Paris, le 5 avril 2022 - Quelles nouvelles priorités pour le système éducatif du XXIe siècle ? Après les réformes, parfois clivantes, de l’éducation et de l’enseignement supérieur menées sous le quinquennat d’Emmanuel Macron, la transmission des savoirs fondamentaux, la formation des plus jeunes et le financement de l'enseignement supérieur demeurent un sujet de préoccupation majeur dans le débat présidentiel. Revalorisation des grilles salariales des enseignants, augmentation du temps consacré à l’apprentissage des fondamentaux, autonomie des établissements, réforme systémique du collège, prise en compte des situations de handicap... Les candidats se sont penchés sur ces questions, avec des mesures souvent divergentes. Sont-elles réalisables, à quels coûts et pour quels résultats ?
Rendez-vous sur notre site Présidentielle 2022 pour comparer les propositions des candidats, plonger au cœur des programmes et comprendre leur impact budgétaire. Les propositions en matière de recrutement et de salaires des enseignants Candidat | Mesure | Chiffrage candidat | Chiffrage Institut Montaigne | Faisabilité | Anne Hidalgo | Porter progressivement la rémunération des enseignants au niveau de celui des cadres, en commençant par les débuts de carrière | / | Coût de 54,3 milliards d’euros par an | Mise en place possible dès l’exercice budgétaire 2023 ; la mesure impliquerait d’importants écarts de rémunération entre fonctionnaires, au bénéfice des enseignants. | Yannick Jadot | Recruter 65 000 enseignants, 8 à 10 000 enseignants chercheurs, et revaloriser les salaires | / | Coût de 9,1 milliards d’euros par an | Aucune barrière significative, outre le coût financier de la mesure. | Jean-Luc Mélenchon | Rattraper le gel du point d'indice depuis 2010 et revaloriser les grilles salariales des enseignants | Coût de 10,9 milliards d’euros par an | Coût de 13,4 milliards d’euros par an | Nécessite une concertation préalable avec les partenaires sociaux et un vote dans le cadre d’une loi de finances. | Marine Le Pen | Revaloriser les salaires des enseignants et refonder leur formation (revalorisations de 3 % par an pendant le quinquennat) | / | Coût de 5,8 milliards d’euros par an | Nécessite une concertation préalable avec les partenaires sociaux et un vote dans le cadre d’une loi de finances. | Valérie Pécresse | Créer 10 000 postes supplémentaires d’enseignants, surveillants et chefs d’établissement | / | Coût de 349 millions d’euros par an | Nécessite une loi de finances ainsi qu’une concertation préalable avec les partenaires sociaux. |
Les propositions pour l’orientation des élèves Candidat | Mesure | Chiffrage candidat | Chiffrage Institut Montaigne | Faisabilité | Yannick Jadot | Remplacer Parcoursup par un système "transparent" et créer 60 000 places dans le supérieur | Coût de 1,3 milliard d’euros par an | Coût de 1 milliard d’euros par an | Nécessite des moyens budgétaires supplémentaires votés en loi de finances | Emmanuel Macron | Réserver une demi-journée par semaine à l'orientation dès la classe de 5ème en associant les entreprises | / | Coût de 60 millions d’euros par an | Nécessite une concertation préalable avec les personnels de l’Education nationale. | Eric Zemmour | Rétablir le certificat d'études comme condition d'entrée en 6ème | / | Coût de 9,8 millions d’euros par an | Nécessite des crédits supplémentaires et une concertation préalable avec les partenaires sociaux |
Les propositions pour investir dans l’enseignement et pour accompagner les jeunes tout au long de leur éducation Candidat | Mesure | Chiffrage candidat | Chiffrage Institut Montaigne | Faisabilité | Marine Le Pen | Limiter le nombre d’élèves par classe à 20 en primaire et 30 au collège | / | Coût de 2,2 milliards d’euros à horizon 2027 (en année pleine) | Des dispositions législatives seront nécessaires. De plus, la question des modalités de recrutement et de la disponibilité de locaux posent des freins pratiques à une telle mesure. | Emmanuel Macron | Instaurer la prise en charge de la rémunération des stages des lycéens professionnels par l’Education nationale, et non par les entreprises | / | Coût de 800 millions d’euros par an pour une durée hebdomadaire de stage de 30 heures |
