Le tourisme ne doit plus rimer avec pollution », estime le candidat, qui veut « interdire la construction de nouveaux hôtels », pour « rentabiliser d’abord l’offre hôtelière existante », affirmant que « 17.233 chambres d’hôtel sont vides à Paris chaque soir ». Aucune nouvelle construction d’hôtel n’est envisageable, aucune transformation de bâtiments en hôtel non plus.
Dossier de presse « Tourisme » du candidat David Belliard
La mesure vise à empêcher la construction et la transformation de bâtiments existants en nouveaux hôtels. Cette mesure ne comporte pas d’effet direct sur les dépenses de la ville, tandis que les conséquences en matière de recette sont incertaines.
Cette mesure pourrait permettre la création (ou l’absence de suppression) de 5 600 logements sur la mandature. Elle pourrait également entraîner une hausse des prix des nuitées et une baisse significative du nombre de touristes rejoignant la capitale.
Les effets sur l’environnement positifs découleraient de la baisse du nombre de touristes à Paris et de l’éventuelle création de parcs en lieu et place des hôtels.
Première destination touristique au monde, Paris comporte un nombre particulièrement élevé d’hôtels. En 2018, Paris concentrait 1 594 établissements hôteliers et 81 515 chambres. Ceci constitue respectivement 9 et 12 % de l’ensemble du parc national.
Selon le cabinet KPMG, le taux de croissance annuel de l’offre hôtelière en nombre de chambres sur la période 2013-2017 est de 1 %. Pour promouvoir la création de chambres d’hôtels dans Paris intramuros, un plan hôtelier avait été proposé par la Ville de Paris sous la précédente mandature (2008-2014), consistant notamment à identifier des terrains municipaux pour développer l’offre hôtelière. Dans la perspective des Jeux Olympiques de 2024, cette dynamique est maintenue et plus de 150 projets sont aujourd’hui à l’étude.
Afin de prévenir les effets dommageables du secteur de l’hôtellerie en matière environnementale, et de favoriser la création de logements au détriment de l’offre touristique, David Belliard propose d’interdire la création (construction et transformation de locaux existants) d’hôtels à Paris.
Sur le plan juridique, la ville de Paris est en mesure de prévenir la construction de nouveaux hôtels en refusant l’octroi de permis de construire. Elle peut également modifier les documents d’urbanisme afin d’empêcher la transformation de locaux commerciaux, des bureaux ou des logements en hôtels. En effet, l’hébergement hôtelier est l’une des huit destinations possibles pour un bâtiment prévue par le plan local d’urbanisme.
Cette mesure ne comporte pas d’effet direct sur les dépenses de la ville, et les effets en matière de recette sont incertains (diminution des perceptions de taxe de séjour, diminution des recettes en matière de taxe foncière sur les propriétés bâties, augmentation de la perception de taxe d’habitation liée à l’augmentation du nombre de logements, etc.)
Le nombre de chambre dont la construction serait empêchée ne peut être estimé avec certitude. La comparaison avec les données recueillies au cours des précédentes années montre toutefois que la mesure pourrait avoir un effet significatif.
Le taux de croissance annuel de l’offre hôtelière en nombre de chambres sur la période 2013-2017 a été de 1 %, ce qui est faible en comparaison des grandes villes (contre 4,9 % à Marseille, 3,3 % à Strasbourg, 2,1 % à Montpellier, 1,4 % à Rennes, 1,2 % à Nantes, 1,2 % à Nantes). Seules quatre grandes villes françaises sont sous ce taux (Lyon, Nice, Toulouse, Bordeaux).
De même, selon le cabinet spécialisé Wisedom, sur la période 2010-2017, 168 dépôts de permis de construire ont été déposés, visant à la création de 12 765 chambres.
Nous faisons l’hypothèse selon laquelle cette dynamique serait maintenue dans la perspective des Jeux Olympiques de 2024. Les articles de presse évoquent plus de 150 projets aujourd’hui à l’étude.
Peuvent d’ailleurs être cités des projets emblématiques d’envergure :
la création d’un So Sofitel d’environ 100 chambres sur l’avenue des Champs-Élysées ;
la création du Villa M, de 73 chambres, dans le XVe arrondissement de Paris ;
le 1 Hôtel, de 163 chambres, dans le XIIIe arrondissement.
En faisant l’hypothèse une surface moyenne de chambre d’hôtel de 20m², et d’une surface moyenne des logements de 45m² et de la construction d’un nombre identique de chambres entre 2020 et 2026 qu’entre 2010 et 2017, le nombre de logements supplémentaires ou n’étant pas supprimés au cours du mandat pourrait s’élever à 5 600 logements si les nouvelles chambres étaient entièrement substituées à des logements. Le candidat ayant toutefois fait état de son souhait de transformer une partie indéterminée de cette surface en parcs, l’effet sur le nombre de logements pourrait être plus faible.
La mesure pourrait également avoir un effet direct important sur le tourisme. Après une année 2016 marquée par une fréquentation en baisse, Paris affiche un taux d’occupation élevé, en comparaison des autres villes française. Selon KPMG, il s’élève ainsi à 80,7 %, contre 75,6 % en moyenne en France. Ce niveau, proche de Londres (81,7 %) et Amsterdam (81,5 %) est parmi les plus élevés d’Europe. En admettant une augmentation du taux de remplissage, la mesure devrait entraîner une baisse significative du nombre de touristes dans la capitale. De même, selon le cabinet PwC en 2018 et 2019, le prix moyen d’une chambre d’hôtel parisienne reste supérieur d’environ 100 € à celui de Berlin, Prague et Porto. La mesure pourrait avoir un effet direct sur la hausse des prix des chambres d’hôtel.
Les effets de la mesure sur l’environnement devraient être globalement positifs, quoique non chiffrables :
en provoquant une baisse du nombre de chambres disponibles, la mesure devrait entraîner une baisse du nombre de touristes accueillis à Paris. Cette évolution aurait un effet sur la pollution émise à Paris, ainsi que sur le nombre de trajets émise pour rejoindre la capitale ;
le candidat évoque une augmentation du nombre de parcs, qui aurait également un effet environnemental positif.