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Communiqué de presse À Paris, le 2 juin 2022
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Paris, le 2 juin 2022 - Depuis plus de 30 ans, la pauvreté, les flux migratoires et les difficultés économiques sont concentrés dans quelques territoires, les quartiers pauvres. Dans le prolongement des efforts portés sur la rénovation urbaine, il est désormais urgent de déployer des moyens et une attention massive en faveur des habitants qui vivent dans ces quartiers. 

C’est pourquoi l’Institut Montaigne publie aujourd’hui le rapport L’avenir se joue dans les quartiers pauvres, dont le groupe de travail à été piloté par Hakim El Karoui, Senior Fellow du think tank et Senior Partner chez Brunswick, et Olivier Klein, maire de Clichy-sous-Bois, président de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU).S’inscrivant dans la suite du travail Les Quartiers Pauvres ont un avenir (octobre 2020), ce rapport fait le récit de 24 heures dans la vie d’habitants des quartiers populaires, et contient 31 propositions opérationnelles afin d’améliorer leurs conditions de vie au quotidien. 

Ces propositions constituent le fondement d’un “ANRU des habitants” : une nouvelle méthode d’action publique, sur le modèle de l’ANRU des bâtiments, qui ose faire confiance aux acteurs des quartiers

On imagine parfois que les habitants des quartiers pauvres sont davantage bénéficiaires que contributeurs de la solidarité nationale, alors que la situation est bien différente. A titre d’exemple, la Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France, est le huitième contributeur au financement de la protection sociale... mais le dernier bénéficiaire”, précise Hakim El Karoui.

““L’ANRU des habitants”, c’est une nouvelle méthode pour les quartiers, inspirée des succès de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine. C’est permettre une meilleure concertation des habitants dans les projets d’ampleur ; c’est réduire la paperasserie pour les associations et les élus qui passent leur temps à répondre à des appels à projets en donnant une vision et une visibilité de plus long terme ; c’est enfin, réunir autour d’une même table l’État, les élus locaux, les acteurs et les habitants des quartiers, pour que chacun soit acteur et partie prenante de leur évolution", explique Olivier Klein. “La politique de la Ville doit marcher sur ses deux jambes : l’urbain via la rénovation des bâtiments pour améliorer le cadre de vie, et l’humain via l’école, l’emploi et la santé pour porter l’ambition d’un progrès de la vie des habitants des quartiers”, précise-t-il.

L’approche de l’Institut Montaigne

Loin des discours incantatoires sur les quartiers pauvres, ce rapport met les habitants au centre des réflexions. Si le premier rapport de l’Institut Montaigne sur la situation des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), paru en 2020, se caractérisait par une approche dite « macro » des idées reçues sur ces quartiers, ce nouveau rapport est consacré à l’énoncé de propositions concrètes, davantage « micro ». Le point de départ des réflexions n’est pas l’offre existante de politiques publiques mais, au contraire, la demande des habitants.

Pour ce faire, le groupe de travail de l’Institut Montaigne est allé à la rencontre de celles et ceux qui vivent, travaillent et élèvent leurs enfants dans ces quartiers. Il s’est intéressé au quotidien des habitants, à leurs besoins, en posant des questions en apparence simples mais aux réponses complexes, tout au long d’une journée-type dans la vie d’un habitant de ces QPV :

  • quels sont les faits marquants de sa journée ?
  • Quelles sont ses difficultés ?
  • Quelles sont ses aspirations ?
  • Comment la République peut-elle remplir sa promesse à son égard ? 

Afin d’illustrer des solutions pratiques et aisément applicables, le think tank a recueilli des témoignages d’habitants des trois types de QPV qu’il a élaborés en 2020 : 

  • les quartiers post-industriels qui correspondent en majorité aux zones anciennement industrielles et situées dans le nord/nord-est de la France. Près de 1 million d’habitants y vivent ;
  • les quartiers "excentrés", situés en grande partie dans ou près des petites villes et villes moyennes. Moins pauvre et moins jeune, leur population compte 1,7 million d’habitants ;
  • les quartiers "maquiladoras" ou "métropolitains", situés en périphérie des grandes métropoles et en particulier en Île-de-France. Ils comptent 3,4 millions d’habitants. Ces quartiers se distinguent, entre autres, des deux premières catégories par des phénomènes plus marqués d’échec scolaire, de délinquance et de trafic de drogue.

Une accumulation de tous les maux

Les habitants les plus vulnérables doivent pouvoir bénéficier d’une intervention importante des moyens publics, avec une mobilisation de l’Etat et des moyens financiers à la hauteur des problématiques à traiter.
 

