Comparer avec

Montpellier

282 143 habitants
Maire sortant Philippe Saurel (DVG)

Philippe Saurel

Sans étiquette
Transports et mobilités

Faire l’acquisition de cinquante bus à hydrogène

Renforcement de l’offre de transports publics et des fréquences de passage – avec la poursuite de de la ligne 5 de tramway, 10 nouveaux bus électriques, 51 nouveaux bus à hydrogène d’ici 2025, renouvellement de la flotte municipale en électrique.

Coût
ESTIMATION INSTITUT MONTAIGNE
30 M€
Pour l'acquisition des bus
5 à 9 M€
Pour la centrale de production d'hydrogène
ESTIMATION DU CANDIDAT
Estimation
du candidat
non disponible
Répartition du coût
100 % métropole, subvention possible de l'Etat et de l'UE
Temporalité
Durée du mandat

Que faut-il en retenir ?

Le maire sortant Philippe Saurel met en avant l’acquisition de 51 bus à hydrogène pour améliorer l’empreinte écologique des transports de l’agglomération montpelliéraine. Dans les faits, cette mesure avait déjà été annoncée lors du Forum Energia en décembre 2019 par le Directeur de l’innovation de la métropole. Dans le projet présenté en partenariat avec EDF, le calendrier prévoyait la mise en service de 23 bus en 2023 et de 30 supplémentaires en 2025.

Cette mesure, si elle apparaît très efficace sur le plan de l’environnement car les bus à hydrogène sont très peu bruyants, n’émettent pas de particules fines et ont une empreinte CO2 très faible (uniquement liée au mix énergétique nécessaire à la fabrication de l’hydrogène), est un fort investissement pour les comptes de la ville car, selon nos estimations, le coût des bus serait proche de 30 M€ et celui de la centrale de production de l’hydrogène entre 5 et 9 M€. A moyen termes, les coûts de maintenance et de consommation souffrent d’un différentiel défavorable important par rapport aux bus GNV (gaz) actuellement en circulation.

Détail du chiffrage

Contexte de la mesure

Le maire sortant Philippe Saurel met en avant l’acquisition de 51 bus à hydrogène pour améliorer l’empreinte écologique des transports de l’agglomération montpelliéraine. Dans les faits, cette mesure avait déjà été annoncée par lors du Forum Energia en 12/2019 par le Directeur de l’innovation de la métropole. Dans le projet présenté en partenariat avec EDF, le calendrier prévoyait la mise en service de 23 bus en 2023 et de 30 supplémentaires en 2025. 

Quelques agglomérations ont déjà mis en place des parcs de bus à l’hydrogène, comme à Pau, Versailles et à Bruay-La-Buissière et Auchel dans le Pas-de-Calais. Ces véhicules tirent leur énergie de l’hydrogène sous pression stockée à bord, ce gaz alimentant une pile à combustible produisant l’électricité nécessaire à leur motricité. Les émissions de ce mode de propulsion se limitent a priori à de la vapeur d’eau.

Coût budgétaire 

A l’achat, à partir des références de la Centrale d’achat du transport public (CATP), le prix d’achat d’un bus à hydrogène est à près de 600 000 €. Ce prix est actuellement très élevé car c’est une technologie encore très expérimentale et peu développée. L’achat de 50 porterait les dépenses d’ici fin 2021 à 30 M€.

Les bus à hydrogène sont unitairement plus de deux fois plus chers qu’un bus GNV (gaz naturel) car la technologie est en phase de pré-industrialisation. Les commandes ne sont pas suffisantes pour enclencher le cercle vertueux de la baisse des prix chez les industriels.

Par ailleurs, il faut prendre en compte le coût de la construction de la centrale de fabrication de l’hydrogène à partir d’une électrolyse électrique, afin de recharger les bus. Celle-ci s’est élevée à Pau à 4,5 M€ et à 9 M€ à Artois-Gohelle. Toutefois, des aides du Plan Climat de l’Etat et de l’Union européenne peuvent être reçues pour cette transition. Ainsi à Artois-Gohelle, près de 20 % des coûts d’acquisition des bus et de la centrale ont été couverts par ces subventions.

Coûts de maintenance et consommation

Les coûts de maintenance des bus à hydrogène demeurent actuellement très élevés (cf. étude ADEME) notamment car les volumes en circulation sont encore faibles. Ils sont ainsi de l’ordre de 400 000 € sur la durée de vie moyenne d’un autobus (12 ans), quand ils sont de moins de 150 000 € sur un bus GNV ou “tout électrique” et de 250 000 € pour un bus diesel.

La consommation d’un bus à hydrogène est d’environ 10 à 13 kg d’hydrogène pour 100 km. Les hypothèses du prix du kg d’hydrogène varient entre 6 € et 10 €. Aussi, pour une circulation moyenne de 40 000 km par an, les coûts de consommation varient par bus entre 24 000 et 52 000 € par an. La consommation de diesel moyenne pour un bus s’élèverait aux alentours de 28 000 € par an. 

Effets sur l’environnement

Cette proposition a un effet direct sur les émissions du parc de bus, notamment par rapport aux bus diesel. 

Il n’y a pas de dégagement de fumées (nuisance visuelle) ni d’odeurs (nuisance olfactive). De plus, comme les bus électriques, les bus à hydrogène ne font quasiment pas de bruit et réduisent ainsi fortement les nuisances sonores par rapport aux bus diesel et GNV.

Le passage à des bus hydrogène permet une réduction complète selon l’ADEME des oxydes d’azote et des particules fines (PM). Dans la phase d’usage, il n’y a pas d’émission des gaz à effet de serre (GES). La phase de fabrication par électrolyse permet une réduction de – 73 % par rapport à un bus diesel des émissions de CO². 

Sources