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Rapport
Mars 2018

Innovation en santé : 
soignons nos talents

<p><strong>Innovation en santé : </strong><br />
soignons nos talents</p>
Auteurs
Angèle Malâtre-Lansac
Déléguée générale de l'Alliance pour la santé mentale

Angèle Malâtre-Lansac était directrice déléguée à la Santé de l’Institut Montaigne jusqu’en septembre 2022. Premier programme sectoriel de l’Institut Montaigne, le programme Santé qu’elle anime a pour objectif de réunir l’ensemble des parties prenantes du secteur de la santé : professionnels, patients, industriels, chercheurs, payeurs, hauts fonctionnaires, prestataires de soins… afin de décrypter, anticiper, comparer et proposer pour faire bouger les lignes de notre système de santé en s'inspirant des meilleurs exemples français et internationaux.

Angèle est lauréate du Harkness Fellowship 2018-2019. Chaque année, le Commonwealth Fund, une fondation américaine basée à New York, accorde des fellowships à de futurs leaders du monde de la santé en provenance de différents pays de l’OCDE pour leur permettre de passer un an aux Etats-Unis et de travailler avec des experts américains du secteur de la santé. Angèle  a ainsi travaillé pendant un an à la Harvard Medical School et à la Rand Corporation à Boston sur l'organisation des soins primaires et notamment leur intégration avec les soins de santé mentale.

Angèle est aujourd'hui la correspondante en France du International Health News Brief du Commonwealth Fund. Elle est également Déléguée générale de l'Alliance pour la santé mentale

Directrice adjointe de l'Institut Montaigne de 2015 à janvier 2017, elle a notamment piloté une réflexion sur le modèle économique de l'Institut et la relation avec ses adhérents. Passionnée par les questions de santé, elle a animé le groupe de travail qui a publié Réanimer le système de santé. Propositions pour 2017. Angèle est co-auteur, aux côtés d'Olivier Duhamel, du livre Les Primaires pour les Nuls (Editions First, 2016). Directrice des études de l'Institut (2011-2015), Angèle a coordonné les divers groupes de travail relatifs à la santé, à la protection sociale et à l'emploi. Elle a également développé les dispositifs de participation citoyenne lancés par l'Institut Montaigne au cours des dernières années en coordonnant notamment la conférence de citoyens sur la santé conduite par l'Institut en 2012-2013.

Angèle est diplômée de Sciences Po Paris et a fait une partie de ses études en Grande-Bretagne (Université de Warwick) et au Mexique (ITAM). Elle a commencé sa carrière dans le secteur public (2006-2010).

Claude Le Pen
Professeur d'économie de la santé à Paris-Dauphine (groupe Santé)

Claude Le Pen est directeur du master en formation initiale Economie et gestion de la santé à l’Université Paris-Dauphine.

Ses travaux de recherche portent principalement sur la politique économique de la santé (régulation économique des activités de production, de consommation et de financement des soins de santé), l’évaluation économique des technologies médicales et l’économie de l’industrie pharmaceutique et de l’industrie des technologies médicales.

Il est l'ancien président du Collège des économistes de la Santé.

Groupe de travail

Les opinions exprimées dans ce rapport n’engagent ni ces personnes ni les institutions dont elles sont membres.

  • André-Michel Ballester, Senior Advisor, LivaNova, président du groupe de travail 
  • Claude Le Pen, Professeur de Sciences Economiques, Université Paris-Dauphine, président du groupe de travail 
     
  • Dominique Bery, Senior Vice President - Group transformation, Ipsen, rapporteur général 
  • Maxime Cordier, Consultant associé, AEC Partners, rapporteur 
  • Paul-François Fournier, Directeur de l’innovation, Bpifrance 
  • Céline Gateau-Leblanc, Haute-fonctionnaire, rapporteur 
  • Bernard Gilly, CEO, GenSight Biologics et Chairman, iBionext 
  • Michel Hannoun, Directeur des études, Servier Monde
  • Pierre Leurent, Président du directoire et cofondateur, Voluntis
  • Thomas London, Directeur associé, McKinsey
  • Angèle Malâtre-Lansac, Directrice déléguée à la santé, Institut Montaigne 
  • Pierre Moustial, Directeur général, Groupe URGO 
  • Antoine Papiernik, Partenaire-associé, Sofinnova 
  • Stéphane Régnault, Président, Vygon et Président, SNITEM 
  • Denis Ribon, Associé fondateur, Archimed  
Personnes auditionnées

Les opinions exprimées dans ce rapport n’engagent ni ces personnes ni les institutions dont elles sont membres.

