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Communiqué de presse À Paris, le 23 mai 2023




Mobiliser et former les talents du numérique
Découvrir la note d'action

Dans un monde qui se digitalise massivement, la pénurie de talents dans les métiers du numérique en France constitue aujourd'hui l’un des principaux freins cités par les dirigeants d’entreprises pour participer pleinement au développement des technologies d’avenir.

Or, nos capacités de formations sont largement sous-taillées aux besoins. Pour y faire face, l’Institut Montaigne estime que 845 000 personnes doivent être formées entre 2023 et 2030 ; et au moins 130 000 personnes par an en 2030. Pourtant, en 2022, seules 70 000 personnes ont rejoint les métiers du numérique.

Dans ce contexte, l’Institut Montaigne publie aujourd’hui une note d’action* intitulée “Mobiliser et former les talents du numérique”, pilotée par notre expert Milo Rignell et co-présidée par Béatrice Kosowski, Présidente d’IBM France et Membre du Conseil d’Administration de Numeum, Alain Conrard, CEO de Prodware Group et Olivier Burger, ancien DRH groupe Worldline, président-fondateur de OBConseil et administrateur de Makila AI. Cette note dévoile un chiffrage sur les efforts à mener et formule 12 propositions s’appuyant sur 3 leviers : l’attractivité, l’offre de formation et les capacités de pilotage.

Loin des stéréotypes, les métiers du numérique sont en réalité accessibles à tout le monde, notamment celles et ceux qui sont prêts à se reconvertir. Nous cherchons avant tout des profils engagés. Avec le bon accompagnement, les compétences techniques s'apprennent sans difficulté. Le défi de la formation est immense et nous le relèverons en travaillant tous ensemble, acteurs publics et privés, pour déclencher un changement notable sur ces sujetssouligne Béatrice Kosowski, Présidente d’IBM France et Membre du Conseil d’Administration de Numeum.

Le numérique transforme tout. Et de plus en plus vite. La formation n’échappe pas à cette règle. Là où elle était auparavant transmission d’un savoir constitué et stable, elle doit s’adapter en permanence, voire anticiper les évolutions. Ainsi, c’est en étant fluide et souple qu’elle peut répondre le plus étroitement possible aux besoins des entreprises précise Alain Conrard, CEO de Prodware Group.

Bien que nous ayons de réelles pénuries dans les métiers du numérique, nous disposons d'un vivier de talents potentiels pour les recruteurs dans cette filière, notamment un vivier féminin”, déclare Olivier Burger, Ancien DRH groupe Worldline, président-fondateur de OBConseil et administrateur de Makila AI

Doubler les capacités de formation à horizon 2030

Le marché de l’emploi du numérique est difficile à circonscrire car il n’existe pas de définition harmonisée des métiers du numérique. Pour ses travaux, l’Institut Montaigne a fait le choix de se concentrer sur les métiers cœur du numérique, ces métiers étant au centre des préoccupations des entreprises et générant les plus fortes tensions sur le marché du travail. 
Sur cette base, nous avons quantifié les efforts à mener afin de répondre à la pénurie de talents dans les métiers du numérique :

  1. Sur les 945 000 emplois disponibles dans les métiers du numérique en 2022, près de 10 % d’entre eux (environ 85 000) n’étaient pas pourvus. Parmi eux, certains métiers atteignent des niveaux de tension inédits : dans le domaine de la cybersécurité, seules 25 % des offres d’emploi ont été pourvues en 2021.
     
  2. Ce qui n’est aujourd’hui qu’un frein au développement de nos entreprises et de nos administrations publiques sera demain un problème structurel puisqu’à horizon 2030, ce marché devrait représenter plus de 1 600 000 emplois, soit quelques 845 000 nouvelles personnes à former entre 2023 et 2030.
     
  3. Rapporté à la demande annuelle, cela représente au moins 130 000 nouveaux talents supplémentaires à former en 2030.
     
  4. Or en 2022, 70 000 nouvelles personnes (40 000 issues de formation initiale et 30 000 en reconversion professionnelle) ont rejoint les métiers du numérique. L’offre de formation est donc largement sous-taillée aux besoins et doit ainsi doubler à horizon 2030. L’Institut Montaigne estime qu’il faudra former  478 000 personnes sur l’ensemble du quinquennat, soit 20 % de plus que l’objectif de 400 000 affiché lors de la campagne de 2022 d’Emmanuel Macron (réitéré dans les objectifs du quinquennat 2022-2027).
     
  5. Pour répondre à cette demande urgente, il est indispensable dans un premier temps d’activer le potentiel existant de nos “talents cachés” du numérique. Il faudrait ainsi doubler le vivier de personnes en reconversion professionnelle qui rejoignent les métiers du numérique, à horizon 2030, pour passer de 30 000 à 55 000 personnes.
     
