Accorder une prime de 300€ par mois aux aidants qui acceptent un aidé chez eux
« Le but de cette mesure est d’aider les aidants tout en favorisant le maintien à domicile des aidés ».
On dénombre 4 millions d’aidants de personnes âgées à domicile. Parmi eux, 35,6 % vivent avec la personne aidée, soit parce qu’il s’agit du conjoint (27,3 % des aidants), soit parce qu’il s’agit d’un enfant cohabitant (8,3 % des aidants).
Si la mesure se restreint à cette dernière catégorie, elle représente un coût brut potentiel de 1,2 Md€, en supposant que le taux de recours s’élève quasiment à 100 %, ce qui constitue l’estimation haute. Avec un taux de recours de 80 %, le coût serait de 0,9 Md€, ce qui constitue l’estimation médiane. Le coût net est quasiment identique, l’allocation actuelle destinée aux aidants, qui serait à déduire, ne représentant que 40 M€.
Impact macroéconomique / sur le pouvoir d’achat
Le gain pour les ménages serait de 3 600 € par an et par aidant. Avec l’estimation moyenne, le soutien total au pouvoir d’achat serait de 0,9 Md€. Compte tenu du fait que les aidants ont en moyenne des revenus plus bas que ceux du reste de la population, ce transfert de pouvoir d’achat aurait un impact favorable sur la consommation. En effet, les enfants cohabitant sont plus souvent au chômage (12 %) et ont donc une propension marginale à consommer plus élevée.
La candidate propose de verser une prime de 300 € par mois aux aidants « qui prennent un aidé chez eux ou qui s’installent chez lui« .
L’enquête « Care ménages » dénombre 4 millions d’aidants de personnes âgées à domicile. Parmi eux, 35,6 % vivent avec la personne aidée, soit parce qu’il s’agit du conjoint (27,3 % des aidants), soit parce qu’il s’agit d’un enfant cohabitant (8,3 % des aidants) (1). Le nombre d’aidants cohabitant serait donc de 332 000.
Le gain pour les ménages serait de 3 600€ par an par aidant. Toutes les personnes éligibles ne solliciteraient pas nécessairement l’allocation. Le taux de recours peut ainsi être abaissé à 80 % dans l’estimation médiane et à 60 % dans l’estimation basse, car le congé indemnisé actuel n’est utilisé que par 5 000 aidants. Il est donc peu probable que le taux de recours de la mesure soit de 100 %.
Md€ | estimation haute | estimation médiane | estimation basse |
taux de recours | 100 % | 80 % | 60 % |
coût brut | 1,19 | 0,96 | 0,72 |
économie sur l’allocation congé aidant | -0,04 | -0,04 | -0,04 |
total | 1,15 | 0,92 | 0,68 |
Au total, le coût brut de la mesure serait compris entre 1,2 Md€ et 0,7 Md€, pour un scénario médian de 0,9 Md€ par an. Le coût net est quasiment identique, l’allocation actuelle destinée aux aidants, qui serait à déduire, ne représentant que 40 M€, malgré son augmentation en loi de financement de la sécurité sociale pour 2022.
Historique de la mesure
Le congé de proche (2) aidant permet de s’occuper d’une personne handicapée ou faisant l’objet d’une perte d’autonomie d’une particulière gravité. Ce congé est accessible sous conditions (lien familial ou étroit avec la personne aidée, résidence en France de la personne aidée) et pour une durée limitée.
Le salarié peut percevoir une allocation journalière du proche aidant (AJPA). Cette allocation vise à compenser une partie de la perte de salaire, dans la limite de 66 jours au cours du parcours professionnel du salarié. Son montant est de 58,6€ par journée. Le salarié a droit à un maximum de 22 jours d’allocation par mois.
Benchmark
La Suède est le pays le plus en avance en matière de congés rémunérés. Un aidant peut bénéficier de cent jours de congés rémunérés sur la base de 80 % de son salaire (plafonnés à 52€ par jour) avec maintien de ses droits sociaux et garantie de retour à l’emploi. En Suède, le nombre des aidants actifs bénéficiaires des allocations est de près de 17 500 (en 2017) (3).
L’Allemagne dispose d’un congé de courte durée (jusqu’à dix jours ouvrables) rémunéré par la Caisse d’assurance dépendance à hauteur de 90 % du salaire net.
Mise en œuvre
Une loi de financement de la sécurité sociale serait nécessaire, pour modifier l’article L.168-11 du code de la sécurité sociale.
(1) DREES, Les proches aidants des seniors et leur ressenti sur l’aide apportée, Les dossiers de la DREES, n°45, novembre 2019.
(2) Créé par la loi du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement.
(3) Actualité et dossier en santé publique n°109 décembre 2019.