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Paris, le 18 mai 2022 - Dans la note inédite Du permis à l’emploi : roulez jeunesse, l'Institut Montaigne révèle aujourd'hui que pour plus d’un français âgé de 18 à 26 ans sur deux (53 %) l’absence de permis a pu constituer un frein pour décrocher un emploi. Pourtant, l’obtention du permis de conduire reste compliquée pour une grande partie de la jeunesse. La principale difficulté identifiée est son coût moyen, estimé entre 1 600 euros et 1 800 euros. Ainsi, 24 % des jeunes estiment qu’il coûte trop cher (48 % chez les 24-26 ans). Partant des résultats d’une enquête Harris Interactive et de données fournies par l’agence d'intérim Gojob, l’Institut Montaigne formule quatre propositions pour faciliter l’accès au permis de conduire et ancrer cet examen dans une politique en faveur de la jeunesse. |
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“Enjeu économique, d’insertion, de mobilité, le permis de conduire est un réel sésame pour la jeunesse. Donner aux 18-26 ans un accès plus simple à son obtention, sans faire de concession sur l’exigence de sécurité routière, constitue un enjeu clé, aussi bien pour leur mobilité personnelle que pour leurs opportunités professionnelles", explique Pascal Lorne, CEO fondateur de l’agence d'intérim Gojob et contributeur spécial de la note. “Le permis de conduire est l’un des meilleurs moyens pour décrocher un premier emploi, particulièrement pour les jeunes domiciliés en dehors des métropoles et les jeunes les moins qualifiés. Faciliter son accès, en réduisant le coût de son obtention, apparaît donc comme un élément structurant d’une politique efficace au service de l’emploi pour tous", explique Baptiste Larseneur, chargé d’études à l’Institut Montaigne et auteur de la note. |
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Le permis de conduire : un sésame difficilement accessible pour les jeunes Méthodologie La note de l’Institut Montaigne s'appuie sur une enquête Harris Interactive réalisée en ligne entre le 8 et le 14 mars 2022, auprès d’un échantillon de 1 010 personnes représentatif des Français âgés de 18 à 26 ans ainsi que sur une seconde enquête conduite par l’agence d'intérim Gojob auprès de 2 477 personnes âgées de 18 à 26 ans représentatives de ses Users et Gojobbers. Un examen jugé indispensable… - L’examen du permis de conduire est l’examen où se présente le plus grand nombre de candidats en France soit plus d’un million de prétendants chaque année.
- Entre 18 et 26 ans, un peu plus de 7 jeunes sur 10 déclarent avoir leur permis, et le taux de réussite à l’épreuve pratique lors du premier examen se situe autour de 60 %.
- Pour l’accès à l’emploi en particulier, les jeunes considèrent à 85 % que le permis est un sésame, en particulier pour décrocher le premier emploi, quasiment au même degré que le fait de disposer d’un diplôme reconnu (86 %) ou de disposer déjà d’une expérience professionnelle (90 %).
- Plus singulièrement, lorsque l’on interroge la jeunesse sur ce qui lui semble très important pour obtenir un premier emploi, le permis de conduire est cité comme l’élément le plus important (53 %) contre seulement 39 % pour le fait de s’être orienté vers un secteur en croissance ou 46 % pour le fait d’avoir un diplôme reconnu et valorisé sur le marché du travail.
… mais dont le coût reste perçu comme étant le principal obstacle à son obtention… - 34 % déclarent que le coût du permis est trop élevé et cette proportion monte à 48 % pour les 24-26 ans (85 % des jeunes sont aidés par leurs parents).
- 68 % des jeunes estiment qu’il est difficile de financer son permis.
- 21 % des jeunes sans permis cite la baisse de son coût comme l’élément qui les motiverait le plus pour le passer.
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Proposition 1. Élargir le vivier d’agents publics examinateurs à l’épreuve pratique, sous le contrôle des inspecteurs du permis de conduire, qui sont garants de la qualité de l’examen. Le nœud gordien de l’examen du permis de conduire repose, pour une part importante, sur les délais de présentation à l’épreuve pratique. Nous préconisons d’élargir le vivier de fonctionnaires autorisés à faire passer l’épreuve pratique du permis de conduire afin de réduire les délais pour passer l’examen. Ces examinateurs additionnels pourraient être issus des services administratifs de la sécurité routière ou de corps de métier directement confrontés à la problématique de la sécurité routière.
Proposition 2. Introduire une redevance lors du passage de l’épreuve pratique du permis de conduire en contrepartie de la réduction des délais de passage. Afin de rendre le dispositif issu de la première proposition attractif, il est recommandé de bonifier les heures des agents susceptibles de s’engager comme examinateurs additionnels. Pour cela, nous préconisons l’introduction d’une redevance. En effet, le meilleur moyen de porter ces augmentations de rémunération sans peser sur les finances publiques est d’assumer que l’examen a un coût qui doit être en partie porté par les candidats. En ramenant le délai de passage de l’examen à 2 semaines et en fixant le tarif administratif de présentation autour de 50 € - soit le prix actuel d’une heure de conduite -, il est ainsi possible de réduire de plus de moitié les coûts réels de présentation à l’épreuve pratique.
Proposition 3. Instaurer une plus grande liberté pédagogique entre les auto-écoles assortie d’une plus grande transparence sur les résultats. Un autre levier de réduction du coût du permis de conduire est à chercher dans le recours aux simulateurs de conduite. Nous estimons que le coût de l’apprentissage de la conduite pourrait être réduit de 8 % si l’évolution de la réglementation permettait de recourir aux simulateurs de conduite durant dix heures au lieu de cinq heures. Par ailleurs, le recours aux simulateurs de conduite couplé à la promotion du permis sur boîte automatique permettrait une réduction accrue des coûts de passage du permis de conduire. Proposition 4. En fonction des choix qui seront retenus par le prochain gouvernement concernant l’évolution du service civique ou un éventuel service national universel (SNU), la possibilité de passer le permis de conduire dans ce cadre devra être étudiée en lien avec sa prise en charge financière. Proposer le passage du permis de conduire gratuitement dans ce cadre, comme c’était le cas à l’époque du service militaire, permettrait d’augmenter l’attrait de ces dispositifs. Pour autant, en raison du coût important que pourrait induire la mise en œuvre d’une telle proposition, nous proposons que le financement du permis de conduire par l’État ne puisse bénéficier qu’à une partie des candidats sélectionnés sur critères sociaux. |
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À propos de l’Institut Montaigne | Think tank indépendant créé en 2000, l’Institut Montaigne est une plateforme de réflexion, de propositions et d’expérimentations consacrée aux politiques publiques en France et en Europe. Ses travaux sont le fruit d'une méthode d'analyse et de recherche rigoureuse et critique, ouverte sur les comparaisons internationales. L’Institut Montaigne, association à but non lucratif pionnière en France, réunit des chefs d'entreprise, des hauts fonctionnaires, des universitaires et des personnalités issues d’horizons divers. Ses financements sont exclusivement privés, aucune contribution n'excédant 1,5 % d'un budget annuel de 6,5 millions d'euros. À travers ses publications et les événements qu’il organise, l'Institut Montaigne souhaite jouer pleinement son rôle d'acteur du débat démocratique. |
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