Axe 1 : accorder aux acteurs de terrain l'autonomie et la liberté nécessaires à leur action
Élus, professionnels de santé et citoyens… Il semble nécessaire d'engager les acteurs de terrain dans la définition d’un système de soins accessible. L’autonomie d’action et d’organisation au niveau des territoires doit ainsi être favorisée en incitant les professionnels à la pluri-professionnalité, aux pratiques coordonnées et à la délégation de gestion et des tâches. Cette autonomisation doit s’accompagner d’une formation adaptée
Proposition n°1 : refonder la formation des professionnels de santé au début comme au cours de leur carrière pour favoriser l’approche globale de la santé ; former à la gestion de l’innovation et accentuer la dimension managériale. Proposition n°2 : promouvoir le principe de subsidiarité et engager un vaste mouvement de délégation de gestion et des tâches pour permettre aux professionnels de santé de retrouver autonomie et responsabilité dans leurs métiers comme dans les organisations de travail. Proposition n°3 : favoriser le potentiel d’agilité des acteurs en dépassant les clivages et simplifier les statuts des Groupements hospitaliers de territoires. Proposition n°4 : réinvestir en faveur de la médecine de ville en soutenant la pluri-professionnalité et en confiant aux médecins généralistes volontaires un mandat de santé publique. Proposition n°5 : assurer l’interopérabilité des systèmes d’information et lever les freins en matière d’ouverture et de traitement des données de santé.
Axe 2 : soutenir les territoires et les collectivités territoriales comme pilotes des politiques de santé
Le pilotage actuel de la politique de santé apparaît comme un cadre limitant et insuffisant, alors que seulement 40 % des Français estiment que le système de santé français est pensé pour et avec les patients. De ce fait, ces politiques devront s’appuyer sur une plus grande implication des patients et associer au mieux l’état de santé de la population avec l’offre de soins. Certaines responsabilités aux niveaux régional ou départemental peuvent être revalorisées afin de mieux répondre aux besoins de santé d’un territoire. Pour ce faire, les territoires doivent pouvoir mettre en place un système de santé adapté à leurs habitants, défini selon les besoins populationnels. Les acteurs de santé locaux portent une responsabilité qui les engage à maintenir et améliorer la santé, le bien-être et l’autonomie de leur population. Elle s’appuie sur les données de santé publique du territoire et permet de définir des actions de prévention adaptées.
Proposition n°6 : penser la prévention et l’accès aux soins au niveau local, en confiant le pilotage des actions de prévention et de lutte contre les inégalités d’accès aux collectivités locales. Proposition n°7 : faire vivre la démocratie sanitaire à l’échelle des territoires et intégrer l’ensemble des acteurs, y compris les patients, dans la construction de politiques de santé globale. Proposition n°8 : intégrer le fait territorial au sein de la gouvernance des ARS en renforçant le poids des élus en son sein et en mettant en place un conseil stratégique du pilotage du système de santé. Proposition n°9 : construire des budgets de santé régionalisés, pour une gestion de la politique de santé tenant mieux compte des réalités des territoires. Proposition n°10 : promouvoir un renforcement de l’échelon départemental des ARS, en lien avec des politiques de proximité et orientées vers les patients. Proposition n°11 : faire du niveau local l’échelle privilégiée du développement des écosystèmes d’innovation, afin de promouvoir la diffusion de solutions numériques nationales ayant déjà faire leurs preuves de concept.
Axe 3 : faire de la France une nation de santé publique capable d’anticiper les défis de demain
En France, si notre espérance de « vie entière » est relativement bonne selon les données de l’OCDE (en 2020, 79,2 ans pour les hommes, 85,3 pour les femmes), notre espérance de vie sans incapacité reste très moyenne (64,5 ans pour les femmes, 63 pour les hommes). Cela peut en partie s’expliquer par le manque d’une approche de santé globale combinant la santé humaine, animale et environnementale et intégrée au sein de l’ensemble des politiques publiques (logement, éducation, environnement, santé). A titre d'exemple, selon le Baromètre des Territoires, l’impact du changement climatique sur la santé est la principale préoccupation des Français en ce qui concerne l'environnement. Cette approche doit être liée à un renforcement de la filière santé, avec la diffusion d’une culture de la responsabilité partagée, entre les professionnels de santé, les entreprises, les patients, mais aussi entre les territoires et l’État.
Proposition n°12 : faire émerger un véritable service public de santé territorial, dépassant l’approche par les statuts et le cadre de l’offre de soins. Proposition n°13 : gagner en capacité d’anticipation et en souveraineté sanitaire par un financement pluriannuel des dépenses de santé. Proposition n°14 : consolider une filière santé d’avenir par un Small Business Act français. Proposition n°15 : s’inscrire dans une perspective européenne afin de consolider l’innovation en santé (thérapeutique, numérique, organisationnelle) et améliorer l’accès aux données de santé et leur utilisation. |