L’évolution de l’attitude à l’égard des investissements étrangers complique également la capacité de l’Europe à attirer des investisseurs.
Les nouvelles règles de contrôle des investissements sont souvent appliquées de façon arbitraire, y compris aux investisseurs passifs et long terme qui devraient particulièrement intéresser les gouvernements. Ces derniers sont, par conséquent, davantage exposés à des investisseurs moins stables.
Enfin, une préoccupation majeure concerne les investissements en obligations en Europe, qui dépendent directement de la confiance des investisseurs en la politique du "quoi qu’il en coûte" mise en avant par la BCE afin de soutenir le système financier. Le moindre doute porterait un grave préjudice à la capacité du continent à attirer l'investissement étranger.
Les pistes d’action pour l’Europe
La poursuite de l’intégration financière de l’Europe, et particulièrement la finalisation de l'Union bancaire et l'Union des marchés de capitaux, constitue un facteur clé dans la gestion des différents taux de croissance des États membres, ce qui reste l'une des contradictions fondamentales au cœur de la zone euro.
Il est également vital de travailler sur la résilience de l’économie européenne afin d’éviter de potentiels problèmes qui découleraient de la hausse des taux d'intérêt.
L’Europe doit s'efforcer d'améliorer la gouvernance de l’allocation des ressources vers le développement du capital humain, afin de concurrencer de manière crédible les institutions étrangères comme Stanford ou le MIT.
Enfin, il importe de rendre l'Europe plus attractive pour les entreprises elles-même, et non uniquement pour les investisseurs. À ce titre, la simplification des règles d’introduction en bourse des entreprises nécessitant un accès aux capitaux européens constituerait un bon point de départ.
Une fois ces conditions réunies, l’Union européenne pourrait être en mesure de largement dépasser sa part actuelle de 13,5 % de la capitalisation boursière mondiale et d’attirer ainsi l’investissement nécessaire au financement des transformations profondes de son économie.
Co-écrit avec Elise Lannaud, assistante chargée d’études.
Copyright : Yann Schreiber / AFP
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