C'est un moyen de réunir l'ensemble des acteurs qui agissent pour les jeunes, en pensant un accompagnement sur le temps long. À Chanteloup-les-Vignes, cette cité éducative a été pensée à la fois à travers la construction d'un bâtiment dédié, qui permet d'améliorer l'environnement urbain du quartier, et le déploiement d'un projet autour de la jeunesse, de la parentalité, et visant à donner des outils et opportunités aux jeunes. C'est aller au-delà de la rénovation de l'urbain pour enclencher une rénovation du regard sur l'humain.
D'autres idées, issues des travaux de l'Institut Montaigne, ont été rappelées par les intervenants : l'importance d'investir sur le tutorat pour les jeunes, en impliquant davantage les entreprises - il pourrait être expérimenté de le rendre obligatoire dans certains territoires -, et la nécessité de pérenniser le soutien aux associations, acteurs de terrain indispensables pour accompagner les habitants et réduire cette distance sociale et culturelle.
Enfin, l'enjeu majeur de redonner le pouvoir d'agir aux habitants : sur leur avenir et dans la construction des politiques publiques
Finalement, la politique de la ville, pour évoluer et répondre au mieux aux besoins des habitants doit être pensée sur mesure et avec ceux qui vivent dans les quartiers : c'est la condition comme la conséquence de ce changement de regard. Cela passe par la reconnaissance et l'affirmation du pouvoir d'agir des habitants : leur donner les outils nécessaires pour s'exprimer et co-construire leurs quartiers et les politiques qui leur sont destinées.
Il s'agit donc d'aller encore plus loin dans la politique de la ville, en amorçant une nouvelle phase qui soit à la fois celle d'un investissement toujours plus important sur l'humain, et d’un renouvellement de la participation citoyenne. Plus de libertés doivent être laissées aux territoires, aux élus et aux habitants pour s'approprier leurs problématiques du quotidien et les solutions qui doivent être développées. L'État doit impulser des politiques, garantir leur mise en œuvre, mais laisser toute la marge de manœuvre aux acteurs du terrain : pas seulement les techniciens, mais ceux qui vivent, travaillent, et construisent leur avenir dans les quartiers.
Qu'ils rêvent d’en sortir ou qu'ils souhaitent y rester et y construire les conditions de leur réussite, les habitants des quartiers doivent, comme les autres, bénéficier de l'égalité des chances et de ce que peut offrir la promesse républicaine. C'est non seulement un enjeu pour les quartiers, mais pour la cohésion de notre nation toute entière. On ne peut plus accepter que des territoires soient oubliés, que plusieurs réalités existent en France et que rien ne soit fait contre la menace d'archipellisation de notre pays, qui est bien réelle et contre laquelle nous devons collectivement agir.
Copyright image : Marcella Barbieri
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