  • Florence Agostino-Etchetto, Directrice générale, Lyonbiopôle 
  • Eric Baseilhac, Directeur des affaires économiques, internationales et publiques, LEEM 
  • Hugues Benoit-Cattin, Directeur adjoint en charge de l’innovation, INSA Lyon 
  • Pr. Jean-Yves Blay, Directeur général, Centre Léon Bérard 
  • Dr. Brigitte Calles, Directrice accès au marché, affaires gouvernementales et politiques publiques, région Europe Centrale, Vertex Pharmaceuticals 
  • Pr. Nabil Chakfé, Président, Geprovas 
  • Pierre Dessein, CEO, Bilhi Genetics 
  • Christophe Douat, Président, MedinCell 
  • Pr. Jean-Yves Fagon, Délégué ministériel à l’innovation en santé, Ministère des Solidarités et de la Santé 
  • Pr. Arnaud Fauconnier, Service de gynécologie et d’obstétrique, CHI Poissy-Saint-Germain, Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines 
  • Béatrice Falise-Mirat, Déléguée générale du pôle compétitivité, Medicen Paris Région 
  • Anne-Marie Graffin, Administrateur indépendant 
  • David Guez, Directeur général WeHealth, Servier 
  • Enguerrand Habran, Directeur du fonds recherche et innovation, Fédération Hospitalière de France 
  • David Heuzé, Communication Leader, MedinCell 
  • Maryvonne Hiance, Présidente, France Biotech et Vice-Présidente, OSE Immunotherapeutics 
  • Nathalie Laurent, Senior Inward Investment Advisor - Sciences de la vie, Aderly- Invest in Lyon 
  • Guillaume Leroy, Président, Sanofi France 
  • Pr. Yves Lévy, Président-directeur général, Inserm 
  • Sacha Loiseau, CEO and Founder, Mauna Kea Technologies 
  • Philippe Maugendre, Directeur des relations avec les associations professionnelles, Sanofi 
  • Eric Maurincomme, Directeur, INSA Lyon 
  • François-Régis Moulines, Directeur affaires gouvernementales et communication, SNITEM 
  • Julie Papillon, Directrice opérationnelle, Geprovas 
  • Dr. Pierre-Henri Patin, Vice-président Europe Centrale, Vertex Pharmaceuticals 
  • Olivier Perche, Chargé de projets affaires publiques, médicales et scientifiques, Roche 
  • Emmanuel Petiot, Directeur général, Deinove 
  • Stéphane Piat, Directeur, Carmat 
  • Philippe Pin, Directeur des achats, Hospices Civils de Lyon 
  • Agnès Renard-Soubrier, Directrice générale, Think-Tank LIR-Imaginons la santé 
  • Pr. Gilles Salles, Chef du service d’hématologie, Hospices Civils de Lyon, Université Claude Bernard Lyon-1 
  • Stéphane Tavernier, Coordinateur, TeleDiag 
  • Alexandre Vainchtock, Associé dirigeant, Heva 
  • Fanny Zinger, Responsable régionale institutionnelle, Roche 

 

Nouveaux traitements contre le cancer, robots chirurgicaux, développement de la génétique, intelligence artificielle... la révolution numérique et les découvertes médicales bouleversent la vie des patients et présagent du développement à grande échelle d’une médecine préventive, personnalisée, participative et prédictive.
 
Face à cette révolution, la France - longtemps considérée comme l’un des pays les plus innovants en matière médicale, grâce à la qualité de sa recherche, de ses grandes industries et de son système de santé - peine à se distinguer dans la course internationale. Les innovations sont pourtant là, portées par une multitude de startups et de chercheurs talentueux. 

Comment expliquer un tel retard ?