  6. Il faut aussi progressivement augmenter le nombre de diplômés du numérique entrant chaque année sur le marché du travail et passer de 40 000 à 75 000 étudiants formés, à horizon 2030.
     
  7. Les métiers cœur du numérique restent toutefois très concentrés en Île-de-France sur le plan géographique avec 50 % des emplois numériques.

3 leviers d’action : l’attractivité, l’offre de formation, les capacités de pilotage

Levier 1 : Attirer davantage de talents vers les métiers du numérique

  • Proposition 1 : Attirer rapidement et massivement les « talents cachés », notamment féminins, vers les parcours de formation et de reconversion aux métiers du numérique via une campagne de communication nationale. 

Levier 2 : Adapter l’offre de formation aux trois niveaux d’enseignements pour répondre aux besoins quantitatifs et qualitatifs du marché du travail

Collège et lycée 

  • Proposition 2 : Construire d’ici à la rentrée scolaire 2026 un réel parcours de formation au numérique à partir de la classe de 5ème
  • Proposition 3 : Pour accroître le nombre d’élèves en lycée général choisissant de suivre l’enseignement de spécialité “Numérique et sciences informatiques" (NSI), proposer cet enseignement dans tous les lycées généraux à partir de la rentrée 2025.
  • Proposition 4 : Accélérer l'enseignement du numérique dans les filières professionnelles en multipliant le nombre de classes P-TECH par cinq d’ici à la fin du quinquennat. 

Enseignement supérieur 

  • Proposition 5 : Dédier au moins 50 à 60 heures de formation de tous les parcours de premier cycle de l'enseignement supérieur à une formation accréditée au numérique et intégrer ce critère dans les évaluations du Hcéres, au même titre que le développement durable.
  • Proposition 6 : Développer, via l’appel à manifestation d’intérêt “Compétences et Métiers d’Avenir” (CMA), davantage de parcours hybrides, mêlant l'enseignement de compétences numériques et non-numériques. 

Formation professionnelle 

  • Proposition 7 : Assurer le passage à l’échelle d’initiatives éprouvées comme Invest in Digital People pour accélérer les reconversions réussies vers le numérique. Pour cela, créer un guichet unique au sein de Pôle emploi permettant d'accueillir les entreprises et structures volontaires. 
  • Proposition 8 : Simplifier le recours à deux dispositifs clés permettant de renforcer l'appariement entre les compétences des candidats et les besoins des entreprises : la préparation opérationnelle à l’emploi dans le secteur du numérique (POEI, POEC, AFPR) et la validation des acquis de l’expérience (VAE).
  • Proposition 9 : Réduire les délais d'accréditation des formations aux métiers en tension au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), via une modification de la loi encadrant France compétences.

Levier 3 : Développer les outils de pilotage de l'appariement entre les besoins du marché du travail et l’offre de formation à l’échelle de la nation

  • Proposition 10 : Consolider les données nécessaires à un pilotage efficace de l'appariement entre l'appareil de formation et les besoins du marché.
  • Proposition 11 : Harmoniser les nomenclatures de suivi des métiers du numérique et coordonner les systèmes d’information qui les intègrent, afin de construire un thermomètre fiable capable d’identifier les tendances sur ce marché de l’emploi.
  • Proposition 12 : Élaborer une “gestion stratégique des emplois et des compétences” de la nation sur une base annuelle, afin d’identifier les tensions présentes et à venir et d’ajuster l’appareil de formation, en priorité dans les métiers du numérique.
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À propos de l’Institut Montaigne

Créé en 2000, l’Institut Montaigne est un espace de réflexion, de propositions concrètes, et d’expérimentations au service de l’intérêt général. Think tank de référence en France et en Europe, ses travaux sont le fruit d’une méthode d’analyse rigoureuse, critique et ouverte qui prennent en compte les grands déterminants sociétaux, technologiques, environnementaux et géopolitiques afin de proposer des études et des débats sur les politiques publiques. Association à but non lucratif, l’Institut Montaigne organise ses travaux autour de quatre piliers thématiques : la cohésion sociale, les dynamiques économiques, l’action de l’État et les coopérations internationales. Menés dans la collégialité et l’indépendance, l’Institut Montaigne réunit des entreprises, des chercheurs, des fonctionnaires, des associations, des syndicats, des personnes issues de la société civile et d’horizons divers. Nos travaux s’adressent aux acteurs publics et privés, politiques et économiques, ainsi qu’aux citoyens engagés. Depuis sa création, ses financements sont exclusivement privés, aucune contribution n'excédant 1,2 % d'un budget annuel de 7,2 millions d'euros.

*Une note d’action est un nouveau format lancé par l’Institut Montaigne qui est le produit d'une réflexion collective et porte des recommandations précises.
 

Catherine Merle du Bourg
Chargée de projets en communication et des relations presse 
01 53 89 05 70 
cmerledubourg@institutmontaigne.org

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