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Paris, le 24 mars 2022 - La crise du Covid-19 avait levé le voile sur les vulnérabilités des chaînes d’approvisionnement mondiales ; le retour de la guerre en Europe rappelle l’importance vitale de la géopolitique pour nos choix de politiques publiques. Privée, sous l’effet des sanctions, de l’accès à certaines technologies de semi-conducteurs, la Russie pourrait riposter par des restrictions aux exportations de ressources indispensables au bon fonctionnement de la chaîne de valeur des semi-conducteurs. L’Institut Montaigne publie aujourd’hui deux notes, rédigées par Mathieu Duchâtel, directeur de son programme Asie. Chacune s’intéresse à l’un des deux volets des efforts aujourd’hui entrepris par l’Union européenne (UE) pour tirer son épingle du jeu dans la lutte technologique mondiale, et avance des propositions concrètes pour renforcer les dispositifs existants. L’Europe adopte à la fois une approche offensive visant à directement soutenir les forces de son industrie dans le secteur des semi-conducteurs, sa compétitivité et sa capacité à innover, et une approche défensive conçue pour éviter que son patrimoine technologique ne soit dérobé par d’autres puissances, en premier lieu la Chine. Ainsi réunies, les deux publications offrent une analyse complémentaire sur ces deux puissants leviers d’action dont dispose l’UE et des recommandations adressées à la Commission européenne et aux États membres de l’UE afin de les utiliser avec efficacité. Elles sont le fruit d’une analyse des instruments de politiques publiques dont s’est récemment dotée l’UE, d’entretiens menés avec des représentants de la Commission européenne et des industriels, et d’une analyse comparative des approches adoptées par les autres pays dans la course. |
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“La prise de conscience et le tournant récemment opéré par l’Europe méritent d’être salués. Il convient aujourd’hui de pousser cette nouvelle logique de protection et de soutien un cran plus loin, en renforçant et en affinant les outils européens existants, en s’inspirant des meilleures pratiques recensées ailleurs dans le monde et en acceptant de coopérer avec nos alliés là où agir seul est insuffisant.” Mathieu Duchâtel, directeur du programme Asie, auteur des deux notes. |
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| L’année 2022 sera déterminante pour le secteur européen des semi-conducteurs car elle est celle de la mise en œuvre d’outils publics qui dessineront l’industrie de demain : des IPCEI au Chips Act en passant par les milliards d’euros d’aide financière sur lesquels l’UE s’est engagée, l’Europe a accepté de renouer avec la notion de politique industrielle pour soutenir cette industrie stratégique, allant à l’encontre de sa foi traditionnelle dans les bienfaits de la loi du marché... La première publication, Semi-conducteurs : le retour de la politique industrielle en Europe, détaille les modalités du tournant opéré par l’UE, rappelle les vulnérabilités de l’industrie européenne des semi-conducteurs, se nourrit d’une analyse comparée du soutien public qu’accordent aujourd’hui la Chine, la Corée, les États-Unis, le Japon et Taiwan à leur propre industrie - analyse fournie par les équipes du Boston Consulting Group - et propose neuf recommandations. |
| Filtrage des investissements, contrôle des exportations, encadrement accru de la coopération scientifique avec la Chine… ces dernières années, la boîte à outils défensive de l’UE dans la lutte contre les captations de technologies européennes par des concurrents malintentionnés - au premier rang desquels la Chine - s’est considérablement perfectionnée. La seconde publication,Transferts de technologie : mieux protéger l'Europe, passe ces instruments défensifs en revue et souligne leurs limites et les failles régulatoires qu’ils présentent encore. Ces failles sont aisément exploitables par une Chine qui ne cache plus son projet de suprématie stratégique et technologique. L’auteur formule huit recommandations destinées à combler ces lacunes et plaide pour un cadre de coopération mieux équilibré avec les États-Unis et le Japon dans la lutte contre les transferts de technologie. |
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À propos de l’Institut Montaigne | Think tank indépendant créé en 2000, l’Institut Montaigne est une plateforme de réflexion, de propositions et d’expérimentations consacrée aux politiques publiques en France et en Europe. Ses travaux sont le fruit d'une méthode d'analyse et de recherche rigoureuse et critique, ouverte sur les comparaisons internationales. L’Institut Montaigne, association à but non lucratif pionnière en France, réunit des chefs d'entreprise, des hauts fonctionnaires, des universitaires et des personnalités issues d’horizons divers. Ses financements sont exclusivement privés, aucune contribution n'excédant 1,5 % d'un budget annuel de 6,5 millions d'euros. À travers ses publications et les événements qu’il organise, l'Institut Montaigne souhaite jouer pleinement son rôle d'acteur du débat démocratique. |
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Emma Bossuat
Chargée de communication
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