Afin de comprendre ce paradoxe et apporter des solutions concrètes, nous nous sommes intéressés à l’ensemble des étapes de l’innovation en santé. Nous avons également rencontré de nombreux acteurs impliqués : chercheurs, hospitaliers, startups, industriels et financeurs... Ensemble, ils incarnent l’incroyable variété d’un secteur en pleine évolution. Nous avons choisi de concentrer notre réflexion sur trois familles d’innovations : les médicaments, les dispositifs médicaux et la santé numérique.
 
L’analyse de ces trois domaines révèle des lacunes dues à d’importants blocages dans l’ensemble de notre écosystème universitaire, industriel, réglementaire et institutionnel. Ils ralentissent l’émergence de l’innovation biomédicale en France, alors même que notre pays dispose d’atouts incontestés.  

Que faire pour changer la donne durablement ?

Nous avons identifié quatre leviers clés sur lesquels agir en priorité pour valoriser nos atouts et créer une filière visible et attractive à l’international :  

  • former et attirer les meilleurs talents pour faire émerger et développer les innovations ;
  • faciliter les connexions entre les acteurs à tous les niveaux ;
  • améliorer l’accès aux financements pour les entreprises innovantes comme pour la recherche ;
  • établir un environnement réglementaire propice à un accès rapide et sécurisé du patient aux meilleures innovations.

Une innovation trois fois gagnante

Trop souvent, l’investissement autour de l’innovation est perçu uniquement par les pouvoirs publics comme un coût, du fait d’une vision de court terme des dépenses de santé. Il s’agit, au contraire, d’un investissement sur le long terme triplement bénéfique pour les patients, la filière industrielle ainsi que pour le système de santé. 

Une innovation en santé trois fois gagnante pour...

Une innovation en santé trois fois gagnante

Innover pour les patients 

En l’espace d’un siècle, les Français ont gagné près de 30 ans d’espérance de vie. Grâce aux innovations médicales et à la recherche en santé, de nombreuses maladies ont été éradiquées et nous sommes désormais capables de guérir ou de rendre chroniques des maladies autrefois mortelles. Ainsi, en 20 ans, la survie au cancer est passée de 80 à 87 %. De même, alors que l’espérance de vie des patients atteints de mucoviscidose ne dépassait pas l’âge de cinq ans dans les années 60, elle dépasse désormais les 40 ans. 

Un siècle d'innovations médicales

Un siècle d'innovations médicales

Innover pour la filière industrielle 

La France peut compter sur des industries de santé historiquement puissantes, notamment grâce à sa filière pharmaceutique qui représente encore aujourd’hui le 2ème marché européen et des clusters d’innovation très innovants comme à Lyon par exemple. 

Toutefois, face à l’arrivée de nouveaux secteurs tels que les biotechs (les médicaments issus du vivant) la filière industrielle française a des difficultés à peser sur la scène internationale. Elle ne compte que peu d’entreprises de taille intermédiaire dans le domaine des dispositifs médicaux et n’a pas encore fait ses preuves dans la e-santé, alors même que nous disposons de bases de données exceptionnelles dans ce domaine et de chercheurs extrêmement compétents. 

C’est en relevant le défi de l’innovation que nos industries conserveront leur excellence et leur place de premier rang au niveau mondial. 

Les industries de santé en France : un secteur stratégique
- chiffres 2016 -

Les industries de santé en France : un secteur stratégique

Innover pour notre système de santé 

Créé à une époque où l’on mourrait plus fréquemment de maladies aiguës, notre système de santé doit désormais faire face aux enjeux d’une population vieillissante vivant avec des maladies chroniques, qui nécessitent des soins dans la durée. 

Malgré les importantes dépenses annuelles consacrées à notre système de santé (près de 12 % du PIB), l’espérance de vie en bonne santé à 65 ans en France est de 10,3 années soit 6 ans de moins qu’en Suède. 

Seule l’innovation pourra apporter des nouvelles solutions pour mieux soigner, améliorer la prévention et faciliter les parcours de soins tout en garantissant la maîtrise des coûts. 

La France en perte de vitesse dans la compétition mondiale

La France dispose de nombreux atouts à même d’encourager l’innovation. Néanmoins, force est de constater que dans un contexte de compétition internationale accrue, elle perd de la vitesse face à des pays comme la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, l’Allemagne ou encore la Chine. 

