisations propres (GNV ou électrique, par exemple) y seront autorisés. Une aide à la conversion des véhicules d’un montant de 9000 euros par autocar leur a aussi été proposée. La Ville a également mis en place des zones de dépose/reprise et 500 places de stationnement réservées aux autocars. »
En matière de compétence, la région, autorité organisatrice des transports, est compétente, via Île-de-France Mobilité pour délivrer un agrément aux compagnies cherchant à exploiter des lignes touristiques dans Paris. Une procédure nouvelle a été récemment mise en place, reposant sur 8 critères et notamment la limitation de la taille de la flotte à 36 véhicules. En complément, la Ville de Paris détient une compétence d’autorisation d’occupation du domaine public pour les arrêts.
C’est par le biais de cette compétence en matière d’occupation du domaine public que la Ville de Paris pourrait interdire aux bus touristiques l’accès au centre de Paris.
Une interdiction étendue de stationnement des bus de tourisme conduira à une remise en cause du modèle économique des activités reposant sur ces véhicules. Si a priori les autocars longue distance ne devraient pas être très concernés (car desservant des gares routières non situées dans le coeur historique de Paris), des restrictions de stationnement pourraient remettre en cause l’activité dite hop-on hop-off et celle proprement dite des cars de tourisme.
S’agissant de l’activité hop-on hop-off il s’agit d’une modalité de visite de la ville (similaire par exemple aux bateaux-mouches). De ce fait, la réduction (ou l’arrêt) de cette activité, ne devrait a priori pas conduire à une baisse de la fréquentation touristique. En revanche des restrictions importantes à la desserte du cœur de Paris par des bus touristiques pourrait réduire le nombre de visiteurs (et en particulier les groupes de touristes étrangers visitant Paris dans le cadre de séjours organisés par des tours opérateurs). Or ce sont ces visiteurs étrangers qui ont le plus fort pouvoir d’achat et génèrent donc le plus de retombées économiques.
Si l’ampleur de la perte de chiffre d’affaire est difficile à mesurer il convient de souligner qu’un peu plus de 20 % des touristes visitant Paris arrivent par la route (tous véhicules confondus). Ainsi dans l’hypothèse d’une réduction de 10 % de ce volume de visiteurs, le chiffre d’affaire du tourisme parisien pourrait baisser d’environ 2 %, soit 300 M€.
Ces chiffres revêtent un caractère illustratif dans la mesure où une part de report modal pourrait intervenir.
Contactée, l’équipe de campagne indique que cette mesure permettrait des économies liées à la protection induite de l’environnement et de l’usure de la voirie. Par ailleurs, des recettes seraient prévues par l’introduction d’un forfait à la journée qui augmentera progressivement au cours du mandat pour inciter à un stationnement tarifé mais moins onéreux aux portes de Paris.
Dans l’éventualité du report d’une partie du trafic touristique depuis des autocars vers le réseau de transport en commun parisien, une telle proposition pourrait avoir un impact environnemental favorable. Toutefois ce report modal n’est pas assuré du fait d’une part, de la saturation des réseaux de transport en commun parisien et d’autre part, du caractère faiblement adapté de ce mode de transport à des visites de groupes organisées par des tours opérateurs.
Terra Nova : note « pour un tourisme à impact positif » http://tnova.fr/system/contents/files/000/001/878/original/Terra-Nova_Tourisme-impact-positif_Paris-en-Commun_111219.pdf?1576014251