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01/04/2022

Présidentielle 2022 : les politiques pour la famille, symbole du système social français

Présidentielle 2022 : les politiques pour la famille, symbole du système social français
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Tous les candidats à l’élection présidentielle souhaitent accompagner les familles, dans la pluralité de leurs situations, en augmentant non seulement la qualité des services publics proposés, notamment en ce qui concerne les crèches, mais aussi par le biais d’aides publiques plus généreuses, entraînant de fait des dépenses publiques supplémentaires. Que retenir des propositions formulées dans le cadre de la campagne présidentielle ?

Encourager les naissances

La hausse des allocations familiales est souvent considérée comme l’instrument le plus efficace pour encourager les naissances. L’ensemble des candidats s’y attelle avec néanmoins certaines spécificités à noter. Yannick Jadot et Valérie Pécresse souhaitent que l’on octroie les allocations familiales dès le premier enfant, la candidate Les Républicains précisant que le montant alloué serait de 900 euros par an soit 75 euros par mois. Cette dernière propose aussi d’augmenter de 15 % les allocations familiales pour le deuxième et le troisième enfant. Enfin, Eric Zemmour souhaite allouer une bourse de 10 000 euros aux familles pour chaque naissance dans les zones rurales afin de lutter contre la désertification de nos campagnes.

L’enfance, un sujet au centre des propositions

L’offre de places de crèches est revue à la hausse dans la majorité des programmes, en particulier chez les candidats de gauche. Jean-Luc Mélenchon souhaite créer 500 000 places supplémentaires en 5 ans, Yannick Jadot avance de son côté le chiffre de 200 000, tandis qu’Anne Hidalgo vise 130 000 nouvelles places d’ici 10 ans.

La candidate du PS insiste sur la nécessité de rendre les crèches plus inclusives pour lutter contre le non-recours des familles les plus fragiles et accueillir les enfants en situation de handicap.

L’offre de places de crèches est revue à la hausse dans la majorité des programmes, en particulier chez les candidats de gauche.

Le Président sortant Emmanuel Macron s’empare également du sujet et souhaite créer 200 000 places de crèches, qu’elles soient collectives ou individuelles. Le scénario le plus coûteux, à savoir celui proposé par Jean-Luc Mélenchon, représente un coût d’investissement initial de 17,5 milliards d’euros suivi par 9,5 milliards d’euros consacrés au fonctionnement en année pleine.

Les enjeux fiscaux

Le quotient conjugal est le sujet qui fâche les candidats. Ce dispositif, qui consiste à attribuer une part au conjoint marié ou pacsé, à pour effet direct de réduire l’imposition des personnes concernées. Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon souhaitent le supprimer, par soucis d’égalité entre - et au sein - des couples, notamment pour ceux qui ne sont ni mariés ni pacsés et qui ne peuvent donc pas en bénéficier. D’après l’opération de chiffrage menée par l’Institut Montaigne, l’économie médiane réalisée serait de 7,2 milliards d’euros. Les candidats de droite y sont, eux, opposés et souhaitent maintenir le système en l’état. 

Autre levier souvent envisagé : le quotient familial, qui permet d’alléger l’impôt sur le revenu des couples avec des enfants à charge.

Eric Zemmour souhaite le doubler, tandis que Marine Le Pen opte pour une mesure plus ciblée avec le rétablissement d'une part fiscale pour les ménages dès le deuxième enfant. La candidate du Rassemblement National envisage aussi de doubler l’allocation de soutien pour les familles monoparentales.Emmanuel Macron propose également de soutenir les familles monoparentales en augmentant de 50 % l’allocation de soutien familial pour les mères célibataires, et en créant un droit à la garde d’enfant et un complément de mode de garde pour les enfants de 6 à 12 ans. 

Autre levier souvent envisagé : le quotient familial, qui permet d’alléger l’impôt sur le revenu des couples avec des enfants à charge.

D’autres mesures de soutien aux familles sont à noter. Marine Le Pen souhaite que le prêt de l’État pour favoriser l’accès à la propriété - jusqu’à 100 000 euros à taux zéro - ne soit plus remboursé après le troisième enfant. Une fois à l’école, l’allocation de rentrée scolaire soulage souvent les familles dans une période où de nombreux achats sont à effectuer, c’est pourquoi Anne Hidalgo souhaite attribuer l’allocation de rentrée scolaire dès l’entrée à l’école maternelle et non plus à 6 ans comme cela est prévu aujourd’hui. Fabien Roussel estime qu’il faut supprimer les devoirs scolaires à la maison pour libérer du temps pour les familles, et créer une taxe "Robin des bois" sur les jets privés et voyages en classe affaires pour permettre aux enfants de partir en vacances.


Billet co-rédigé par Félicité Schaeffer et César Bonnenfant, assistants chargés d’études sur le projet Présidentielle 2022


Copyright : LOIC VENANCE / AFP

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