Répondre aux demandes réelles des habitants

Face à ce sous-investissement public à destination des QPV, l’Institut Montaigne publie 31 propositions, qui forment, ensemble, la vision d’un ANRU des habitants. En voici quelques exemples phares :

7h - Révolutionner l’accueil de la petite enfance 

Entre l’âge de six mois et trois ans, systématiser l’intégration des familles à un “parcours petite enfance”, amenant l’enfant et ses parents dans des lieux d’accueil collectifs et dédiés à la parentalité. Ouvrir 300 nouveaux EAJE (Etablissements d’accueil du Jeune Enfant) pour équiper les QPV non dotés et permettre la mise en place de ce parcours à l’échelle de l’ensemble des quartiers populaires.

8h - Investir massivement pour l’éducation

Recruter sur profil tous les enseignants des classes dédoublées afin d’affecter devant les élèves les plus en difficulté les enseignants les plus efficaces.

10h - Refonder l’orientation en milieu scolaire et renforcer le lien entre les entreprises et les quartiers 

Dans le cadre d’un nouveau “Contrat de Solidarité Nationale”, mettre en place un système de tutorat obligatoire permettant à chaque jeune issu d’un QPV, mais aussi et plus généralement des zones les plus pauvres du pays, notamment en milieu rural, d’être accompagné, à partir de la classe de seconde et jusqu’à la signature de son premier contrat de travail, par un tuteur adulte, en poste.

12h - Une pause méridienne ouverte à de nouvelles socialisations 

Repenser le temps du déjeuner à la cantine scolaire en l’ouvrant à de nouvelles socialisations bénéfiques pour les enfants des QPV, par l’accueil d’étudiants, retraités et adultes volontaires. 

14h - Améliorer l’accès à la santé

Dans le prolongement de l’objectif du Gouvernement de doublement des maisons et centres de santé, encourager le développement de ces structures afin de faciliter l’accès aux soins pour les habitants des quartiers pauvres.

16h30 -  Garantir la qualité du suivi scolaire pour les élèves

Évaluer, renforcer et généraliser le suivi des devoirs pour les élèves du secondaire dans les QPV en augmentant de 40 millions d’euros par an sur cinq ans le budget du programme “Devoirs faits” à destination des collégiens résidant en QPV.  

18h - Moderniser et stabiliser le pilotage de l’action associative

Systématiser les conventions pluriannuelles d’objectifs pour les associations en QPV, les assortir de volets incitatifs et de primes à la performance, et mobiliser les collectivités locales sur de l’ingénierie de pilotage de ces conventions.

20h - Créer des lieux de vie apaisés

Instaurer dans la loi un plafond de logements sociaux par commune fixé à 40 % tout en veillant à la bonne exécution des quotas de 20 ou 25 % prévus par la SRU.

22h - Changer le logiciel sécuritaire

Augmenter la présence policière sur le terrain dans les QPV en :

  • explorant la possibilité de recruter 13 500 policiers dans ces territoires spécifiquement, ou de réaffecter 13 500 policiers déjà en poste dans ces quartiers ou en faisant un mélange de  nouveaux recrutements et de réaffectation des moyens ;
  • agissant sur l’organisation du travail des forces de l’ordre, avec une approche intégrée permettant une meilleure répartition entre charges administratives et présence extérieure ;
  • investissant massivement dans les NTIC pour aider les forces de l’ordre dans leurs interventions et dans le repérage de situations critiques (liées à la radicalisation notamment).
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À propos de l’Institut Montaigne |

Think tank indépendant créé en 2000, l’Institut Montaigne est une plateforme de réflexion, de propositions et d’expérimentations consacrée aux politiques publiques en France et en Europe. Ses travaux sont le fruit d'une méthode d'analyse et de recherche rigoureuse et critique, ouverte sur les comparaisons internationales. L’Institut Montaigne, association à but non lucratif pionnière en France, réunit des chefs d'entreprise, des hauts fonctionnaires, des universitaires et des personnalités issues d’horizons divers. Ses financements sont exclusivement privés, aucune contribution n'excédant 1,5 % d'un budget annuel de 6,5 millions d'euros. À travers ses publications et les événements qu’il organise, l'Institut Montaigne souhaite jouer pleinement son rôle d'acteur du débat démocratique.

Emma Bossuat
Chargée de communication et des relations presse
06 46 09 43 62
ebossuat@institutmontaigne.org

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