Plusieurs freins permettent d’expliquer ce retard : 

La course internationale aux talents 

Avec des institutions telles que le CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives), le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) ou encore l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et 10 % des études internationales de recherche clinique réalisées sur son territoire, la France est mondialement reconnue pour l’excellence de sa recherche scientifique et clinique

Pour autant, de trop nombreux chercheurs français choisissent de partir faire carrière à l’étranger sans jamais revenir en France. Les raisons de leur départ : le peu de perspectives d’évolutions professionnelles et salariales dans la recherche publique et la rigidité des parcours entre recherche privée et publique. Par ailleurs, attirer au sein de nos universités les meilleurs talents étrangers et casser les silos avec le secteur privé constituent un défi majeur. 

Enfin, les profils recrutés changent et les industries des sciences de la vie ont désormais besoin de profils très pluridisciplinaires, formés aux biotechnologies, au digital, aux enjeux des dispositifs médicaux. Les établissements d’enseignement supérieur doivent adapter leur offre à ces nouveaux enjeux. 

Financement des entreprises : le difficile passage à l’échelle 

Bien que la France crée de nombreuses startups (18 de biotech ou medtech  pour 1 million d’habitants, contre 10 pour un million aux Etats-Unis), beaucoup de ces entreprises, face aux difficultés à lever des fonds et à l’environnement réglementaire complexe, choisissent de faire leur développement hors de nos frontières. 

Il existe un grand nombre d’aides à l’amorçage pour les jeunes entrepreneurs souhaitant créer leur startup, mais les financeurs privés comme publics sont peu incités à investir dans le “passage à l’échelle” des entreprises (capital-risque et capital-développement) pour permettre aux startups de devenir des petites entreprises, puis des Entreprises de taille intermédiaire (ETI). Dans le domaine de la santé, les retours sur investissements peuvent être élevés mais il faut disposer d’une vision de long terme et connaître ce secteur, parfois jugé trop complexe et risqué par les investisseurs. 

Une réglementation instable 

L’instabilité et la lenteur de notre système réglementaire découragent souvent les entreprises innovantes à développer leur activité en France et privent les patients français de découvertes parfois réalisées dans leur propre pays. 

Bien que notre environnement normatif ait été pensé pour garantir aux patients un maximum de sécurité, les récentes crises sanitaires ont amplement contribué à crisper le débat autour des conflits d’intérêt et de la réglementation et à alourdir les procédures. Pour autant, alors que tous les pays font face aux mêmes défis, il est utile de voir que certains de nos voisins, à l’image du Royaume-Uni ou de l’Allemagne, ont su proposer des circuits rapides et transparents ainsi que des évaluations plus adaptées. 

Des délais de mise à la disposition des médicaments longs et préjudiciables pour les patients et les entreprises

délais de mise à disposition des médicaments

*Délais entre l’obtention d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour un médicament suite à une phase d’évaluation et sa commercialisation. Source EFPIA - Efpia's Patients W.A.I.T Indicator - 2015 
 

Notre pays peine également à renouveler la gouvernance et les compétences de ses grandes agences à l’image de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) ou de la Haute Autorité de Santé (HAS) qui ne disposent pas des moyens adaptés pour évaluer les nouveaux dispositifs et intégrer les nouveaux enjeux des NTIC et du numérique. 

Nos propositions pour faire de la France un leader mondial de l’innovation en santé

1
Pacte Innovation Santé 2025
Détails

Proposition 1 : Adopter un Pacte Innovation Santé 2025

  • créer de la stabilité et de la prévisibilité à long terme pour l’ensemble des acteurs ;
  • mettre en oeuvre un pacte cohérent et global agissant sur les quatre leviers principaux identifiés dans ce rapport ;
  • structurer une filière scientifique, économique et industrielle forte et influente, à l’image d’autres filières industrielles ;
  • instaurer une véritable instance de dialogue avec un Comité de Pilotage de ce Pacte, regroupant l’ensemble des acteurs.     
2
Levier 1 : Des hommes et des talents
Détails

Proposition 2 : Encourager les établissements universitaires à développer des formations pluridisciplinaires en sciences de la vie et à adapter les filières de formation en priorité dans quatre secteurs clés : les biotechnologies, les dispositifs médicaux, la santé numérique et les données en santé. 

