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19/02/2019

Baromètre des Territoires 2019 / Occitanie

Un cadre de vie agréable mais des fragilités économiques et d’infrastructures

Baromètre des Territoires 2019 / Occitanie
 Institut Montaigne
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Parmi les 10.010 personnes qui ont répondu à l’enquête du Baromètre des Territoires, 800 sont des habitants de la région Occitanie. Ces 800 personnes constituent un échantillon représentatif de la population d’Occitanie constitué à partir de quotas sur les variables de genre, d’âge, de catégorie socio-professionnelle et de taille d’agglomération. 

Note de lecture : le chiffre entre parenthèse indique le décalage de la région par rapport à la moyenne nationale. Par exemple, 71% (-2) sont heureux signifie que 71% des habitants d’Occitanie déclarent être heureux et que ce chiffre est inférieur de 2 points à la moyenne nationale qui est de 73%.

Bonheur privé et pessimisme social  

  • 71% (-2 points par rapport à la moyenne nationale) se disent heureux, et 60% ont le sentiment d’avoir choisi la vie qu’ils mènent (-1).
     
  • Comme l’ensemble des Français, les habitants d’Occitanie sont divisés sur l’avenir de leur région : 45% sont optimistes (=), 46% pessimistes (+2) et 9% ne se prononcent pas (-2). 
     
  • Ils sont en revanche très majoritairement pessimistes pour l’avenir de la société française, et légèrement plus que la moyenne des Français (72%, +2).

Comme partout en France, le pouvoir d’achat sous pression

  •  50% (+2) bouclent leurs fins de mois en se restreignant.
  • 38% (+1) ont été à découvert tous les mois ou à plusieurs reprises en 2018.
  • Avec PACA, l’Occitanie est la région qui regroupe le plus grand nombre d’habitants considérant que la situation financière de leur foyer s’est détériorée au cours des 12 derniers mois (47%, +4).
     
  • Une dégradation récente à laquelle s’ajoute un sentiment de déclassement social et d’accroissement des inégalités sociales plus profond en Occitanie que dans l’espace national : 57% (+5) considèrent que leurs parents vivaient mieux lorsqu’ils avaient leur âge, et 46% (+4) que la société dans laquelle ils vivaient était plus juste.

Une situation économique jugée dégradée

  • La réalité objective de l’Occitanie, 3ème région la plus pauvre de France (pauvreté des zones rurales périphériques et des cœurs d’agglomération), et 2ème région avec le plus fort taux de chômage (10.7% au 3ème trimestre 2018) impacte fortement l’état d’esprit de ses habitants.
     
  • 42% (+9) jugent que l’économie de la région fait partie de ses principaux défauts (plus haut niveau de citation sur les 12 régions). Cette fragilité se traduit notamment par la perception d’une difficulté croissante à trouver un emploi à proximité de son lieu de vie (62%, +8, ex æquo avec Centre-Val de Loire). 
  • Cette situation économique dégradée alimente la défiance à l’égard de l’Union Européenne et de la mondialisation :
    • 39% des Occitans estiment que l’appartenance à l’Union Européenne présente plus d’inconvénients que d’avantages pour le territoire dans lequel ils vivent (+4, 2ème région avec le plus fort taux). Ni bouclier, ni moteur, elle est l’objet d’une profonde défiance : 45% (+5) sont convaincus que l’Union Européenne ne favorise pas la prospérité économique de leur région, 50% (+6) qu’elle ne participe pas au développement du lieu où ils vivent et 53% (+6) qu’elle ne les protège pas des effets négatifs de la mondialisation.  
    • 51% jugent que la mondialisation a des effets négatifs sur les revenus de leur foyer (+5) et 42% sur la vie économique de leur territoire (+6). 

La qualité des services publics pointée du doigt

  • Les Occitans considèrent que les transports et les équipements publics sont les principaux défauts de la région :
    • 45% (+7) jugent que l’endroit où ils vivent est mal desservi par les transports en commun (3ème région avec le taux le plus bas), et 54% citent les transports comme le premier défaut de leur région (+10, 2ème plus haut niveau de citation jute derrière la Nouvelle-Aquitaine).
       
  • Les équipements publics (santé, éducation, sport, culture, ...) sont le troisième défaut le plus cité (33%, +6, plus haut niveau de citation après la Nouvelle-Aquitaine). L’éducation est particulièrement pointée du doigt : 68% (+7) des Occitans estiment que les jeunes doivent s’éloigner de chez eux pour accéder à une éducation leur permettant de réussir leur vie professionnelle.

Mais attachement fort à son territoire

  • Ces difficultés économiques et les carences des équipements publics ne font pourtant pas oublier les atouts de la région. Les Occitans racontent un territoire favorisé par le climat (première qualité, 61%, +32), dessiné par ses paysages (53%, +3) et sa gastronomie (17%, +6). 
  • Alors qu’il s’agit d’une des régions qui compte le moins de natifs (seuls 28% y ont grandi, -5), l’Occitanie est la troisième région (après Bretagne et PACA) où les habitants expriment le plus fort attachement à leur territoire.
     
  • 65% sont attachés à leur région (+7).
  • Signe de cet attachement, 62% (+10) ne quitteraient pas leur région (même s’ils en avaient la possibilité, 2ème score le plus élevé après la Bretagne).
     
  • 58% (+7) estiment même que leur lieu de vie attire de nouveaux habitants. Ce sentiment est confirmé par le fort dynamisme démographique de la région depuis plus d’une décennie, qui a le plus fort solde migratoire toutes régions confondues.

La région et ses mobilités

  • Si la région est marquée par un dynamisme démographique puissant et continu depuis une décennie, ce dernier accentue un phénomène de polarisation autour des métropoles de Toulouse, de Montpellier et de l’arc méditerranéen, et engendre un dynamisme économique très inégal sur le territoire.
     
  • Le Baromètre des Territoires met en lumière quatre grands types de trajectoires sociales et territoriales. L’Occitanie se distingue par une surreprésentation des "Enracinés" (24%, +2) et des "Assignés" (27%, +3) :
    • Les "Occitans enracinés" sont heureux de vivre là où ils ont choisi de vivre, leur bulle personnelle est un bouclier qui les protège de la violence sociale, sans pour autant la masquer. 
    • A l’inverse, les "Assignés" subissent de plein fouet les inégalités sociales et territoriales. Ils sont bloqués géographiquement et socialement. Ils dessinent leur avenir et celui de leurs enfants avec pessimisme.
       
  • L’Occitanie compte 30% de Français "sur le fil" (-2 pts) et 19% "d’Affranchis" (-2 pts), deux groupes légèrement moins présents dans la région qu’en moyenne. 
    • Ces Occitans vivent une forte tension entre leur aspiration à la mobilité sociale et territoriale et une difficulté à s’affranchir de leur situation socio-économique et des inégalités territoriales.
    • Les "Affranchis" ont peu d’attache territoriale, ils réalisent leur projet de vie sans entrave, ou ont les moyens socioculturels de surmonter les obstacles, de s’emparer des opportunités et de tirer parti des évolutions de notre société, telles que la numérisation de nos vies personnelle, sociale et professionnelle, l’Union Européenne ou la mondialisation.
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