En 2020, seuls 83,3 milliards de dollars ont été collectés, principalement pour l'atténuation et seulement un tiers environ pour l'adaptation. Le respect partiel de ces promesses suscite l’agacement et la frustration des pays en développement, qui dénoncent un manque de soutien de la part des pays développés. Les pays en développement mettent également en cause la nature des financements climatiques, reçus principalement sous forme de prêts, parfois assortis de taux d'intérêt élevés, et rarement sous la forme de subventions.
À travers le Pacte de Glasgow pour le climat, les pays se sont engagés à doubler le financement de l'adaptation d'ici 2025 avant de passer à un nouvel objectif de financement collectif plus ambitieux après 2025. Cette question sera largement débattue lors de la COP27, car elle constitue un objectif politique central pour de nombreux pays en développement et est le principal point de discorde avec les pays développés. Le Groupe des 77 (G77), principale coalition de négociation des pays en développement, a placé la finance climat tout en haut de son programme pour Charm el-Cheikh.
Enfin, s'agissant du financement climatique, la possible diffusion de partenariats internationaux (une sorte de club climat) pourrait émerger lors de cette COP. À l'instar du Partenariat pour une transition énergétique juste, conclu entre l'Afrique du Sud et des partenaires comme les États-Unis, l'Union européenne, le Royaume-Uni et la France, le G7 propose désormais des accords similaires à de grands pays en développement dont l'Inde, l'Indonésie, le Vietnam et le Sénégal. Ces partenariats offrent un financement important pour l’action climatique en échange d'une décarbonation plus rapide (notamment l'accélération de l'abandon progressif du charbon). Ce format permet d'augmenter les financements, y compris privés, et d'améliorer la coopération entre les pays développés et les pays en développement. La COP27 pourrait permettre quelques avancées sur ce front.
Pertes et dommages : convenir d'un mécanisme de financement
Les pays développés et les pays en développement ne sont pas encore parvenus à un accord sur les pertes et les dommages, notamment sur la mise en œuvre de mécanismes de financement visant à compenser les pertes induites par le changement climatique. Il s'agira de l'une des questions cruciales de la COP27. Jusqu'à présent, les pays se sont uniquement accordés sur la mise en place de cadres de discussion comme le Réseau de Santiago sur les pertes et dommages, qui porte sur le renforcement des capacités, ou le Dialogue de Glasgow sur les pertes et dommages, qui concerne les futurs mécanismes de financement.
Pour la première fois lors d’une COP, la question de financer les pertes et dommages est proposée pour figurer à l'ordre du jour officiel. Les pays en développement, conduits par les nations les plus vulnérables, avaient accepté de quitter Glasgow sans un accord sur les pertes et dommages, mais ce ne sera pas le cas à Charm el-Cheikh. Cela représente à la fois un risque et une opportunité.
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