Club climat : les principaux défis Dans ce contexte géopolitique inédit, les dirigeants du G7 ont lancé des discussions en faveur de la création d’un club climat qui permettrait de “rendre l’action climatique plus rapide et plus ambitieuse”. Concrètement, il s’agirait d’une structure de dialogue et de coopération minilatérale entre les pays membres permettant de créer des règles communes adaptées aux objectifs climatiques. Depuis le sommet de juin 2022, cette initiative demeure en discussion au sein du G7 et les détails de sa mise en œuvre concrète ne sont pas encore connus. Des divergences importantes existent entre les pays étudiés dans cette publication, notamment sur des enjeux essentiels de la décarbonation comme la tarification du carbone, les délocalisations de carbone (ou carbon leakage) et l’utilisation de mécanismes d’ajustement carbone aux frontières. Bien que l’ajustement carbone aux frontières ait le potentiel de devenir le mécanisme de contrainte d'un club climat, les avis sur cette mesure divergent fondamentalement. Alors que l’Europe l’envisage comme principal outil de lutte contre les délocalisations de carbone, les pays d’Asie du Nord-Est émettent beaucoup de réserves à son égard. La Chine, par exemple, y voit une mesure discriminatoire. De la même manière, les visions européenne, chinoise, coréenne et japonaise en matière de tarification du carbone sont radicalement différentes. Malgré ces divergences, la coopération demeure possible sur de nombreux sujets cruciaux. Les clubs climats sectoriels sont de plus en plus considérés comme la seule option possible pour décarboner les secteurs industriels à forte intensité, comme l’acier et l’aluminium. Ce constat est largement partagé en Europe et en Asie du Nord-Est et constitue l’aspect le plus consensuel des débats portant sur les clubs climats. Ces points d’accord suggèrent la possibilité d’une coopération entre les deux régions au sein d’un club climat. Le Forum climat : une solution concrète pour accélérer l’action climatique Cette note propose la création d’un club climat qui prendrait la forme d’un Forum favorisant des actions efficaces et rapides et permettant une évolution graduelle vers plus d’ambition. Ce « Forum climat » s’appuierait sur l’initiative du G7, qui est celle qui présente le plus grand potentiel pour l’action climatique. Afin d’inclure le plus grand nombre de pays possible, le Forum devrait adopter une approche volontariste, accepter un certain risque de confrontation et assumer la concurrence climatique entre les pays. L’auteur propose que ce forum se construise dans un format flexible permettant la formation de sous-groupes de membres avec des trajectoires d’ambitions différentes. Concrètement, les membres pourront choisir dans quels secteurs ils veulent coopérer, avec qui ils souhaitent coopérer et dans quels délais. Cette flexibilité permettrait à terme l’inclusion de grands pays émetteurs comme la Chine et l’Inde, a priori réticents à l’idée de rejoindre un club climat fondé sur l’initiative du G7. En leur donnant la possibilité de coopérer dans des secteurs spécifiques qu’ils jugent cruciaux pour leur décarbonation, le Forum et ses spécificités fonctionneraient comme une incitation à une participation de plus en plus poussée au fil du temps. Nos recommandations 1. Gouvernance : concevoir un Forum climat ouvert et inclusif 2. Tarification du carbone : établir un mécanisme de conformité réalisable au sein du Forum 3. Labels et revenus : créer des incitations financières et commerciales 4. Décarbonation industrielle : adopter des politiques industrielles au sein du Forum |