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06/06/2013

Places en crèche : concentrer les efforts sur les zones sensibles et former les encadrants

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 Angèle Malâtre-Lansac
Auteur
Déléguée générale de l'Alliance pour la santé mentale

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé qu'au cours des cinq prochaines années 275 000 nouvelles solutions d'accueil des jeunes enfants, dont 100 000 créations nettes de places en crèche, seront proposées aux parents. Pour l'Institut Montaigne, la petite enfance doit être une priorité et le développement des places en crèches doit se faire prioritairement dans les zones urbaines sensibles. De plus, il est urgent de former les professionnels de la petite enfance aux outils stimulant le développement cognitif et langagier.

La Commission européenne vient d’interpeller les États membres pour les appeler à redoubler d'efforts sur leur offre de services de garde d'enfants. Pour la commissaire chargée de la justice, des droits fondamentaux et de la citoyenneté, "les services de garde d'enfants ne doivent pas être considérés comme un coût, mais comme un investissement d'avenir" [1]. En effet, la prise en charge précoce des enfants est primordiale pour leur permettre d’acquérir les savoirs fondamentaux et a un impact positif de long terme sur le niveau d’études des jeunes et leur insertion professionnelle.

Les crèches ne doivent pas être considérées comme de simples "haltes garderies" mais doivent permettre, grâce à un investissement fort dans l’encadrement, d’améliorer le développement cognitif et langagier des enfants. Pourtant, en France, à peine 40 % des "encadrants de la petite enfance" ont suivi une formation diplômante.

Des programmes conduits aux États-Unis comme l’Abecedarian Carolina project ou le PerryPreschool ont démontré qu’il était possible d’améliorer rapidement et très significativement les performances scolaires en travaillant avec les enfants dès le plus jeune âge.

L’intervention précoce compense également les disparités liées au milieu social des enfants. C’est le choix qu’a fait la Finlande en investissant massivement dans la petite enfance et en formant à un niveau bac + 3 tous les accueillants d’enfants. La Finlande propose des accueils 24 heures sur 24 dès l’âge d’un an (les familles payant 15 % du coût de la garde). Les excellents résultats des enfants finlandais aux tests PISA s’expliquent en partie par cet encadrement éducatif très précoce.

Dans sa note Contribution à la concertation sur l’école : priorité au primaire (juillet 2012), l’Institut Montaigne propose d’investir massivement dans la petite enfance, de créer 15 000 places supplémentaires de crèches dans les zones urbaines sensibles et de former les professionnels de la petite enfance aux activités d’accompagnement et d’éveil.

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