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BIOGRAPHIE

Emmanuel Macron est le président de la République française depuis 2017. C’est un haut fonctionnaire et un homme politique français, candidat du mouvement En Marche ! à l’élection présidentielle de 2022.


Né en 1977, il est diplômé de Sciences Po, d’un DEA de Philosophie de l’Université de Paris-Nanterre en 2001 et est ancien élève de l’ENA (promotion Léopold Sédar Senghor, 2004). Il devient inspecteur des finances en 2005 et chargé de mission auprès du chef de service de l’Inspection générale des finances en 2007. Il est engagé en 2008 par la banque Rothschild, dont il devient associé-gérant en 2010.

Il est ensuite nommé secrétaire général adjoint de la présidence de la République en 2012 par François Hollande, puis ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique en 2014.

Après avoir démissionné du Gouvernement en 2016, il annonce sa candidature à l’élection présidentielle de 2017. Il crée le mouvement En Marche ! en 2016. Le 7 mai 2017, il est élu président de la République française à 40 ans.

En février 2022, il annonce sa candidature à l’élection présidentielle de 2022.
Site de campagne

Renforcer la présence des forces de l'ordre sur la voie publique : créer 200 brigades de gendarmerie en milieu rural et doubler le nombre de policiers sur le terrain d’ici 2029

Le chef de l’État souhaite « doubler les policiers sur le terrain d’ici à 2030 »

Source : Le Monde

« On va créer 200 brigades de gendarmerie en milieu rural qui pourront prendre la forme de nouveaux types d’implantations avec des expérimentations qui vont être lancées dans plusieurs départements »

Source : Orange

Estimation
Coût par an
Par l'Institut Montaigne
2 Md€
1,8 Md€ estimation basse
2,2 Md€ estimation haute
Précision
Par le candidat
Des dispositions législatives sont nécessaires.

Le candidat a annoncé un ensemble de mesures sur le thème de la sécurité en janvier dernier, en amont du dépôt au parlement du projet de loi de programmation du ministère de l’intérieur (LOPMI) pour 2023-27 en mars 2022. Parmi celles-ci, le candidat a notamment fait part de sa volonté de doubler le nombre de policiers sur le terrain d’ici 2030 et de créer 200 brigades de gendarmes en milieu rural.

Cette mesure répond au constat d’une moindre présence des forces de l’ordre sur la voie publique, malgré des recrutements en hausse : en 2020, seuls 37 % des heures des policiers y ont été consacrées, une proportion qui a de surcroît baissé au cours de la dernière décennie selon la Cour des comptes.

L’augmentation conséquente des effectifs que représenterait la mesure serait partiellement réalisée grâce à un redéploiement de policiers actuellement en poste, 6 500 selon le candidat, ainsi que grâce aux 10 000 recrutements effectués depuis 2017. Il resterait toutefois 39 000 recrutements de policiers à réaliser d’ici 2030 pour atteindre l’objectif voulu ainsi que 1 200 à 8 000 gendarmes, selon la taille des brigades, variable.

Au total, on estime que la mesure représenterait, dans un scénario médian, un surplus de dépenses publiques de 2 Md€ à l’horizon 2027. Ce coût pourrait être renchéri si un programme immobilier était nécessaire pour accueillir ces effectifs supplémentaires des forces de l’ordre.

Impact macroéconomique

En l’absence de ressources supplémentaires, les dépenses supplémentaires sont susceptibles d’accroître le déficit de l’État français ou de nécessiter des réductions sur d’autres pôles de dépenses.

Cependant un renforcement de la présence policière pourrait bénéficier au développement économique de certaines zones, rendues moins attractives par leur relative insécurité.

La mesure proposée par le candidat comporte deux volets principaux : le doublement des effectifs de police sur le terrain et créer 200 brigades de gendarmes. Il est fait l’hypothèse que ces deux volets de la mesure se cumulent.

Doubler les effectifs de police sur le terrain

Dans un rapport récent, la Cour des Comptes a estimé que les policiers passent en moyenne 37 % de leurs heures travaillées sur le terrain. Ce chiffre s’élève à 58 % pour les gendarmes. On peut ainsi estimer que l’équivalent temps plein travaillé (ETPT) de 55 000 policiers est passé sur la voie publique chaque année (voir Tableau 1).

Doubler les effectifs sur le terrain reviendrait donc à ajouter 55 000 ETPT supplémentaires. Afin d’estimer les recrutements nécessaires pour atteindre cet objectif il convient de retrancher les 6 500 policiers (ou gendarmes) qui pourraient être « redéployés » sur le terrain à la suite de la réorganisation stratégique envisagée par le candidat, ainsi que les 10 000 recrutements effectués depuis 2017, sur lesquels ce dernier compte également.

On arrive ainsi à un besoin de 39 000 recrutements de policiers supplémentaires, d’ici 2030.

