Pour comparer les propositions de 2 candidats, veuillez tourner votre mobile
Pour consulter La France en chiffres, veuillez tourner votre mobile
La France en chiffres
Comparer les propositions de
Comparer
Yannick Jadot
avec
...
BIOGRAPHIE

Yannick Jadot est un homme politique français. Il est le candidat du parti Europe Écologie Les Verts à l’élection présidentielle de 2022.


Né en 1967, il est économiste de formation et diplômé d’un master de commerce international, spécialisé en économie du développement de l’Université Paris-Dauphine. Il travaille quelques années dans une ONG internationale. Il est nommé directeur de campagne de Greenpeace France en 2002 et en 2008.

Il entre au parti des Verts en 1999 et fonde l’Alliance pour la planète. Il est tête de liste pour le parti Europe Écologie les Verts aux élections européennes de 2009. Il est élu député européen en 2009 et nommé vice-président de la commission du commerce international et coordinateur pour le groupe des Verts au Parlement.

En 2016, il remporte la primaire du parti et devient le candidat des Verts à l'élection présidentielle mais il se retire pour soutenir Benoît Hamon. Aux élections européennes de 2019, la liste EELV qu’il dirige remporte la troisième place et 13,5% des suffrages.

En septembre 2021, il remporte la primaire écologiste et devient le candidat du parti Europe Écologie les Verts à l’élection présidentielle de 2022.
Site de campagne

Déconjugaliser et revaloriser l'allocation aux adultes handicapés

« Nous déconjugaliserons et revaloriserons l’allocation adulte handicapé (AAH). Afin de garantir l’émancipation, le droit à une vie familiale de leur choix pour les personnes en situation de handicap, tout particulièrement les femmes : nous instaurerons l’individualisation de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) car nous sommes convaincu·e·s qu’en incapacité de travailler, la personne en situation de handicap doit se voir reconnaître le droit d’exister, de disposer de ressources propres pour son indépendance ».

Source : Programme Jadot 2022

Estimation
Coût par an
Par l'Institut Montaigne
0,7 Md€
Précision
Par le candidat
Des dispositions législatives sont nécessaires.

La mesure consiste à changer le mode de calcul de l’allocation adulte handicapé (AAH), un minimum social qui touche plus de 1,2 millions (1) de bénéficiaires en France fin 2019.

L’AAH s’adresse aux foyers les plus modestes et ne peut pas être perçue au-delà d’un certain niveau de revenu (10 843€ par an pour une personne vivant seule). Pour les allocataires vivant en couple, la limite augmente (19 626€ par an) mais prend en compte les revenus totaux du foyer, incluant donc ceux de leur conjoint.

Le candidat propose de déconjugaliser l’attribution de l’AAH, c’est-à-dire de supprimer la prise en compte des revenus du conjoint ou du partenaire dans son calcul. Cette mesure permettrait potentiellement à un plus grand nombre d’adultes handicapés vivant en couple (28 % des allocataires actuellement) d’être éligibles à l’AAH et à certains allocataires de percevoir un montant plus élevé. En effet, le montant alloué par l’AAH est inversement proportionnel au revenu mensuel, qui est déduit du montant maximal de l’allocation. Il est par ailleurs proposé de revaloriser cette allocation : il est ici pris l’hypothèse que le montant maximal de l’AAH passerait de 904€ à 1 000€ par mois.

Au total, la mesure augmenterait la dépense publique de 0,7 Md€ par an environ, qui viendraient s’ajouter aux 9,7 Md€ dépensés au titre de l’AAH en 2020.

Impact macroéconomique

Court terme : L’AAH est versée par les caisses d’allocations familiales (CAF) et de la Mutualité sociale agricole (MSA). En l’absence de ressources complémentaires, leur équilibre budgétaire se dégraderait à court-terme avec un déficit courant plus important.

Moyen terme : La mesure viendrait accroître le revenu disponible de ménages modestes, qui ont généralement une propension marginale à la consommation plus élevée. L’ampleur de la mesure serait néanmoins marginal sur l’activité économique.

(1) Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), 2021.

La mesure proposée par le candidat est double, il s’agit à la fois de « déconjugaliser » l’allocation adulte handicapé (AAH) et d’en rehausser le montant.

Déconjugalisation

La proposition de loi du 30 décembre 2019 portant diverses mesures de justice sociale proposait déjà déconjugaliser l’AAH. Si cette mesure fut supprimée par les députés en deuxième et en troisième lecture, le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2022 a toutefois tenté de répondre aux constats faits en introduisant un abattement forfaitaire de 5 000 € sur les revenus des conjoints dans le calcul de l’allocation. D’après la Drees, cet abattement permettrait d’augmenter l’allocation de 110 à 120 euros par mois en moyenne pour environ 130 000 bénéficiaires. Il représenterait en outre 185 millions d’euros de dépenses d’après la Secrétaire d’État au handicap.

