« [Marine Le Pen veut revaloriser les salaires des enseignants grâce à la] suppression de la bureaucratie de l’Éducation nationale ».
La candidate propose de revaloriser les salaires des enseignants par une hausse de 3 % de leur rémunération par an.
Actuellement, les effectifs d’enseignants actifs s’élèvent à 898 400 dans le primaire et le secondaire, et à 92 160 dans le supérieur. Il peut être considéré que la revalorisation de 3 % de la rémunération annuelle des enseignants entraînerait un surcoût annuel pour les finances publiques compris entre 5,3 Md€ et 8,9 Md€ par an, à horizon 2027. Le coût médian serait de 5,8 Md€ par an, à horizon 2027. À plus long terme la mesure aura aussi un coût en matière de pensions de retraite.
Si la mesure était intégralement financée par des économies sur le fonctionnement de l’Éducation nationale, l’incidence financière des dépenses nouvelles serait nulle. Il n’est toutefois pas garanti que de telles économies puissent être facilement réalisées. Les personnels non enseignants représentent environ 20 % des effectifs, et au sein des personnels non enseignants, l’essentiel des effectifs relève de la vie scolaire, en soutien direct aux enseignants. La part des personnels d’encadrement au sein des personnels non enseignant n’est que de 8 %.
Impact macroéconomique / sur le pouvoir d’achat
La revalorisation de 3 % de la rémunération des enseignants aurait un impact favorable sur leur pouvoir d’achat, compensée au niveau macroéconomique par la suppression d’autres postes du ministère.
La candidate propose d’augmenter de 3 % la rémunération des enseignants.
Les coûts salariaux moyens retenus sont ceux déduits des Bilans sociaux 2020-2021 du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports et du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Revaloriser le salaire de l’ensemble des enseignants de 3 %, qu’ils exercent des responsabilités en classe ou qu’ils soient retraités, coûterait de l’ordre de 8,9 Md€ par an, à horizon 2027, ce qui constitue l’estimation haute. Même si la mesure ne concernait que les enseignants en activité, elle aurait, à long terme, un coût en matière de pensions de retraite, celle-ci étant calculée en fonction du niveau de rémunération atteint en fin de carrière. Le coût serait réduit à 5,3 Md€ par an si seuls les enseignants en activité voyaient leur rémunération revalorisée. C’est l’hypothèse qui est retenue pour l’estimation médiane. Dans l’hypothèse basse, l’enseignement supérieur serait exclu du périmètre, soit un coût de 5,3 Md€.
Effectifs en 2020 | Salaire brut moyen en 2019 | Rémunération brute moyenne en 2027 après revalorisations salariales | Surcoût annuel horizon 2027 | |
Enseignants (public) | 754 900 | 3 155 € | 3 658 € | 4 552 134 910 € |
Enseignants (privé) | 143 500 | 2 764 € | 3 204 € | 758 082 158 € |
Retraités de l’Éducation nationale | 588 000 | 2 500 € | 2 898 € | 2 809 594 671 € |
Enseignants du supérieur | 55 088 | 4 679 € | 5 424 € | 492 647 617 € |
Retraités du supérieur | 36 083 | 3 841 € | 4 453 € | 264 894 707 € |
Total de toutes les catégories | 8 877 354 063 € | |||
Total enseignants en activité | 5 802 864 685 € |
La candidate annonce que la mesure serait financée par des économies sur le fonctionnement de l’Éducation nationale. Il n’est toutefois pas garanti que de telles économies puissent être facilement réalisées. Les personnels non enseignants représentent environ 20 % des effectifs, et au sein des personnels non enseignants, l’essentiel des effectifs relève de la vie scolaire, en soutien direct aux enseignants. La part des personnels d’encadrement au sein des personnels non enseignant n’est que de 8 %.
Historique de la mesure
Des revalorisations salariales ont eu lieu avec la renégociation des grilles indiciaires via par exemple le rehaussement de l’indice minimum de traitement, le déploiement de nouvelles primes et indemnités, la transformation d’une partie des primes en points d’indice, le déploiement de la classe exceptionnelle, la revalorisation des heures supplémentaires, etc.
À titre d’exemple, en 2021, dans le cadre du Grenelle de l’Éducation, le versement d’une prime d’équipement informatique de 178 M€ ainsi que celui d’une prime d’attractivité visant à accélérer l’augmentation du traitement en début de carrière de 68 M€, participent à la revalorisation du salaire des enseignants. En 2022, ce sont 726 M€ de valorisation globale qui seront dédiés aux salaires des enseignants, notamment via la prise en charge de la protection sociale complémentaire (179 M€) ou l’extension de la prime d’attractivité (245 M€).
Benchmark
En 2019, d’après l’OCDE, un enseignant français débutant du premier degré gagne 31 300$ brut par an (28 086 €), contre 33 914 $ en moyenne dans les pays de l’OCDE. Les enseignants français ont aussi une progression plus lente : en milieu de carrière, un enseignant français gagne 38 173 $ brut par an, pour 48 801 $ de salaire moyen dans l’OCDE.
Mise en œuvre
La revalorisation du salaire des enseignants nécessiterait des dispositions législatives (hausse du budget en loi de finances) et réglementaires. Les partenaires sociaux devraient également être saisis pour définir les détails de cette mesure, notamment pour négocier la revalorisation des grilles indiciaires.
Limiter le nombre d’élèves par classe à 20 en primaire et 30 au collège
Rétablir l’autorité de l’institution scolaire par l’instauration d’un uniforme au primaire et au collège
Remettre au cœur des programmes l’enseignement du français, des mathématiques et de l’histoire
Revaloriser les salaires des enseignants
Ouvrir des établissements spécialisés pour permettre aux jeunes les plus handicapés de suivre des cursus adaptés