Ainsi, deux tiers des agriculteurs ne partent pas plus de trois jours consécutifs par an en congés. Le secteur agricole est confronté à des situations sociales inquiétantes : 15 à 25 % des agriculteurs vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté selon les régions (contre 14,5 % en moyenne dans la population française) et le taux de suicide est 20 % plus élevé que dans le reste de la population.
Enfin, l'accès au foncier freine les installations de la profession agricole et, plus largement, de la vie rurale. Accéder au foncier et au capital indispensables pour exploiter (bâtiments, machines, cheptel…) est coûteux et contraignant. Cet obstacle est d'autant plus important que la taille des exploitations agricoles augmente, entraînant de fait un coût de reprise croissant. Le dernier recensement agricole (2020) fait état d'une taille moyenne de 65 hectares par exploitation en 2020 contre 53 hectares en 2010. Ce coût est encore plus important dans les filières les plus intensives en capital (comme l’élevage bovin) et pour les installations hors cadre (qui ne peuvent pas compter sur un patrimoine agricole familial). Le difficile accès au foncier et les coûts fiscaux sur les successions d’exploitations pénalisent les transmissions intra-familiales et la reprise par des petits ou moyens exploitants. Ce phénomène tend à entraîner une "industrialisation de l’agriculture" où quelques grandes firmes agro-alimentaires concentrent une majorité des terres agricoles.
La loi d'orientation et d'avenir agricoles s'est fixé l'objectif de répondre aux défis de renouvellement des actifs agricoles.
Face au défi de renouvellement des actifs agricoles, la loi d'orientation et d'avenir agricoles (qui devrait être présentée à l'été 2023) visera avant tout à redonner de l’attractivité au secteur agricole. Pour améliorer le revenu des retraités agricoles, la loi est venue modifier en février 2023 le calcul des pensions, le fixant désormais sur les 25 meilleures années plutôt que sur l'intégralité d’une carrière. Selon une étude de l'IGAS, cette réforme permettrait de revaloriser de 47,70 € par mois en moyenne la retraite des pensionnés. Dans le même temps, l'amélioration des conditions de travail des agriculteurs est un axe de travail majeur pour permettre un meilleur équilibre entre vies professionnelle et privée.
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