On calculera ici le coût d’une déconjugalisation de l’AAH en le considérant équivalent au coût que représenterait un abattement de 100 % des revenus de l’autre membre du foyer de l’allocataire, sur la base des chiffres précédents.

Il nous faut pour cela estimer le revenu brut moyen des conjoints des allocataires de l’AAH. Un rapport du Sénat sur la proposition de loi du 30 décembre 2019 fournit une distribution des couples avec au moins un bénéficiaire de l’AAH selon le revenu individualisable de chacun des conjoints. Cette distribution est reproduite dans le tableau ci-dessous (pour les revenus des conjoints seulement) et permet d’estimer un salaire brut annuel moyen des conjoints d’allocataires de 15 972€.

Revenu mensuel brut moyen de la tranche (€) % des foyers touchant l’AAH dont les revenus du conjoint sont dans la tranche Revenu pondéré par la part des foyers
Valeur du Smic mensuel en 2022 (brut, €) 1 603
0 14 %       –
0 – 0,4 Smic (moyenne = 0,2 Smic) 321 14 %       45
0,4 – 0,8 Smic (m = 0,6 Smic) 962 20 %     188
0,8 – 1,2 Smic (m = 1 Smic) 1 603 23 %     361
1,2 – 1,6 Smic (m = 1,4 Smic) 2 244 20 %     456
Supérieur à 1,6 Smic 3 000* 9 %     282
Revenu moyen des conjoints d’allocataires de l’AAH (mensuel, €)     1 331
Revenu moyen des conjoints d’allocataires de l’AAH (annuel, €)     15 972

*hypothèse

En théorie, il faudrait donc « abattre » 15 972 € sur les revenus du foyer en couple moyen recevant l’AAH pour ne prendre aucun des revenus du conjoint en compte. 15 972 € équivaut à environ 3,2 fois l’abattement de 5 000 € prévu par le PLFSS pour 2022. En faisant l’hypothèse que la dépense publique nécessaire soit proportionnelle, on obtient un coût de 185 millions x 3,2 = 590 millions € par an.

Cette estimation est très proche de celle fournie par la Drees en 2019 qui a évalué le coût de la mesure à 560 millions d’euros, selon le même rapport du Sénat sur la mesure.

Revalorisation de l’allocation

Le deuxième aspect de la mesure consiste à revaloriser l’AAH. Le montant de l’AAH versé à chaque allocataire en fonction de sa situation est calculé comme suit  :

Montant de l’AAH = Montant maximum d’AAH – moyenne mensuelle des ressources perçues sur 3 mois

Ainsi, en prenant l’hypothèse d’une revalorisation à hauteur de 1 000 euros maximum, contre 904 euros actuellement, la mesure augmenterait de 1 000 – 904 = 96 € le montant de chaque allocation versée. Il y a 1,2 millions de bénéficiaires de l’AAH en 2019 ce qui représenterait donc 96 x 1,2 millions = 115 millions € par an de dépenses supplémentaires.

Total

Au total, la mesure augmenterait la dépense publique à hauteur de 705 M€ par an.

Historique de la mesure

La mesure était déjà au cœur de la proposition de loi datant du 30 décembre 2019, portée par la députée Jeanine Dubié et d’autres collègues. Elle a cependant été supprimée par les députés en deuxième et en troisième lecture, qui ont invoqué notamment le moindre écart entre le revenu moyen des bénéficiaires de l’AAH et de la moyenne nationale comparé aux autres minima sociaux.

Benchmark

La plupart des pays européens ont des politiques d’aide à l’insertion en faveur des personnes handicapées, avec des mécanismes de compensation de l’absence ou la baisse de revenu du fait de l’invalidité. Le droit communautaire inscrit en outre la non-discrimination des personnes handicapées avec la Directive pour l’Égalité dans l’Emploi du 27 Novembre 2000 (2000/78/EC).

La France
en chiffres
Où en est la France depuis 2012,
quel chemin parcouru depuis 2017 ?
Pour éclairer les enjeux de la campagne présidentielle de 2022, l’Institut Montaigne se propose d’esquisser à l’aide de chiffres clés l’évolution des performances de la France depuis 2012. À la fois photographie de l’état de la France, mise en contexte des propositions des candidats, éléments d’évaluation des politiques publiques, l’Institut tire ici le portrait de la France autour de 13 grands thèmes.
La France en chiffres