Proposition 3 : Développer l’attractivité des carrières des chercheurs par une plus grande flexibilité dans les niveaux de salaire, le déroulement des carrières et les passerelles avec le secteur privé. 
 

3
Levier 2 : Faciliter les synergies pour créer un écosystème puissant et visible
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Proposition 4 : Concentrer les financements de l’innovation en santé annoncés par les pouvoirs publics autour de quelques priorités clés et évaluer leur efficacité avec des indicateurs transparents. 

Proposition 5 : Pérenniser l’action et les financements des Instituts hospitalo-universitaires (IHU). 

Proposition 6 : Faire émerger, en France, un « méga-hub » en santé.  Positionné dans une ville disposant des infrastructures existantes et d’une notoriété internationale, ce hub permettrait d’être le fer de lance de la filière à l’échelle nationale. 

Proposition 7 : Encourager et développer les connexions entre les acteurs de l’innovation, avec la multiplication d’interfaces de rencontres et de collaborations entre ceux-ci. 

Proposition 8 : Faciliter les transferts de technologie : 

  • Réformer la gouvernance et la composition des Sociétés d’Accélération du Transfert des Technologies (SATT).
  • Sur le modèle britannique, mettre à disposition de l’ensemble des acteurs les démarches, modèles d’accord et bonnes pratiques en matière de transferts de technologies entre acteurs publics et privés.
4
Levier 3 : Les financements
Détails

Proposition 9 : Concentrer les moyens financiers en matière de recherche publique sur quelques priorités stratégiques de l’innovation biomédicale. 

Proposition 10 : Inciter les investisseurs institutionnels et les acteurs de l’assurance vie à investir dans les sciences de la vie à travers des incitations et une information ciblée.

Proposition 11 : Inciter les grands fonds internationaux disposant d’équipes dédiées aux sciences de la vie à investir en France.

Proposition 12 : Faciliter le développement de consolidateurs en “dé-risquant” les investisseurs privés pour créer, aux côtés des investisseurs publics, des véhicules dédiés à la consolidation sectorielle. 

Proposition 13 : Faire des hôpitaux des acteurs centraux de la diffusion de l’innovation notamment en sanctuarisant les enveloppes dédiées à la recherche ; en adoptant les règles de la commande publique et en créant des fonds dédiés à l’innovation et en favorisant de nouveaux modes de tarification valorisant la qualité et l’innovation dans les prises en charge.

5
Levier 4 : Etablir un environnement réglementaire propice à un accès rapide et sécurisé du patient aux meilleures innovations
Détails

Proposition 14 : Conduire un audit de l’ensemble de la réglementation en santé et réévaluer celle-ci au regard des meilleures pratiques internationales pour l’adapter aux enjeux de l’innovation et la simplifier, notamment autour de deux enjeux : la production et les essais cliniques. 

Proposition 15 : Concentrer les missions de l’ANSM sur quelques domaines stratégiques ; revoir ses moyens et ne plus tirer au sort les Comités de protection des personnes (CPP) pour l’instruction des dossiers d’essais cliniques. 

Proposition 16 : Faire de la HAS un organisme à la gouvernance revue reflétant l’ensemble des parties prenantes ; créer un processus Fast track d’évaluation pour des produits présentant potentiellement un intérêt clinique majeur ; systématiser les réévaluations pour les produits innovants et onéreux en se basant sur les données en vie réelle.

Proposition 17 : Revoir notre réglementation sur l’expertise et les liens d’intérêt en instaurant une meilleure transparence sur ces liens et en sécurisant les contrôles. 

Proposition 18 : Créer une Commission d’évaluation des technologies numériques de santé au sein de la HAS. 

Proposition 19 : Alléger et simplifier les conditions d’accès aux données de santé en diminuant les délais d’instruction des dossiers et en renforçant le contrôle a posteriori de la CNIL plutôt que le contrôle ex-ante.

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(162 pages)
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