Tableau 1

Budget police + gendarmerie (2022, Md€) 20,9
Dépenses de personnel en % du total 82 %
Effectifs totaux police + gendarmerie 250 000
dont police 150 000
dont gendarmes 100 000
Cout annuel moyen d’un fonctionnaire (€) 68 552
Présence sur le terrain
Effectifs de la police sur le terrain 55 500
Policiers mobilisables via redéploiement 6 500
Recrutements faits depuis 2017 10 000
Nombre de recrutements restant à faire 39 000

En 2022, 82 % du budget annuel de la police et de la gendarmerie (20,9 Md€) sont employés aux dépenses de personnel, selon le Sénat. Ces dernières s’élèvent donc à 68 552€ par an par fonctionnaire en moyenne, sur les deux corps. Ce coût moyen implique que la rémunération par agent public retenue inclut les cotisations employeurs, mais prend aussi en compte une certaine expérience professionnelle. Ce choix de ne pas retenir la rémunération des policiers ou des gendarmes débutants tient à l’indication du candidat de redéployer une partie des effectifs existants à ces missions (voir précédemment). Pour les policiers (ou gendarmes) qui seraient recrutés, la rémunération mensuelle serait plus basse mais il conviendrait d’y ajouter le coût de formation (durant de quelques mois à quelques années selon le grade), pour un total comparable au coût annuel moyen d’un policier ou d’un gendarme en milieu de carrière.

En faisant l’hypothèse que les recrutements soient étalés progressivement sur la période 2023-2030, on obtient un surcoût annuel de 1,7 Md€ à l’horizon 2027 et de 2,6 Md€ à l’horizon 2030, une fois tous les nouveaux postes ouverts. Ces dépenses progressives représentent un surcoût cumulé de 5,2 Md€ sur le prochain quinquennat 2027 et de 12 Md€ d’ici 2030.

Tableau 2

Année % des recrutements nécessaires effectués Surcoût annuel
2023 15 % 401 029 200
2024 27 % 721 852 560
2025 39 % 1 042 675 920
2026 51 % 1 363 499 280
2027 63 % 1 684 322 640
2028 75 % 2 005 146 000
2029 87 % 2 325 969 360
2030 99 % 2 646 792 720
Cumul (2023-27) 5 213 379 600
Cumul (2023-30) 12 191 287 680

Créer 200 brigades rurales de gendarmes

La taille d’une brigade de gendarmes varie entre 6 et 40 hommes. On fait ici l’hypothèse que les 200 brigades souhaitées sont recrutées de façon progressive sur l’ensemble de la période à un rythme constant (20 % des effectifs ajoutés par an). On applique le même coût annuel moyen par gendarme que celui exposé précédemment.

En fonction de la taille de la brigade, le surcoût de la mesure varie ainsi entre 247 M€ en cumulé sur cinq ans (la durée de la prochaine loi de programmation) dans un scénario bas et 1,6 Md€ dans un scénario élevé avec 946 M€ dans un scénario médian. À l’horizon 2027, le coût de la mesure serait compris entre 80 et 550 M€, pour un montant médian de 315 M€.

Tableau 3

Surcoût annuel avec recrutement progressif et à rythme constant
Taille de la brigade (nb d’hommes) Coût annuel de 200 brigades (en millions d’€) 2023 2024 2025 2026 2027 Surcoût cumulé (2023-27) en millions d’€
6 82 16 33 49 66 82 247
23 315 63 126 189 252 315 946
40 548 110 219 329 439 548 1 645

Total

En additionnant le coût des deux mesures, on obtient donc au total à l’horizon 2027, trois estimations du surcoût de la mesure (haute, médiane, basse) de 1,8 Md€, 2,0 Md€ et 2,2 Md€ respectivement. Ce surcoût arrondi tient compte des dépenses d’équipement des forces (de l’ordre de 1 000€ par agent), mais exclut les éventuelles créations de bâtiments pour accueillir ces forces de police et de gendarmerie complémentaire.

Historique de la mesure

Au cours du dernier quinquennat (2017-2022), dix mille postes ont été créés dans les forces de l’ordre.

Benchmark international

En terme de dépenses publiques allouées au financement des forces de l’ordres, la France se situe dans la moyenne européenne avec 1 % de son PIB attribué aux forces de l’ordre en 2020, selon Eurostat.

Tableau 4

Dépenses annuelles sur la police en % du PIB
Union Européenne 1
Allemagne 0,8
Espagne 1,3
France 1
Italie 1,2
Suède 0,7

Mise en œuvre

Au-delà des dispositions législatives qu’il conviendra de prendre pour augmenter le budget du ministère de l’intérieur, la mesure appellera des recrutements très significatifs au cours des prochaines années, supposant une adaptation des cursus de recrutement et de formation à ces métiers.

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