Les moyens budgétaires supplémentaires doivent être prévus par une loi de finances. | Emmanuel Macron | Ouvrir 200 000 nouvelles places d’accueil collectives ou individuelles, et Indemniser les parents qui ne trouveraient pas de solutions de garde d'enfant | / | Coût de 1,6 milliard d’euros par an | Nécessite une loi de financement de la sécurité sociale, en plus d’une concertation entre tous les acteurs concernés | Emmanuel Macron | Augmenter à 35h le temps de travail des accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) débordant dans le périscolaire | / | Coût de 600 millions d’euros par an | Des dispositions en loi de finance sont nécessaires, en plus d’une concertation avec les collectivités territoriales afin d’examiner les conditions de la mesure. | Jean-Luc Mélenchon | Réduire les effectifs à 19 élèves par classe | / | Coût de 6,8 milliards d’euros à horizon 2027 (en année pleine) | Des dispositions législatives seront nécessaires. De plus, la question des modalités de recrutement et de la disponibilité de locaux posent des freins pratiques à une telle mesure. | Jean-Luc Mélenchon | Abolir les privilèges de l'enseignement privé (loi Carle, interdire les subventions extralégales des collectivités territoriales) | Économie de 40 millions d’euros par an | Économie de 13 millions d’euros par an | Nécessite une loi pour abroger les dispositions de la loi Carle, et de nouvelles dispositions pour les établissements concernés. | Jean-Luc Mélenchon | Créer un service public de la petite enfance et ouvrir 500 000 places en crèche et modes de garde adaptés sur cinq ans | Coût de 17,5 milliards d’euros à horizon 2027 | Coût de 28,5 milliards d’euros à horizon 2027 | Implique une augmentation significative et pérenne des ressources attribuées aux collectivités locales, principales gestionnaires et financeurs publics des établissements concernés. | Jean-Luc Mélenchon | Instaurer la gratuité de l’enseignement supérieur, de la licence et doctorat | / | Coût de 400 millions d’euros par an | Pas de barrière juridique. | Jean-Luc Mélenchon | Assurer la gratuité réelle de l'éducation publique : cantine, transport, manuels scolaires, activités périscolaires, fournitures sans marque | Coût de 7,9 milliards d’euros par an | Coût de 7,2 milliards d’euros par an | Nécessite une loi de finances et une concertation avec les collectivités territoriales. | Valérie Pécresse | Créer une réserve éducative nationale pour l’aide aux devoirs du primaire jusqu’au lycée | / | Coût de 660 millions d’euros par an | Nécessite un vote de crédits en loi de finances et concertation préalable avec les partenaires sociaux et la société civile pour définir les contours du dispositif. |
L'OPÉRATION D’ANALYSE ET DE CHIFFRAGE PRÉSIDENTIELLE 2022 Europe, compétitivité et économie, pouvoir d’achat, santé, territoires, Europe et international… L’Institut Montaigne reconduit son opération de chiffrage et d’analyse des programmes des principaux candidats à l’élection présidentielle 2022, opération menée avec succès en 2012 et 2017. Avec l’appui d’une équipe de plus de 25 experts, près de 250 mesures seront progressivement passées au crible par l’Institut Montaigne. Elles seront sélectionnées selon l’importance de leur impact budgétaire, leur incidence environnementale mais aussi leur pertinence au regard du débat public. Un dialogue contradictoire avec les équipes de campagne est organisé pour chaque mesure chiffrée afin que celles-ci puissent faire valoir leur point de vue. En cas de désaccord sur l’analyse d’une mesure, celui-ci sera expliqué dans l’analyse et l’estimation du candidat affichée à côté de celle de l’Institut Montaigne. « Avec ce travail, l'Institut Montaigne se propose d’apporter un éclairage étendu et approfondi sur les programmes et les propositions des candidats, dans le cadre de la présidentielle 2022. Nous souhaitons contribuer à la crédibilité de la parole et de l’action politique, nourrir le débat démocratique d’éléments objectifs ainsi que sensibiliser les citoyens comme les responsables politiques aux enjeux économiques, environnementaux et budgétaires induits par les propositions des candidats » précise Victor Poirier, directeur des publications de l’Institut Montaigne. |
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