« Faire du lycée professionnel une voie d’excellence, avec la méthode qui a réussi sur l’apprentissage. Les périodes passées en stage en entreprise augmenteront de 50 %, et les jeunes seront rémunérés ».
Source : programme d’Emmanuel Macron
« Pour le bac professionnel, « il sera porté à 30 semaines, contre 18 à 22 semaines aujourd’hui. Durant ces stages, les élèves percevraient une rémunération versée par l’État de 200 euros par mois jusqu’à 18 ans, et de 500 euros au-delà, jusqu’à 25 ans » »
La mesure proposée ferait passer la durée des stages en entreprise au lycée professionnel de 18 à 22 semaines actuellement à 30 semaines. Aujourd’hui, il est très rare que des lycéens professionnels remplissent la condition de durée (2 mois) pour prétendre au versement d’une gratification, à la charge de l’employeur. La mesure permettrait de rémunérer toutes les périodes de stage en entreprise, à la charge du ministère de l’Éducation nationale.
Au total, l’estimation médiane du coût de la mesure pour les finances publiques serait de 0,5 Md€.
Impact macroéconomique
Le gain de pouvoir d’achat serait de l’ordre de 780 € par lycéen professionnel durant sa scolarité. Cela représente une aide ciblée sur une catégorie dont les revenus sont moins élevés que la moyenne alors que les charges de scolarité sont plus élevées. En effet, une scolarité en lycée professionnel coûte en moyenne aux familles 130€ de plus qu’en lycée général ou technologique.
La dépense en fournitures scolaires est particulièrement élevée pour un élève de lycée professionnel en raison de la nécessité d’acheter des vêtements de travail et des matériels professionnels spécifiques.
La mesure aurait un effet positif sur l’activité des entreprises bénéficiant de ce surcroît d’heures de stages, sans qu’elles aient à le rémunérer. L’appariement sur le marché du travail devrait aussi s’en trouver amélioré du fait de l’allongement des périodes en entreprise, qui peuvent faciliter des embauches ultérieures.
En 2021, les élèves de formations professionnelles au lycée lycéens professionnels sont au nombre de 626 723. Actuellement les durées de stage sont les suivantes :
- CAP/CAP agricole : la période de formation en milieu professionnel dure entre 12 et 16 semaines selon les spécialités, réparties sur les 2 ans d’études ;
- Bac professionnel : les périodes de formation en milieu professionnel comptent 22 semaines réparties sur 3 ans ;
- Bac professionnel agricole : les périodes de formation en milieu professionnel varient de 18 à 22 semaines.
La durée de stage après la réforme sera de 30 semaines. Cette durée de stage est répartie sur deux ans et demi en moyenne de formation, soit environ 12 semaines par an par élève.
Le montant de la rémunération serait de 200€ par mois pour les élèves de moins de 18 ans, qui constituent environ 80% des effectifs. Pour les élèves de plus de 18 ans, la rémunération serait de 500€ par mois.
Au total, l’estimation médiane du coût de la mesure pour les finances publiques serait de 0,5 Md€.
Historique de la mesure
L’article D. 124-8 du code de l’éducation indique que « tout organisme d’accueil peut prévoir de verser une gratification lorsque la durée de la période de formation en milieu professionnel ou de stage est inférieure à la durée définie à l’article L.124-6. » L’indemnisation est donc déjà possible pour tous les stages mais elle n’est pas obligatoire et est à la charge de l’entreprise.
Benchmark
En Allemagne, les stages obligatoires effectués dans le cadre scolaire ou universitaire ne sont pas indemnisés. Les stages non obligatoires de plus de 3 mois doivent être indemnisés. Au Royaume uni, si le stage s’intègre à un cursus d’études et revêt un caractère obligatoire, il n’y a pas forcément de rémunération. En Espagne, les stages faisant partie d’un cursus ne sont, en général, pas rémunérés mais il est possible que l’entreprise offre une compensation économique sous forme de bourse. Au Danemark, la rémunération des stages est fixée par les conventions collectives.
Mise en œuvre
Les moyens budgétaires supplémentaires doivent être prévus par une loi de finances. L’augmentation du nombre d’heures de stage pourrait avoir une incidence à la baisse sur le nombre d’heures d’enseignement ou sur l’organisation de la scolarité, ce qui pourrait justifier une concertation avec les organisations représentatives du personnel.
Augmenter à 35h le temps de travail des AESH, débordant dans le périscolaire
Renforcer l'autonomie des universités
Réserver une demi-journée par semaine consacrée à l'orientation dès la classe de 5e en associant les entreprises
Améliorer les revenus et la formation des enseignants et leur attribuer de nouvelles fonctions
Améliorer l'enseignement de la culture et étendre le pass culture
Instaurer 30min de sport quotidien à l'école et plus d'EPS au collège
Consolider les fondamentaux de l'enseignement scolaire remettre les maths dans le socle du bac
Instaurer une relation plus transparente entre écoles et parents d’élèves
Donner plus d’autonomie aux établissements scolaires
Organiser une grande concertation locale avec tous les acteurs pour fixer des objectifs nationaux
Ouvrir de nouvelles places dans le supérieur, surtout des filières courtes et professionnalisantes
Réformer le lycée professionnel pour mieux adapter les filières aux besoins du marché du travail
Bâtir plus de passerelles entre les universités et les organismes de recherche
Mener un travail de clarification et de simplification de Parcoursup