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Note d'éclairage
Avril 2024

Union européenne : portée et limites des nationaux-populistes

Auteurs

Marc Lazar, Expert Associé - Démocratie et Populisme, Italie
Christophe Jaffrelot, Expert Associé - Démocratie et Populisme, Inde
Georgina Wright, Directrice adjointe des Études Internationales et Expert Résident
Bruno Cautrès, Chercheur au CNRS et au CEVIPOF
Blanche Leridon, Directrice Exécutive, éditoriale et Experte Résidente - Démocratie et Institutions
Lola Carbonell, Chargée de projets - Éditorial

La progression des partis nationaux-populistes, aussi bien sur les scènes politiques nationales qu’européenne, représente un défi pour l’avenir de l’UE. Mais derrière l’idée de "vague" ou de "déferlante", régulièrement mise en avant dans les médias, quelle influence concrète ces partis peuvent-ils avoir sur l'avancée des politiques européennes ? Quelle est leur vision de l’avenir de l’UE, maintenant qu’ils n’affichent plus la volonté d’en sortir ? Ces visions sont-elles compatibles les unes avec les autres ?

Parlement européen : qui sont les partis nationaux-populistes ?Parlement européen : qui sont les partis nationaux-populistes ?

Infographie :
Parlement européen : qui sont les partis nationaux-populistes ?

  • Le groupe CRE contient 68 députés, dont 1 députés Français de Reconquête!, 25 Polonais de PiS, 8 Italiens de Fratelli d'Italia, etc.
  • Le groupe ID contient 58 députés, dont 18 députés Français Rassemblement National, 24 Italien de La Lega, 10 Allemant de l'AfD, etc.
  • Parmi les non-inscrits, il y a 12 députés Hongrois de Fidesz et 2 Slovaques de Smer-SD.

Les votes au Parlement, un révélateur de divergences

Être plus nombreux au sein du Parlement européen ne suffit pas à appréhender les conséquences possibles de leur progression. D’abord, en dépit des gains de sièges estimés pour les élections du mois de juin 2024, ces eurodéputés ne seront pas en capacité de former, à eux seuls, une force d’impulsion ou de blocage autonome.

Ensuite, car leurs divisions sur des sujets très concrets comme l’élargissement, la Russie, ou même l’immigration sont si profondes que l’émergence d’une coalition les rassemblant paraît peu probable.

Enfin et peut-être surtout, pour peser au niveau institutionnel et politique en Europe, un groupe doit non seulement pouvoir créer des compromis avec d’autres groupes au sein du Parlement européen, mais il doit aussi avoir des relais et des soutiens au sein de la Commission européenne et du Conseil de l’UE. Or, à ce stade, les nationaux-populistes y sont peu représentés, voire pas du tout.

Quelle répartition des forces politiques au Parlement ?

Dans la législature qui s’annonce, il est probable que nous assistions à l’émergence de coalitions toujours plus volatiles et imprévisibles au sein du Parlement européen.

Scénarios : de la probable "majorité centriste" au potentiel "arc des droites"Scénarios : de la probable "majorité centriste" au potentiel "arc des droites"

Infographie :
Scénarios : de la probable "majorité centriste" au potentiel "arc des droites"

  • Majorité centriste : tant que CRE et ID ne disposeront pas du poids suffisant pour s’imposer comme coalition majoritaire, une majorité centriste à géométrie variable reste le scénario privilégié.
  • Arc des droites : les eurodéputés de CRE et d’ID pourraient s'entendre et s’aligner sur une position commune (d’abord au sein de leur propre groupe puis entre eux) puis s'allier avec le PPE et quelques non-inscrits.

Si la capacité de ces partis à "changer l’UE de l’intérieur" reste limitée à ce stade - faute d’accord programmatique sur le fond et de relais suffisants au sein des autres institutions, leur capacité à poser les termes du débat ne doit pas être sous-estimée : l’échelle européenne pourrait agir comme un tremplin les légitimant au niveau domestique, ce qui pourrait, sur une dynamique de plus long terme, renforcer leur influence en Europe.

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